Sidiki Kaba sur le souhait de l’avocat français de Sonko de traduire des autorités devant la Cpi : «Juan Branco n’en a ni la qualité ni la capacité»
Le souhait affiché par Me Juan Branco, l’avocat français de Ousmane Sonko, de traduire des autorités sénégalaises devant la Cpi, ne semble pas ébranler le gouvernement. Mais il a le mérite de faire réagir Sidiki Kaba. Le ministre des Forces armées a expliqué que c’est une façon de vouloir paralyser les Fds afin de les dissuader d’exécuter leur mission de maintien de l’ordre. Pour lui, Juan Branco n’a ni la «qualité ni la capacité» de traduire des autorités devant la Cpi.
Ce sont des tweets qui ne sont pas passés inaperçus. Au contraire, cela a nécessité une réponse du ministre des Forces armées. En effet, l’avocat français du leader du parti Pastef, Me Juan Branco, est en train de collecter des informations sur des membres des Forces de défense et de sécurité et des membres du gouvernement en vue de les traduire devant la Cour pénale internationale (Cpi). Le conseil de Ousmane Sonko inonde le fil d’actualité de Twitter en nommant de hautes autorités sénégalaises, parfois. D’après Sidiki Kaba, «c’est peine perdue». Pour le ministre des Forces armées, qui n’a pas attendu les questions des journalistes pour s’épancher sur le sujet, Me Branco «n’a ni la qualité ni la capacité de le faire». «On veut ternir l’image du Sénégal, mais aussi on veut saper le moral des Fds pour les paralyser», a-t-il déclaré. Avant de préciser : «on a vu certains s’agiter. Ils confondent le maintien de l’ordre et les violations des droits de l’Homme, parce que la Cpi convoque des crimes graves comme les génocides, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes d’agression. Est-ce que cela existe au Sénégal ? Les Fds sont bien formées. Elles sont professionnelles, républicaines et responsables. Leur action est encadrée dans la légalité, dans la nécessité et dans la proportionnalité. Ceci se vérifie (…) Est-ce que ce sont les Fds qui ont saccagé des commissariats, des gendarmeries, les magasins, brûlé des voitures, incendié des maisons ? On sent nettement que de telles accusations ne sont pas fondées (…) La torture systématique signifiant qu’il y a un Etat qui programme et donne l’ordre de faire cette pratique odieuse. Cela n’existe pas», a-t-il affirmé sans que la question ne lui soit posée.
Soucieux de polir l’image du Sénégal, Me Sidiki Kaba a affirmé que «le Sénégal n’est pas un enfer des droits de l’Homme. S’il y a un paradis des droits de l’Homme, désignez-le. Le Sénégal est un pays qui respecte les droits de l’Homme. Ceux qui se prennent pour juge de la rue et qui disent vouloir amener les hautes autorités à la Cpi, je veux leur dire que c’est peine perdue. Ils n’en ont pas le pouvoir», a plaidé le ministre Sidiki Kaba.
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