Nord-Est de la RDC: au moins 40 morts dans un massacre attribué à la milice Codeco
Dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), nuit sanglante pour les déplacés de Lala dans la province de l’Ituri. Des hommes armés membres de la Codeco, une milice communautaire, ont attaqué le site de déplacés dans la nuit du 11 au 12 juin 2023, faisant plus de 40 morts selon les autorités locales et la société civile.
Le récit obtenu des sources locales relate une opération qui s’est déroulée des heures durant sans intervention rapide des forces de l’ordre, ni des casques bleus.
Aux environs de deux heures, des miliciens ont investi le site tirant des coups de feu. Pris de panique, des déplacés y compris des enfants ont ainsi été pris en étau. Certains ont été tués par balles ou à la machette. D’autres sont morts calcinés dans leurs habitations.
Sur des images authentifiées et reçues soit de la Croix-Rouge, soit de la société civile locale, on peut voir d’épaisses fumées s’échapper des cases réduites en cendres, des corps brûlés gisaient encore au sol, d’autres ont été mutilés.
Les assaillants ont quitté l’agglomération peu avant 6 heures, selon la société civile, qui regrette l’inaction des forces de sécurité alors que dans un rayon de 5 kilomètres se trouvent une base militaire et une autre des casques bleus de la Monusco.
Pour les chercheurs du baromètre sécuritaire du Kivu, projet relevant notamment du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), ce massacre pourrait sans doute avoir eu lieu en représailles à une série d’exactions des miliciens du groupe armé « Zaïre » ayant ciblé 5 civils de la communauté Lendu le week-end dernier.
L’armée parle d’un acte de « sabotage » et dit n’avoir pas été alertée par les déplacés ni avant, ni pendant les exactions.
Et dans la province voisine, au Nord-Kivu, plus précisément dans le territoire de Beni, au moins 8 personnes ont été tuées cette nuit dans une nouvelle attaque des rebelles des forces démocratiques alliées (ADF) à Kasindi, cité frontalière entre la RDC et l’Ouganda.
L’ancien chef de guerre, Jean-Pierre Bemba, actuel vice-premier ministre de la défense, pour sa première visite dans l’est a invité les groupes armés à déposer les armes.