Thierno Alassane Sall : « les vraies coalitions se mettront en place quand on finira l’étape des parrainages»

Thierno Alassane Sall : « les vraies coalitions se mettront en place quand on finira l’étape des parrainages»

Deux mois après avoir déclaré sa candidature à l’élection Présidentielle, Thierno Alassane Sall n’a cessé d’aller à la rencontre des Sénégalais d’ici et d’ailleurs. Pour le président de la République des valeurs, l’enjeu est de taille et la défaite du camp présidentiel est une question de survie démocratique pour le Sénégal.

Thierno Alassane Sall : « les vraies coalitions se mettront en place quand on finira l’étape des parrainages»

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Auriez-vous des peurs sur la validation de vos parrainages ?
Je persiste à croire que le système de parrainage, tel qu’il est mis en place au Sénégal, n’est pas opérationnel. D’abord, le Conseil constitutionnel juge sur des questions portant sur la loi électorale et sur son application, mais pas sur la Constitution.Le recours qu’on peut faire c’est auprès du même Conseil constitutionnel. Je pense que c’est une autre juridiction qui aurait dû traiter du problème électoral. Deuxièmement,le système de clé et des vérifications est une farce. Une fois qu’une clé a été introduite dans un système informatique, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. Le logiciel qui les traite, on ne sait pas ce qu’il fait. On n’y a pas accès. Or, normalement, dans les règles de transparence d’une bonne justice, les gens auraient dû disposer du logiciel et essayer de tester. La justice repose sur un niveau suffisant de confiance sur les procédures, les méthodes, les règles qui doivent être transparentes. C’est juste pour dire ce que je pense sur cette affaire. Mais à notre niveau, on a le nombre de parrains requis, on a totalement bouclé. On sait quand on va déposer. Pour le moment, nous testons notre propre système, on a capitalisé sur tout ce qui s’est passé depuis 2019. Vous savez que pour les parrainages de Aar Sénégal en 2022, c’est la République des valeurs (Rv) qui tenait les manettes. Nous nous sommes beaucoup perfectionnés depuis. Nous pensons avoir fait du mieux qu’on peut faire.

En parlant de Aar Sénégal, on vous a beaucoup vu battre campagne, mais seul. Vous ne comptez pas aller à la Présidentielle sous la bannière d’une coalition ?
Ce qui est clair, c’est que nous sommes très optimistes par rapport à la phase qui va venir sous réserve de ce que je viens de dire sur la manière dont le processus a été conçu pour réduire le nombre de participants. Maintenant, Aar Sénégal dispose d’au moins deux candidats. Il y a Dr Abdourahmane Diouf et moi. Parmi les autres, il y en a qui sont en train de soutenir d’autres candidats que ceux de Aar Sénégal. Mais quand on finira l’étape des parrainages, c’est là où les vraies coalitions se mettront en place. C’est pourquoi, il y a une forme de réticence des uns et des autres à s’engager pour apporter soutien à un candidat. Cela montre qu’au Sénégal, la politique procède plus de calculs que de conjonctions de valeurs et de principes. C’est ce qui s’est passé en 2019. Quand il y a eu les 4 candidats de l’opposition recalés, il y a eu des reconfigurations parfois très surprenantes derrière les candidats qui avaient été retenus.Et ça peut se passer la même chose pour cette élection.

La pléthore de candidatures ne risque-t-elle pas de desservir l’opposition ?
Il faut se rendre à l’évidence que l’objectif premier du camp au pouvoir c’est d’obtenir le moins de candidats possible. C’est pourquoi il y a eu le parrainage. C’est dire que la multiplicité dénombre raisonnable de candidats pour l’opposition n’est pas favorable au pouvoir. Elle est plutôt favorable à l’opposition et défavorable au camp du pouvoir. C’est pour ça que le parrainage a été introduit pour exercer un peule filtre qui leur permet non seulement de resserrer le nombre de candidature, mais de sélectionner ceux qui les arrangent le plus. Moi, j’étais membre fondateur de l’Apr. En 2012, quand s’est posé la question de candidature de l’opposition, on dit que quand tu as des candidats issus de l’opposition qui sont assez représentatifs dans leurs zones, qui ont des bases politiques assez fortes pour pouvoir la soulever, il vaut mieux les laisser partir. Le premier tour, c’est un nombre raisonnable de candidatures assez crédibles de l’opposition qui permet, de partout, dans toutes les régions du pays, de rendre difficile le passage du pouvoir dès le premier tour. Maintenant au second tour, les gens s’allieront, discuteront de manière objective et honnête sur les réformes à apporter.

Parce que là également, il ne faut pas se tromper.Ce qui s’est passé jusqu’ici, ce sont des discussions entre les deux tours sur les responsabilités et non les réformes à introduire. C’est pourquoi le président de la République, une fois élu, est maître du jeu et comme il n’y a aucun contrat écrit entre lui et ceux qui l’ont soutenu sur le timing, l’échéancier, les critères d’appréciations des réformes, il lui reste loisible de faire ce qu’il veut. Audelà, je pense que le régime fait l’objet d’une très forte contestation. Si l’opposition descend sur le terrain, discute avec les Sénégalais, je ne vois pas comment le camp du pouvoir pourrait l’emporter, ni dès le premier tour, encore moins au second tour. Notre stratégie doit donc être d’aller à la rencontre des Sénégalais, leur parler, leur donner des raisons de croire que le changement est là.

