Sénégal-politique-economie-violences/l’Unacois-Jappo réclame un consensus sur «l’absolue nécessité de préserver les biens publics»
Le secrétaire exécutif de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo), Ousmane Sy Ndiaye, juge ‘’fondamental’’ que les Sénégalais se mettent d’accord sur ‘’l’absolue nécessité’’ de préserver les biens publics et de préserver les entreprises.
‘’Il est fondamental que tous les acteurs s’alignent sur l’absolue nécessité de préserver les biens publics et de préserver l’outil de production […] L’économie doit faire l’objet d’un consensus fort et largement partagé par tous’’, a plaidé M. Ndiaye.
Il a fait ce plaidoyer dans une interview avec l’APS, à la suite des violentes manifestations à l’origine de la mort de 16 morts, de centaines de blessés et d’importants dégâts matériels, selon un bilan du ministère de l’Intérieur.
Des infrastructures publiques et des entreprises privées ont été fortement endommagées au cours de ces violences survenues entre jeudi 1er et samedi 3 juin.
‘’Les outils de production et les infrastructures publiques sont le patrimoine de tous, du peuple sénégalais. Il revient donc à tout le monde de les protéger’’, a insisté Ousmane Sy Ndiaye.
L’UNACOIS-Jappo attire l’attention des Sénégalais sur ‘’la nécessité d’échanger et de dialoguer sur la situation du pays’’, selon son secrétaire exécutif. ‘’Nous avons lancé des appels à la paix et au dialogue […] Il faut que […] les forces vives de la nation se mettent d’accord sur la nécessité d’échanger et de dialoguer sur la situation du pays, parce que, quelles que soient les motivations des uns et des autres, aucune des parties (le pouvoir et l’opposition) ne peut parvenir à ses fins dans la violence’’, a soutenu M. Ndiaye.
Il espère que le dialogue va prévaloir, et qu’il aboutira à un consensus. ‘’Nous gardons l’espoir parce que nous avons toujours fait confiance à la classe politique, nous estimons que ses dirigeants sont aussi patriotes que nous. Nous estimons qu’ils sont aussi responsables que le secteur privé […] Nous pensons qu’il est possible d’arriver à un consensus.’’
‘’A un moment donné, le secteur privé, le secteur privé marchand notamment, c’est-à-dire les commerçants des marchés traditionnels, a exprimé le besoin urgent de s’auto-organiser et de se protéger. Mais nous n’avons voulu faire courir aucun risque à notre pays. Quand on en arrive à ce que chacun prenne en charge sa propre sécurité, on verse dans le désordre et ça risque de tourner à la catastrophe. Pour nous, c’est inutile’’, a ajouté Ousmane Sy Ndiaye.
‘’Nous avons renoncé à cette demande et souhaitons que tout le monde fasse confiance à l’autorité de l’Etat’’, a assuré M. Ndiaye, estimant que ‘’si l’autorité de l’Etat est rompue, nous sommes tous dans insécurité’’.
L’opérateur économique réclame la fin des saccages. ‘’Les pillages étaient orchestrés avec un banditisme de très haut niveau, il faut que ça cesse. C’est pourquoi nous avons demandé l’arrêt systématique des attaques perpétrées contre le secteur bancaire et les moyens de transport, dont la société Dakar Dem Dikk’’, a-t-il dit.
Malgré tout, ‘’les dégâts ne sont pas arrivés à un stade où il est impossible de relancer l’appareil productif du pays’’, a assuré le secrétaire exécutif de l’UNACOIS-Jappo.
Des services de l’Administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d’autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations survenues après la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.
Cette peine est susceptible d’empêcher l’opposant et maire de Ziguinchor (sud) de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, à laquelle il s’est déclaré candidat, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.
ESF