Passation de service avec Antoine Mbengue: Doudou Kâ liste ses réalisations et fait cap sur l’avenir

Passation de service avec Antoine Mbengue: Doudou Kâ liste ses réalisations et fait cap sur l’avenir

Le ministre sortant  des Transports Aériens et de Développement des Infrastructures Aéroportuaires a fait hier la passation de service avec le ministre entrant, Antoine Mbengue. Doudou Kâ a saisi cette opportunité pour lister les bonds qualitatifs qu’il a eu à opérer et a invité son successeur à s’inscrire dans une dynamique de performances avec la certitude que Monsieur Antoine Mbengue relèvera les défis.  

« Le rendez-vous républicain qui nous réunit aujourd’hui consacre la passation de service entre le ministre sortant des Transports aériens et de

Développement des Infrastructures aéroportuaires que je suis et monsieur Antoine MBENGUE qui prend désormais les rênes de ce Département ». Voilà ainsi campés par Doudou Kâ, les enjeux qui sous-tendent cette cérémonie. Et l’ex ministre des Transports aériens d’embrayer : « je voudrais exprimer, ici, toute ma gratitude et ma reconnaissance à l’égard

de S.E.M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal qui n’a cessé depuis le 30 Avril 2012, de me faire confiance. Je remercie également le Premier Ministre, Monsieur Amadou BA, pour l’honneur qu’il m’a fait en me proposant, à nouveau, dans son

gouvernement. Je ne doute pas que mon successeur saura à son tour porter encore plus haut le flambeau du hub aérien qui se conjugue désormais à l’aune de la

souveraineté aérienne ; principal acquis de l’objectif de transformation structurelle du secteur des transports aériens ».

« La transformation du secteur aérien et la souveraineté aérienne constituent un couple de concepts interdépendants et structurants qui façonnent le futur du secteur aérien de notre pays.

Cette transformation du secteur aérien s’est opérée sur la base d’un ensemble d’initiatives visant à moderniser et à développer l’industrie aéronautique du pays », fait-il remarquer avant de révéler : « lorsque  j’ai entamé ma première mission, le 1 er décembre 2020, dans le

milieu aéronautique en qualité de Directeur Général d’AIBD SA, le secteur  du transport aérien international traversait une période difficile, marquée par la pandémie de COVID-19 et la rareté des ressources.

Vision et Stratégie »

Approche proactive

« Face à cette situation, nous avons adopté une approche proactive en proposant une vision stratégique ambitieuse et partagée avec l’ensemble

des acteurs des transports aériens. C’est ainsi qu’est née la stratégie du Hub Aérien 2021-2025, validée lors du Conseil présidentiel du 23 avril 2021 et qui est basée sur 4 piliers (la génération de trafics, l’expérience voyageur, l’accès et la connectivité, la diversification et le rayonnement de l’aéroport AIBD), 13 objectifs, 23 projets phares et 3 réformes », a-t-il déclaré.

Selon lui, au-delà de la souveraineté aéroportuaire retrouvée en Juin 2022 par le remboursement intégral de la dette de l’aéroport AIBD, il y a eu toute une politique de modernisation des aéroports régionaux pour les mettre aux normes internationales ». Il cite des réalisations telles que l’extension de la flotte aérienne nationale par

– l’acquisition de 2 airbus A330 neo et de 2 ATR 72,

– la commande de 5 airbus A321neo, dont le premier sera livré fin

2025,

– la commande de 5 "L410-NG" pour le transport national et des pays limitrophes dont les 2 premiers seront livrés en fin Janvier 2024, constitue également une des principales transformations majeurs du secteur.

La livraison prochaine de l’académie internationale des métiers de l’aviation civile (AIMAC) à la base aérienne de Thiès en Février 2024 avec déjà l’acquisition de 17 aéronefs pour la formation des pilotes et

techniciens de maintenance et la construction du centre de maintenance aéronautique (MRO) dont le lancement officiel se fera en Décembre 2023

font partie intégrante de cette transformation structurelle du secteur et de l’ambition d’une souveraineté aérienne du Sénégal.

Plus question de recourir exclusivement sur l’expertise étrangère

Sa conviction est qu’ il ne sera plus question de recourir exclusivement à l’expertise étrangèrecar nous pourrons disposer d’une main-d’œuvre hautement qualifiée

(pilotes, techniciens de maintenance, ingénieurs aéronautique…) formée au Sénégal grâce à des programmes de modernes et innovants combinés à un

plateau technique et technologique de référence internationale.

Souveraineté aérienne

C’est pourquoi, dira-t-il,  le concept de souveraineté aérienne est fondamental pour comprendre la vision du chef de l’Etat qui sous-tend le développement des

transports aériens au Sénégal. Cette transformation structurelle du secteur du transport aérien,

conformément à l’axe 1 du Plan Sénégal Émergent (PSE), fera de la plateforme aéroportuaire de Dakar le premier hub aérien sous-régional de services à l’horizon 2035.

