Les avocats de Falla Fleur annoncent une plainte contre les agents de l’administration pénitentiaire
Poursuivie pour tentative de sortie irrégulière d’une correspondance en milieu carcéral, Falla Fleur encourt une peine de six mois, dont trois ferme.
Détenue au Camp pénal de Liberté 6 depuis bientôt cinq mois, Falla Fleur est poursuivie pour le chef de tentative de sortie irrégulière d’une correspondance en milieu carcéral. Pour sa défense, la jeune dame a confié qu’elle n’était pas détentrice d’une correspondance, mais plutôt d’une note déchirée. Mieux, elle n’avait pas l’intention de la remettre à son oncle qui l’attendait au parloir.
« Je n’ai pas écrit une lettre. C’est une note personnelle que j’ai rédigée nuitamment dans ma chambre, avant de la déchirer. Lorsque cheffe Fatou Faye a vu les morceaux de papier dans ma poche lors de la fouille corporelle précédant la visite familiale, elle m’a fait croire qu’elle va les jeter à la poubelle », a expliqué la juriste qui a décrié « l’injustice » que les « détenues politiques » subissent en détention.
« C’était le seul moyen de me libérer. Parce que j’ai subi un traumatisme. Depuis qu’on a annoncé notre grève de la faim, on subit un acharnement de la part des gardes pénitentiaires. La directrice de la prison m’a accusé d’être l’instigatrice de ce mouvement d’humeur. Le mardi, on a failli être tuées. Des co-détenues se sont ruées sur nous en jetant des objets. Le vendredi, l’administration pénitentiaire nous met de la musique. J’avais peur pour ma vie. C’est pourquoi j’ai écrit cette note. C’était une thérapie pour moi », a-t-elle craché.
Face à cette injustice, le pool d’avocats de la militante de Pastef annonce une plainte contre les employés de l’administration pénitentiaire et que des gardes seront citées nommément. « Notre cliente a subi un traitement inhumain. Ce n’est pas parce que portez une tenue que vous avez le droit de maltraiter une personne. Nous sommes en train de nous organiser pour faire des plaintes contre des agents qui ont fait subir à notre cliente des atrocités », a juré Me Abdoulaye Tall repris par L’OBS.