Le ministre Ousmane Gaoual Diallo : «Si l’OMVS a besoin de notre énergie, elle doit mettre l’argent sur la table pour que la Guinée jouisse de ses ressources naturelles »
La Guinée a suspendu sa participation à l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) mardi dernier. La junte déplore «le retard considérable dans le financement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, dans la sous-préfecture de Tougué, région de Labé». Elle fustige aussi la sous-représentativité de la Guinée au sein des «instances de décision de l’OMVS».
«On ne peut pas maintenir les ressources de notre pays à l’état de projet pendant 20 ans…»
Hier jeudi 20 juillet, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a envoyé un message clair aux autres pays membres de l’organisation sous-régionale. «Si l’OMVS a besoin de notre énergie, elle doit mettre l’argent sur la table et faire en sorte que la Guinée jouisse de ses ressources naturelles».
«On ne peut pas maintenir les ressources de notre pays à l’état de projet pendant 20 ou 30 ans. Nous avons des besoins énergétiques et c’est une richesse pour notre pays (…) On demande aux pays un financement qui tourne autour de 150 à 200 millions de dollars. S’ils ne sont pas capables de mettre la main à la poche, la Guinée prendra ses responsabilités», a-t-il poursuivi.
Au cours du Conseil des ministres d’hier jeudi, le président de la transition Mamadi Doumbouya a instruit le «Premier ministre et le ministre de l’Energie (aux fins) de rechercher des sources de financement pour que l’on puisse, nous-mêmes, conduire le projet pour répondre aux attentes exclusives des Guinéens et que le barrage soit déclaré donc d’utilité publique pour notre pays. Cela veut dire que les dimensionnements anciens pour l’OMVS sont abandonnés et le barrage va être développé pour les besoins de la Guinée», a fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Le pays est visiblement décidé à réaliser le barrage de Koukoutamba, sur fonds propres.
Rappelons que l’OMVS réunit la Guinée, le Sénégal, le Mali, la Guinée et la Mauritanie.