Il renseigne que la plateforme  repose sur :

– la mise en place d’un pôle aéronautique (MRO, AIMAC) ,

– le développement d’un aéroport international AIBD de référence (best-in-class) ;

– la mise aux normes de notre réseau d'aéroports régionaux

(Ziguinchor, Cap-Skiring, Saint-Louis, Matam, Tambacounda,

Kédougou, Kaolack, Kolda, Sédhiou, Linguère)

– la génération d’un trafic important : 3millions en 2025 (objectif presque atteint en fin 2023) et 10 millions en 2035

– le développement d’une compagnie nationale Air Sénégal solide et de référence

– le renforcement de l’autorité de l’aviation civile et la digitalisation du secteur

– La promotion de pôles d’activités aéroportuaires génératrices d’emplois

Priorités et Réalisations

« La transformation de notre principal acteur aéroportuaire, AIBD.sa, après sa fusion avec l’Agence des aéroports du Sénégal se poursuit conformément

à la stratégie hub aérien 2021-2025. Le plan de relance de la compagnie nationale Air Sénégal entamé en

Novembre 2022 a permis de réduire considérablement les déficits d’exploitation mensuels qui était de 5,184 milliards pour le mois d’Août 2022 à 1,6 milliards un an plus tard », note Doudou Kâ qui poursuit : «cette performance a été obtenue grâce à l’optimisation des opérations et de la gestion de la flotte, mais surtout grâce à la suppression ou réduction de fréquence de certaines lignes déficitaires.

Ces efforts combinés ont permis à la compagnie Air Sénégal d’obtenir la certification IOSA, gage de la qualité et de la sécurité des opérations ».

Par ailleurs, il signale que le renforcement de l’ANACIM est une étape cruciale, avec le projet de digitalisation de ses services et l’obtention de la certification IASA, qui sont essentielles pour garantir la qualité et la sécurité de notre secteur. En outre, la construction du nouveau siège de l’ANACIM, l’acquisition de plusieurs

matériels d’inspection moderne, l’introduction de la biométrie et d’un système avancé de reconnaissance faciale, ainsi que la mise en place imminente d’un système ultra-moderne d’inspection de véhicules et

d’équipements de toutes sortes, constituent des garanties de renforcement de la sûreté dans nos aéroports.

« Un autre point crucial de ma mission a été d’accompagner le processus de rachat des parts de LAS.SA dans 2AS, visant à transformer cette entité en

une véritable structure souveraine par le contrôle de la nouvelle structure par des privés sénégalais et le renouvellement en cours de l’ensemble du

matériel de handling à l’aéroport AIBD », soutient-il.

Grâce au Crédit tu Transport Aérien (CTA), l’Etat a pu maintenir au sein de la plateforme aéroportuaire les sociétés privées à capitaux sénégalais et à préserver l’ensemble des emplois, malgré leurs difficultés à honorer leurs engagements auprès du gestionnaire de l’aéroport.

Accords dans le cadre de la coopération bilatérale

« Dans le cadre de la coopération bilatérale, nous avons établi des accords aériens avec des pays tels que le Qatar, Oman, Gambie, et bien d’autres. Ces

partenariats renforcent nos connexions internationales et soutiennent nos relations diplomatiques, ouvrant de nouvelles perspectives pour notre avenir.

Dans le cadre de Coopération multilatérale, relève-t-il :  « le Sénégal s’engage également activement dans des organisations multilatérales telles que l’ASECNA. Nous avons travaillé à l’intégration de la gestion de la navigation aérienne et des aéroports de Saint-Louis et de Ziguinchor dans cette structure régionale, créant ainsi de nouvelles opportunités pour notre secteur aérien ». Et ajoute-t-il : « de plus, notre pays a été un acteur majeur dans les discussions sur les accords de siège avec l’ASECNA et la CAFAC, démontrant notre détermination à contribuer à la stabilité et à la croissance de l’aviation civile dans la région ».

Développement et Perspectives

« Il faut dire que le Sénégal doit faire face à une concurrence croissante de la part d’autres pays de la région qui aspirent également à devenir des hubs

aériens majeurs », fait savoir Doudou Kâ pour qui : « l’innovation occupe une place centrale dans le secteur aérien au Sénégal, contribuant de manière significative à son développement et à son amélioration continue.

Défis et Priorités

Cependant,  dit-il, il reste quelques points de vigilance sur lesquels nous devons ,nous concentrer, tels que la finalisation des travaux de reconstruction et de

mise aux normes des aéroports régionaux.

« Par ailleurs, nous avons accordé une attention particulière aux conditions de travail des employés du département, et l’Etat a octroyé un premier lot

de plus de 1500 parcelles aux syndicats et travailleurs du secteur », révèle l’ancien ministre des Transports aériens qui fait remarquer : « néanmoins, les priorités absolues de notre département demeurent l’extension de l’aérogare passagers de l’aéroport AIBD, la suppression des lignes d’Europe du Sud exploitées par le pavillon national et structurellement déficitaires et leur remplacement dans le cadre la coopération avec les compagnies partenaires ».

Il n’  a pas manqué d’évoquer La mise en œuvre du guichet unique et de l’Observatoire du Transport aérien

«  Je quitte mes fonctions de Ministre des Transports Aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires pour relever de nouveaux défis en tant que Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Je pars avec la conviction que le secteur des transports aériens au Sénégal continuera à se transformer et à se développer. Je reste convaincu que mon successeur, Monsieur Antoine MBENGUE, pourra poursuivre notre mission commune de faire du Sénégal un hub aérien depremier plan dans la sous-région », a-t-il conclu.  A son tour , le tout nouveau ministre Antoine Mbengue a mis en exergue les réalisations de Doudou Kâ tout en pariant sur l’avenir.

Amadeus

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