Vers une célébration du grand Magal sous les eaux: Echec patent de l’Etat ?

Vers une célébration du grand Magal sous les eaux: Echec patent de l’Etat ?

Ces dernières années, le Grand Magal de Touba tombe en hivernage. Pendant cette période , la ville sainte patauge. Les populations craignent encore que la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba soit perturbée par les inondations. Les dernières pluies ont généré des inondations.  Les populations et les pèlerins sont dans l’angoisse.

Demandez à cet habitant de Keur Niang, la phobie qui hante son sommeil, la réponse fuse nette pour Fallou Niang : « c’est incontestablement les inondations. Nous risquons de passer le Magal sous les eaux. Actuellement , les eaux de pluie ont envahi la capitale du Mouridisme. Difficile de se déplacer car tous les grands quartiers sont inondés. Dans ces conditions, s’il pleut encore, comment allons-nous accueillir les hôtes ? ». Et son ami de renchérir : « nous vivons un véritable calvaire après les pluies. A chaque fois , les autorités nous promettent que les inondations seront un vieux souvenir mais cela ne se réalise jamais ». Présentement , les pluies imposent leur loi dans la ville sainte. Pourtant, les autorités avaient déclaré avoir anticipé pour atténuer la puissance des inondations en 2023. On se rappelle ces propos du DG de l’ Onas, Mamour Diallo : «Soyez assurés que toutes les dispositions ont été prises au niveau de l’Onas, dans le cadre du projet des travaux de drainage et de pompage des eaux pluviales, pour réduire les effets des inondations à travers ces mesures conservatoires que nous avons eu à prendre », avait-déclaré Mamour Diallo. A cette occasion, le Dg de l’Onas s’était successivement rendu à Nguiranène, Nguéle-mou, Keur Niang, Darou Rahmane, Pofdy, Keur Kabe et à la mairie de Touba-Mosquée. Il s’est entretenu par la suite avec le porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, à son domicile. « Je suis très satisfait de l’état d’avancement  des travaux réalisés grâce à un investissement de 45 milliards de francs Cfa. Deux nouveaux forages de rabattement à la résidence Khadim Rassoul et à la résidence Serigne Ahad Mbaké, troisième Khalife général des Mourides, pour réduire la nappe phréatique de manière à assurer un drainage correct des eaux pluviales, mais également les eaux de la nappe ».Malgré ces assurances, le problème reste entier. L’Etat semble impuissant à régler la lancinante équation des inondations à Touba.

Que sont devenues les promesses de 2018 de Lassana Gagny Sakho, ex Dg de l’ Onas ?

Déjà en 2018, le DG de l’Onas Lassana Gagny Sakho déclarait : « Nous sommes venus ici pour lancer un chantier d’assainissement afin de concrétiser les projets du Président Macky Sall. L’objectif est de régler définitivement les problèmes d’inondation dans la ville sainte de Touba ». Ensuite, il avait précisé  qu’il s’agissait de doubler une conduite dans le quartier Keur Niang et de  réaliser un deuxième bassin de stockage et d’infiltration de 10 000 m3 en ajout d’un premier bassin qui posait beaucoup de problème d’inondations dans cette ville. Enfin, il avait ajouté qu’un autre projet qu’il jugeait très important allait être  mis en place par le Président Macky Sall, pour un montant de 15 milliards de FCfa financé par l’Etat du Sénégal . Nous sommes  en 2023 ce même quartier Keur Niang est le plus inondé de toute la ville sainte.

  • Où sont réellement passés les 15 milliards que l’État du Sénégal dit avoir financé en 2018 sans compter les 4 milliards en 2019, 23 milliards en 2022 et 45 milliards en 2023 pour résoudre la question des inondations à Touba ?

À Touba, la célébration du grand Magal, événement religieux majeur, est menacée par les importantes inondations qui touchent la ville depuis plusieurs jours. De nombreux quartiers sont submergés par les eaux, obligeant les habitants à quitter leurs domiciles.

 Il est à noter que l’État a investi, entre 2012 et 2018, plus de 9 milliards de francs Cfa pour la construction d’ouvrages de collecte et de drainage des eaux pluviales et plus d’un milliard de francs Cfa pour la réalisation de la station des boues de vidange et 4 édicules publiques de 48 blocs à Touba. Depuis 2018, près de 100 milliards de Fcfa ont été investis dans la ville sainte dan le cadre de la lutte contre les inondations. Où sont passés ces milliards de nos pauvres francs ? Pourquoi l’ Etat peine-t-il à régler la lancinante équation de la tyrannie des eaux à Touba ? Au rythme où vont les choses , il y a fort à craindre qu’ on s’achemine inéluctablement vers un Magal sous les eaux. Prions que le Bon Dieu n’ouvre pas ses vannes en cette période de grande affluence a Touba. En tout état de cause , les populations clament et déclament : « que les autorités cessent de nous faire prendre des beaudruges pour des lanternes ».  

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ACTUALITÉSACTUALITÉS AU SÉNÉGALÉtat a investi, entre 2012 et 2018, plus de 9 milliards de francs Cfa pour la construction d’ouvrages de collecte et de drainage des eaux pluviales et plus d’un milliard de francs Cfa pour la réalisation de la station des boues de vidange et 4 édicules publiques de 48 blocs à Touba.Il est à noter que depuis 2018, l’ Etat a investi près de 100 milliards dans l’assainissement de la ville sainte. Où sont passés ces milliards ? Pourquoi les inondations sont d’une récurrence déconcertante dans la cité de Cheikh Ahmadou Bamba ? Pourquoi l’ Etat n’arrive-t-il pas à régler la question ?. Les spécialistes des inondations estiment que la problématique est d’ordre structurel et non conjoncturel. La conviction la mieux partagée chez les populations est celle-ci : « que l’ Etat arrête de nous faire prendre des baudruges pour des lanternes . Certainement , des défenseurs du régime viendront nous ressasser la sempiternelle chanson : «  c’est l’effet des changements climatiques »

Amadeus

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