Sommet Russie-Afrique à Saint Petersburg : Céréales et sécurité au menu des discussions
Lors du Sommet Russie-Afrique, qui débute aujourd’hui, les questions cruciales restent l’accès aux céréales et la sécurité. Moscou veut aussi, à travers cette rencontre qui arrive dans un contexte géopolitique chargé, poursuivre son influence sur le continent.
Pendant deux jours, les yeux de l’Afrique et des pays occidentaux seront rivés sur Saint-Pétersbourg où s’ouvre le Sommet Russie-Afrique dans un monde qui redevient polarisé. Le Président russe, Vladimir Poutine, espère ouvrir une nouvelle page dans les relations entre son pays et le continent africain. «Nous allons signer un paquet important d’accords et de mémorandums intergouvernementaux et interministériels avec des Etats et des associations régionales du continent», a-t-il promis dans un communiqué daté du lundi 24 juillet. Et le protocole d’accords devrait porter sur deux années, c’est-à-dire à l’horizon 2026.
Avec pour thème «Paix, sécurité et développement», la deuxième édition va aussi porter sur le volet économique. Sur ce chapitre, le communiqué de la Présidence russe de préciser : «Les sociétés russes sont intéressées pour intensifier leur travail sur le continent dans le secteur high-tech, l’exploration géologique, le secteur énergétique, y compris l’énergie nucléaire, l’industrie chimique, l’exploitation minière, l’ingénierie des transports, l’agriculture et la pêche.»
Tête-à-tête Macky-Poutine demain
Présent en Russie, le Président Sall, en plus de participer au sommet, aura un tête-à-tête «très attendu» avec son homologue russe demain, avance la présidence de la République. Il est très attendu sur la médiation africaine pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, car l’Afrique veut jouer sa partition pour trouver une solution à la crise russo-ukrainienne, qui dure maintenant depuis plus d’un an. Le chef de l’Etat, Macky Sall, et cinq autres de ses homologues africains étaient il y a quelques semaines à Kyiv puis Moscou dans le cadre d’une mission de médiation visant à mettre fin à ce conflit qui a secoué toute la planète.
Pour Macky Sall, c’est sa troisième visite en Russie en moins de deux ans. En plus de la médiation, il y aura sans doute aussi la question sur les céréales. Avec le retrait de Moscou des accords, plusieurs pays africains risquent de se retrouver dans une situation encore difficile avec notamment le risque de renchérissement du prix du blé. Par exemple, le prix du pain risque de connaître une hausse. Mais, le Président russe semble rassurer ses partenaires sur sa capacité à alimenter le marché africain. Quid des questions sécuritaires ? Naturelle-ment, elles sont au cœur des discussions. La présence des présidents centrafricain Faustin-Archange Touadéra et malien Assimi Goïta, deux pays au sein desquels sont présents les paramilitaires du Groupe Wagner, est un indicateur de l’importance de cette question. Alors que la situation sécuritaire de ces pays est extrêmement volatile et l’avenir même de Wagner est incertain.
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