Macky Sall: « Nous resterons au pouvoir avec la volonté du peuple… »
Le président Macky Sall ouvre la voie à l’élection présidentielle de 2024. Accueilli en grande pompe par des militants à Paris mercredi, le chef de l’Etat a déclaré : « Ce que je peux vous promettre, c’est que grâce à notre travail, nous resterons au pouvoir avec la volonté du peuple sénégalais ». Il appelle ses partisans à s’unir et à rester mobilisés, « pour faciliter cet objectif politique », convaincu que « tout le reste sera affaire de stratégie et de tactique politique ».
Alors que le débat sur sa possibilité de participer à la prochaine élection présidentielle continue de faire rage au Sénégal, Macky Sall semble lancer les signaux d’une troisième candidature ou du moins de la victoire de sa coalition en 2024.
Il a donc déclaré aux Sénégalais à Paris que son parti et son administration « resteraient au pouvoir avec la volonté du peuple sénégalais ».
Et pour une victoire à la présidentielle, il a appelé ses partisans à se mobiliser pour faciliter son objectif politique. Il a dit : « Nous devons avoir l’unité entre nous. Nous avons besoin d’unité, nous avons besoin de mobilisation, nous avons besoin de générosité entre dirigeants, entre militants. Tout le reste sera une question de stratégie politique et de tactique.
En effet, les conclusions du Dialogue national, lancé le 31 mai sont attendues « avant le 25 juin », selon un communiqué. Et le chef de l’Etat tranchera dès dimanche prochain, le 25 juin, selon les informations, à l’issue d’un Conseil des ministres qu’il a présidé il y a quelques jours.
« Restez mobilisé ! » il a ragaillardi ses partisans en leur disant : « De toute façon, je parlerai bientôt au pays. Donc, nous aurons fort à faire après cette déclaration, pour avancer vers la marche du progrès, vers la victoire de 2024. »
Dans un développement connexe, selon Reuters, une commission politique au Sénégal a proposé de modifier la loi électorale afin que deux personnalités de l’opposition qui ont été rayées des listes électorales puissent se présenter à l’élection présidentielle de février 2024 afin d’apaiser le conflit.
Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, et Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, ont été condamnés à des peines de prison en 2018 et 2015 respectivement pour détournement de fonds et corruption. Ils ont été disqualifiés des élections de 2019 bien qu’ils aient été graciés par le président Macky Sall.
La Commission politique du dialogue national a déclaré que ceux qui ont été radiés du rôle d’électeur devraient retrouver leur droit de vote et être éligibles, selon les conclusions de la commission vues par Reuters mercredi.
En mai, Sall a accueilli des membres de divers partis, des chefs religieux et la société civile pour une journée de dialogue multinational visant à réduire les tensions politiques. Les propositions seront soumises à Sall qui devrait s’adresser à la nation d’ici le 25 juin.
Les partis d’opposition ont fait valoir que le gouvernement de Sall a utilisé le ministère de la Justice pour cibler des challengers potentiels afin de se frayer un chemin pour un éventuel troisième mandat. Le gouvernement a nié l’accusation.
Sall n’a ni confirmé ni nié qu’il solliciterait un troisième mandat, un facteur contribuant à l’incertitude au Sénégal où des manifestations violentes sporadiques ont éclaté début juin contre la condamnation à deux ans du chef de l’opposition Ousmane Sonko par un tribunal pour viol. Sonko nie l’accusation. Il pourrait être disqualifié des élections de 2024.
La commission a déclaré que sur la question litigieuse de la possibilité pour Sall de briguer un troisième mandat, l’affaire devrait être renvoyée à la Cour constitutionnelle pour décision.