Après les tensions dues aux manifs : La décrispation…
Le F24, qui avait voulu piétiner l’interdiction de rassemblement de l’autorité, est revenu à de meilleurs sentiments. La plateforme suspend son rassemblement et, par la même occasion, Dakar va renouer avec son calme.
Finalement, le département de Dakar va savourer sa quiétude au moins le temps d’un week-end. Le F24 a décidé de revenir sur sa décision d’organiser un rassemblement aujourd’hui sur la Vdn. Dans une déclaration, le mouvement conforte les dires du Préfet de Dakar. «Des menaces réelles de troubles à l’ordre public et de sabotage, des risques de saccage de biens publics ou privés liés à de possibles débordements, des risques d’infiltration par des individus mal intentionnés» sont invoqués par Mor Talla Tine pour interdire les manifestations dans le département de Dakar. Avant d’ajouter : «Le contexte actuel est marqué par les préparatifs de la fête de Tabaski et nécessite une libre circulation des personnes et des biens. Il est donc évident que la fermeture pendant quatre (4) heures, par exemple de la Vdn, aura, sans nul doute, un impact négatif sur la fluidité de la circulation et sur l’économie.»
Il faut rappeler que le S24, l’équivalent du F24 dans la mouvance présidentielle, avait décidé de se rassembler a l’Unité 22 des Parcelles Assainies, ce samedi. Ce qui faisait planer un risque de troubles à l’ordre public, et ce, même si les deux rassemblements étaient prévus dans des lieux différents. En effet, avec les récentes manifestations ayant coûté la vie à 16 Sénégalais officiellement, la police avait conclu à une infiltration. Même si cet argument a été démenti avec des vidéos à l’appui, il était prévisible que l’autorité n’allait autoriser aucun rassemblement au risque de décrédibiliser la police. En effet, comment organiser des manifestations une semaine après celles qui ont enregistré la présence «d’armes de guerre» ? En plus, Dakar est le plus important point de convergence des vendeurs de moutons dans le pays. Avec les pillages et saccages constatés les 1er et 2 juin passés, qui va prendre le risque de revivre la même situation, et par la même occasion envoyer un signal d’insécurité aux éleveurs ? Cette interdiction des activités politiques publiques est une bonne nouvelle pour les Dakarois, qui ont besoin de tout sauf d’une spéculation sur les moutons à moins de 3 semaines de la Tabaski. L’intelligence politique impose aux acteurs de la retenue pour soulager les électeurs. Désormais, c’est le temps de l’apaisement et ce, par la force de la loi !
mgaye@lequotidien.sn