Amadou Bâ ou Boun Abdalllah à la Présidentielle 2024 ?Forces et faiblesses de ces deux favoris de Macky

Amadou Bâ ou Boun Abdalllah à la Présidentielle 2024 ?Forces et faiblesses de ces deux favoris de Macky

Le Président Macky Sall ne participera pas à l’élection Présidentielle de 2024. C’est une certitude. Plusieurs noms sont annoncés pour sa succession : Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye  Abdoulaye D. Diallo et Boun Abdallh. Il se susurre que le choix portera sur Amadou Bâ ou Boun Abdallah Dione. Votre canard préféré tente de percer le mystère que constituent ces deux personnages

Le Président sénégalais renonce à la candidature à l’élection Présidentielle de 2024. Et sur recommandation de son parti, Apr, et de la grande coalition présidentielle, Bby, il est chargé de proposer son remplaçant… Le dauphin sera connu ce weekend.

En attendant, les supputations vont bon train. Qui sera le candidat de Apr/Bby ? L’attente est longue.

Amadou Ba

Dans le subconscient collectif,  le Premier ministre Amadou Ba est perçu comme le « dauphin naturel ». Cependant, il doit faire face à certains leaders qui contestent la posture que lui collent les Sénégalais dans leur immense majorité. Il est perçu comme celui que le chef de l’Etat pourrait tout prochainement le désigner comme candidat du pouvoir à la présidentielle.

« Dauphin contesté »

« Technocrate souvent décrit comme brillant, que certains dans son entourage continuent de considérer comme un « outsider ». A la différence de nombre d’entre eux, Amadou Ba bénéficie d’une légitimité charismatique et est en parfaite intelligence avec tous les acteurs du pays. Il a eu à remporter les législatives en 2017 comme tête de liste de Dakar. A la présidentielle 2019, il a aussi signé le triomphe de Benno.

Ses détracteurs le peignent comme non membre fondateur de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel créé par le chef de l’Etat et une trentaine de fidèles en 2008. Après avoir un temps milité au Parti socialiste (PS) dans les années 1990, ce pur produit de la fonction publique sénégalaise ne rejoindra la formation présidentielle qu’en 2015, soit deux ans après avoir été nommé au gouvernement.

Un péché originel qui lui vaut encore l’inimitié de plusieurs poids lourds de la majorité, tels que l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Abdoulaye Daouda Diallo, qui s’est également positionné pour succéder à Macky Sall. 

Mauvaise passe

« Les relations d’Amadou Ba avec le chef de l’Etat n’ont pas toujours été des plus fluides. S’il a propulsé cet ancien Directeur des impôts et des domaines au poste de ministre de l’économie et des finances en 2013, Macky Sall a également freiné son ascension en lui retirant ce portefeuille stratégique six ans plus tard. Amadou Ba avait alors hérité de celui des affaires étrangères, lui conférant un rôle prestigieux, mais loin du champ politique et des cordons de la bourse de l’Etat », renseigne le journaliste françaisPierre-Elie de Rohan Chabot  dans « Afrika Intelligence » qui poursuit : « peu stimulé par les questions de politique extérieure, il y est resté un peu plus d’un an avant de quitter le gouvernement fin 2020. Dans les hautes sphères de l’APR, d’aucuns avaient perçu cette décision comme une volonté du chef de l’Etat de réduire l’influence d’Amadou Ba, dont la position était jugée trop dominante. Ils en veulent pour preuve la séparation de son ancien ministère en deux entités distinctes, à savoir un ministère de l’économie, du plan et de la coopération, et un autre chargé des finances et du budget. Un revers dont l’ancien haut fonctionnaire a pris soin de tirer les leçons ».

« Depuis son retour au pouvoir, Amadou Ba a maintenu une posture discrète afin de ne pas faire de l’ombre à Macky Sall. S’il a pu être conseillé par des cabinets de conseil parisien par le passé, le premier ministre ne dispose pas à ce jour d’attaché de presse et ne donne quasiment pas d’interviews. Une attitude prudente qui lui a notamment valu des critiques durant la récente vague d’émeutes qui a secoué le pays après la condamnation d’Ousmane Sonko en juin 2022, certains proches de Macky Sall l’ayant encouragé à davantage manifester son soutien au président », fait savoir Monsieur Chabot.

Un homme de réseaux

« Ces quelques faiblesses, Amadou Ba a su les compenser en tissant une toile de connexions étendue au sein de l’élite du pays. Le premier ministre entretient notamment de bons rapports avec le Club des investisseurs sénégalais, influente organisation patronale présidée par l’architecte et homme d’affaires Pierre Goudiaby Atépa. Du côté des acteurs religieux et traditionnels, il est bien introduit auprès de la confrérie des Mourides, ainsi qu’auprès de la famille Omarienne, dont les membres conservent un prestige important du fait de leur affiliation avec le conquérant du XIXe siècle El Hadj Oumar Tall. Amadou Ba a également de bons rapports avec l’entourage de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), après avoir occupé plusieurs postes à haute responsabilité au sein de son administration », renseigne toujours le journaliste.

Pour Monsieur Chabot : « à l’international, c’est surtout en France que le Premier ministre a su développer son carnet d’adresses. Parmi ses relais dans l’Hexagone, on trouve l’ex-ministre socialiste de l’économie et des finances, Michel Sapin, qui faisait office d’interlocuteur privilégié d’Amadou Ba sous la présidence de François Hollande ».

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« Dans la capitale française, Amadou Ba est également un familier de Robert Bourgi. Il avait reçu la visite de l’avocat franco-sénégalais à plusieurs reprises à l’hôtel Prince de Galles, dans le 8e arrondissement de Paris – où il a ses habitudes – lors de sa visite en France en décembre 2022. Le dauphin de Macky Sall avait notamment regardé le match de la Coupe du monde opposant le Sénégal à l’Angleterre en sa compagnie », conclut-il. Cette conjonction de facteurs fait de lui un acteur favori dans la course vers la Présidentielle 2024. Un autre nom est cité. On le voit venir : il s’appelle Boun Abdallah Dione.

Boun Abdallah Dione

Ancien Premier ministre du Sénégal, Boun Abdallah pourrait réoccuper la station Primatoriale. Perçu comme un homme effacé, ses deux forces repose sur sa proximité avec le Président Macky Sall et son dévouement à agir sur « Ndigel » du Chef de l’ Etat. Pour lui, la seule constante est le Président Macky Sall. Tout le reste est variable. D’ailleurs , il se définit comme un double-bouton, prêt à servir à la lettre le Président Macky Sall sans murmure, sans broncher. Les Sénégalais retiennent de lui un acteur qui n’a pas de représentativité populaire qui par ailleurs souffre de ce que le sociologue Weber « un déficit de légitimité charismatique ». C’est dire que des faiblesses majeures sont notées chez lui.

En faisant de lui un Pm , le Président Macky Sall ne cherche-t-il à revenir au pouvoir en 2029. Boun Abdallah n’est-il pas la «version Meldev » à la sénégalaise. Sûr qu’avec lui  aucune crainte n’est permise. Sur un autre registre, le cas de la Mauritanie fait peur. Aziz qui a travaillé à ce que son poulain soit élu a eu la désagréable surprise de vivre un sale temps avec son protégé de Président de la République du Sénégal.

Éternel ami, fidèle parmi les fidèles du Président de la République, Macky Sall, ce dernier aurait jeté son dévolu sur le natif de Gossas pour porter la candidature de la Coalition présidentielle aux élections présidentielles de février 2024…

Amadeus

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