3ème mandat: «Macky Sall en a le droit sur le plan légal et sur le plan constitutionnel» (Robert Bourgi)
Analysant la situation politique du Sénégal marquée ces derniers mois par une bataille politique entre pouvoir et opposition, Robert Bourgi a livré sa lecture du contexte.
« Il faut être sourd et aveugle pour voir que la situation politique du Sénégal suscite beaucoup d’inquiétudes non seulement à l’opinion publique nationale mais suscite des inquiétudes à l’extérieur de ce pays parce que le Sénégal a toujours eu une place à part dans le système politique africain, c’est une plateforme stratégique et politique et des hommes politiques de première ordre dans l’histoire politique du Sénégal ont marqué ce pays, Blaise Diagne, Ngalandou Diouf, Lamine Gueye, Léopold Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et le plus jeune d’entre eux, le dernier en date Macky Sall», a confié l’avocat spécialiste des questions africaines à travers un entretien qu’il a accordé à Dakaractu. Robert Bourgi ne s’est pas simplement limité à analyser la situation politique du pays. Il est allé plus loin en donnant son point de vu sur une éventuelle candidature à la présidentielle de Macky Sall.
« On a d’un côté le président de la République en poste dont on conteste le 3ème mandat. Mais moi, je puis vous dire en tant que constitutionnaliste, je n’ai pas fait des études poussées de droits constitutionnels et de science politique pour ne pas dire que depuis la révision constitutionnelle de 2016, le président de la République est en train de terminer son premier mandat sous l’emprise de la révision constitutionelle de 2016. », a affirmé l’observateur qui s’interroge sur la décision du président Sall à briguer un nouveau mandat que Robert Bourgi juge acceptable.
« Va-t-il solliciter des sénégalais un second mandat ? Il en a le droit sur le plan légal et sur le plan constitutionnel. Le Président Macky Sall est un homme qui parle peu. C’est un taiseux au sens le plus fort du terme. A le regarder, il vous écoute mais savoir ce qu’il pense c’est une autre chose et il n’a dit à ma connaissance à personne s’il y va ou s’il n’y va pas en 2024 mais s’il décide d’y aller, il en a le droit sur le plan légal et sur le plan constitutionnel, prétendre le contraire c’est ignorer le droit constitutionnel pur. Et de toute facon s’il en maifestait le désir, c’est au conseil constitutionnel de dire oui ou non s’il est apte de concourir en 2024. », a expliqué M. Bourgi.
Le spécialiste des questions africaines a également donné son impression sur la stature de l’opposant Ousmane Sonko qui gagne de plus en plus de notoriété au yeux de l’opinion.
« Qu’on le veuille ou pas, c’est homme dont j’ai dit en 2018-19 que c’etait un homme qui ne laissait pas indifférent. Il est intelligent, il a du charisme et il a une certaine équation personnelle et la foi parce que ça joue, il a une certaine allure mais il est imbus à des problèmes judiciaires d’ordre politique et d’ordre personnel. A mon sens quand on regarde la réalité politique international États-unis France et autres, l’affaire que je juge la plus dangereuse pour Ousmane Sonko c’est l’affaire Sweet Beauty. », a déclaré Robert Bourgi qui l’invite à plus de prudence.