Que vous inspire le retour de Khalifa Sall et de Karim Wade dans le jeu politique ?
Je me suis déjà prononcé sur cette question de manière très claire. Ce que nous voulons, c’est un changement qui apporte une nouvelle façon de faire, qui apporte de l’espoir. Je ne pense pas que ça change grand-chose dans les manières de faire de la politique. Ils sont déjà passés, on n’a pas vu de progrès significatifs. Au contraire, le pays a été beaucoup plus déconstruit, nous sommes en train d’hériter, de payer lourdement cet héritage. Si on est entré en politique c’est pour changer radicalement la façon d’en faire. Apporter de l’espoir à un peuple qui se jette en mer, sans compter tous les cataclysmes qu’il y a eus. C’est aussi la manifestation du désespoir dans lequel est plongée une bonne partie du peuple.

L’élimination de Sonko peut il être source de déstabilisation pour l’opposition dans son ensemble ?
C’est sûr qu’il y a eu une dynamique qui a été enclenchée par Yewwi avec Ousmane Sonko comme tête de file durant les Locales et les Législatives. Ce qui a fait entrouvrir largement les possibilités d’un départ très prochain de Bby. Je crois que les différents éléments ont été pour beaucoup dans le retrait de la candidature de Macky Sall. C’est indiscutable. C’est pourquoi son éventuelle non-participation est une aubaine pour le camp du pouvoir. Ceci dit, il est relativement compliqué de voir comment cette situation qui perdure depuis deux ans, aurait pu se régler sans l’élimination du camp du pouvoir par la violence ou par l’élimination de Sonko. Je ne voyais pas d’autre issue parce que c’était un duel à mort. La responsabilité des gens de l’opposition eut été de comprendre à un moment que ce duel à mort plongerait le Sénégal dans une période d’incertitudes. Si le Président venait à partir par des méthodes non constitutionnelles, ce serait le cataclysme dans le pays. A un moment, l’intelligence eut été de savoir jusqu’où les uns et les autres devaient s’arrêter. On nous a beaucoup reproché de faire preuve d’intelligence politique.

Ce n’est pas exactement le terme«intelligence politique» qui vous a été reproché par les militants de Pastef ?
Ce ne sont pas ces mots en effet. Les gens dans des situations de crise, utilisent des mots violents. Il n’y a pas eu que la sérénité et l’intelligence qui l’ont emporté dans ce pays.Même les journalistes ont fait l’objet d’une violente campagne et en ont subi les conséquences par endroits. Des Sénégalais ont perdu la vie, incendiés dans un bus. Il y avait cette ambiance où il n’y avait plus la raison. Mon équipe et moi, nous nous vantons de rester zen, concentrés sur nos principes. C’est tout l’intérêt d’avoir des valeurs.

Vous reprochez aux militants de Pastef de ne pas avoir été républicains à certains moments ?
Vous ne m’avez pas entendu les nommer. Je dis qu’il y avait une ambiance dans le pays, un déchaînement de violence sur les réseaux sociaux, dans la vie, sur les grandes places. Un pays, c’est des principes forts qu’on doit respecter, de part et d’autre.

Une nouvelle accusation a été portée contre Ousmane Sonko par le député de la majorité, Matar Diop qui soutient qu’il s’est rendu coupable de financements occultes pour une remise en question des contrats du gaz et du pétrole. N’est-ce pas une accusation assez grave ?
Notre principe a toujours été que les accusateurs doivent apporter les preuves de leurs accusations. Toujours. C’est une position de principe pour nous. Il s’agit d’un député qui prétendrait qu’il y a eu des lettres et que l’Etat a des preuves. La responsabilité de l’Etat, lorsqu’il y a des preuves sur tous les dossiers, c’est de faire jouer la justice et non des laisser des énergumènes ou individualités se prononcer dans une justice de rue publique. C’est encore une fois à l’accusateur d’apporter des preuves pour que la justice puisse faire son travail. On attend du député en question et de l’ensemble des députés, de pousser aussi sur le dossier des mille milliards Covid. Les députés ont vu défiler des ministres et personnalités mis en cause dans le rapport de la Cour des comptes, on attendait qu’ils s’en saisissent pour faire avancer plus rapidement ce dossier. Tout le monde sait qu’une partie de cet argent sera recyclé durant les élections. De manière générale, nous sommes confrontés dans ce pays à la question du financement des partis politiques. Que cela soit le pouvoir ou l’opposition. Tout le monde constate depuis 2000 qu’il y a ballet de 4×4 et 8×8 à la veille d’élections au Sénégal sans qu’on sache d’où ça vient. C’est une menace pour notre démocratie.

La question du financement des partis politiques est une question nodale sur laquelle on ne peut pas couper si on veut conserver notre démocratie. Peut-on soulever la question du financement de votre parti ?

Nous sommes dans des difficultés financières assez énormes. Nous allons bientôt essayer de lancer une campagne de collecte de fonds. Nous souffrons comme les Sénégalais, nous n’en avons aucune honte ou complexe. Nous aurions pu nous servir comme le dirait Boun AbdallahDion. Soit dit en passant, c’est grave le niveau de déconfiture dans lequel se trouve le Sénégal qu’un ancien Premier ministre fasse cette déclaration. L’argent circule énormément dans cette période de précampagne où Asc et associations de femmes sont noyées. J’ai moi-même porté plainte contre un ancien ministre qui distribuait beaucoup d’argent durant les locales à Thiès. L’argent pourrit la politique et corrompt les valeurs les plus fondamentales. Le patriotisme, la citoyenneté commence à se détricoter, s’effilocher à cause de l’argent.

Amadeus

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