Autant en emporte le vent ! La chronique de KACCOR sur le drame de Fass Boye

Autant en emporte le vent ! La chronique de KACCOR sur le drame de Fass Boye

Ils quittent en masse le pays. Rien ne peut les retenir. Rien !!! Chaque jour une ou plusieurs embarcation(s) quitte(nt) nos côtes pour un ailleurs hypothétique. Les jeunes qui y prennent place savent qu’ils peuvent rencontrer la mort, mais, la foi en un avenir meilleur en bandoulière, ils espèrent pouvoir la tromper, tellement leur désespoir est grand. Même avec la perspective de l’exploitation de ce gaz et pétrole qui sentent si fort et dont on nous dit qu’ils vont transformer notre pays en un émirat tropical, ils n’ont pas la patience d’attendre. 

Soixante jeunes ont péri au large du Cap-Vert mais le communiqué du gouvernement a la pudeur de dire la triste vérité, s’attardant juste sur le nombre de rescapés. On promettait à ces victimes et à des centaines de milliers de jeunes comme eux l’émergence dans un pays où il ferait bon vivre avec des emplois en veux-tu, en voilà. Ils y croyaient fermement surtout qu’on leur avait fait il y a 12 ans le serment d’une gouvernance sobre et vertueuse. On leur avait aussi parlé d’une justice libre qu’exerceraient des hommes tout autant libres. Mais on avait promis tellement de choses il y a 12 ans ! 

Par exemple, de ne jeter aucun journaliste en prison et de faire passer la patrie avant le Parti… On sait ce que sont devenues toutes ces promesses…électorales qui n’engagent de toutes façons que les naïfs qui y croient. L’homme qui faisait ces promesses mirifiques s’était tellement attaqué à la gouvernance en pointillés de son prédécesseur que l’on pensait qu’il allait, enfin, faire de ce pays une terre de liberté et où les droits humains seraient scrupuleusement respectés. Hélas, la démocratie y est aujourd’hui tellement chahutée que de brillants intellectuels dont les professeur Abdel Kader Boye et Felwine Sarr, entre autres, sont sortis de leur retraite ou réserve pour le rappeler à l’ordre. 

Avec ce qui se passe dans ce charmant pays qui pourrait oser regarder nos compatriotes dans le blanc des yeux et leur
dire que la démocratie s’y porte encore bien ? Et malgré l’état de décrépitude des libertés individuelles, il se trouve toujours des individus à gloser sur une affaire de mœurs mal ficelée par de piètres scénaristes et qui a déjà livré son verdict. Jamais sans doute dans notre histoire, ce pays ne s’est trouvé si divisé avec deux camps antagonistes tout près de s’exterminer mutuellement que sous ce régime. Galsen est à reconstruire pour extirper la haine qui sommeille dans les cœurs. Malheureusement, celui à qui on l’avait confié risque de nous le laisser déchiré…

KACCOR, Le Témoin

Amadeus

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