Guinée Bissau : Après son « Coup d’Etat institutionnel  » Mballo renforce ses pouvoirs

Guinée Bissau : Après son « Coup d’Etat institutionnel  » Mballo renforce ses pouvoirs

Le Président Bissau-Guinéen Sissoco Embaló a dissous lundi (4.12.2023) le gouvernement de Geraldo Martins issu des élections législatives de juin dernier. Il concentre ainsi désormais tous les pouvoirs entre ses mains. Dès lors, il devient à la fois le Président de la République, le ministre de la Défense et le ministre de l’Intérieur de son pays.

Selon nos informations, le dirigeant guinéen a dissous le Parlement après avoir rencontré les chefs militaires ce week-end pour évaluer la situation sécuritaire à la suite des fusillades à Bissau. Sissoco Embaló, vêtu d’un uniforme militaire, a durci son ton et a promis le « Malheur à ceux qui parlent de la Commission de Réconciliation ».

Le prétexte l’attaque d’un commissariat
Battu sèchement dans les urnes lors des élections législatives du 4 juin 2023 par la coalition politique PAI – Terra Ranka dirigée par Domingos Simones Pereira, affaibli et isolé politiquement dans le pays d’Amílcar Cabral, Embalo a pris prétexte de l’attaque d’un commissariat qui a opposé deux composantes de l’armée ce week-end (30.11.) à Bissau : une frange de la garde nationale (pour Domingos) et une frange de la garde présidentielle (pour Embalo).

Des éléments de la garde nationale ont tenté nuitamment de soustraire d’un interrogatoire deux ministres placés en détention par le procureur général nommé par Embalo. Ils ont tenté de soustrairenuitamment d’un interrogatoire le ministre de l’Économie et des finances Suleimane Seidi et le Secrétaire d’État au Trésor Antonio Monteiro, tous placés en détention par le procureur général nommé par le Président de la République.

Leur seule faute, est d’avoir payé une dette de l’État de 10 milliards de F CFA avec l’accord du désormais ex-Premier Ministre Geraldo Martins et le Parlement populaire de la Guinée Bissau. C’est dans ce contexte de tension entre le gouvernement et la présidence que Emboló, dont le mandat s’achève l’an prochain, a crié à une « tentative de coup d’Etat ».

La dissolution de l’Assemblée Populaire récemment élue démocratique et la concentration de tous les pouvoirs entre ses mains constituent un alibi pour le Président impopulaire, très affaibli, isolé politiquement et régnant avec un pouvoir très limité de reprendre les rênes avant l’échéanceprésidentielle. En même temps, il cherche à rassurer le Président Macky Sall qui craint de la perte de l’influence sénégalaise en Guinée Bissau.

Amadeus

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