Après son inscription sur les Listes électrales: Karim va til résoudre l’équation du quitus fiscal ?
Exilé au Qatar depuis 2018, Karim Wade voit les obstacles se multiplier sur la route de sa candidature à l’élection présidentielle, en février 2024. Malgré sa récente inscription sur les listes électorales en Turquie, des difficultés susceptibles de l’empêcher de concourir à la magistrature suprême subsistent dont la principale est l’obtention du quitus fiscal. Ce visa qui lui permet de candidater à la prochaine présidentielle.
Le Pds est formel : « Karim Wade est notre candidat à la présidentielle de 20124. Nous n’avons ni de plan A ni B ». Cette phrase est fredonnée par les libéraux à tous bouts de champ. Pourtant, c’est la même posture qu’ils tenaient en 2019. Résultat au finish : point de silhouette de Karim Wade au pays de son père. A la question de savoir si l’histoire ne se répètera pas, ils vous diront que point de doute à émettre car Karim Wade sera sur le starting-block. Le Président Macky Sall après la présidentielle de 2019 , avait déclaré qu’une loi d’amnistie serait votée. Ce qui laissait transparaître en filigrane une volonté du chef de l’ Etat de régler les cas de Karim et de Khalifa condamnés et inéligibles. Il l’a même réitéré en 2022.
L’amnistie est un acte du pouvoir législatif qui efface rétroactivement une peine prononcée, même avant son exécution. Elle intervient le plus souvent après des périodes politiques troublées, pour apaiser les esprits, en provoquant l’oubli qui doit faciliter la réconciliation des citoyens. La loi d’amnistie éteint l’action publique, efface la condamnation déjà prononcée et éteint la peine en cours d’exécution.
Mais Karim Wade et ses partisans récusent l’amnistie et exigent une révision du procès de Wade-fils. Ce qui certainement n’agrée pas le pouvoir. En plus, une révision du procès ne garantit pas une victoire de Karim. En refusant l’amnistie , le Pds n’ a pas une marge de manœuvre assez étendue. Ce qui lui resterait à faire , c’est de rassembler 138 milliards de FCFA pour payer l’amende qui est infligé à leur leader condamné par la Crei en 2015.
L’écueil des 138 milliards de FCFA sur le dos de Karim Wade
Un obstacle à la candidature du fils de l’ancien président sénégalais, est l’amende de 138 milliards de francs CFA (soit 215 millions d’euros) infligée par la CREI dans son jugement de mars 2015.Gracié par le président Macky Sall en juin 2016, libéré de la prison de Rebeuss et exilé depuis au Qatar, Karim Wade est cependant toujours redevable de cette somme à l’État sénégalais. « Les sanctions financières contenues dans la décision de justice du 23 mars 2015 et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent », précisait ainsi le décret de grâce signé par Macky Sall.Que se passerait-il en cas de retour de Karim Wade sur le sol sénégalais ? Comme le soulignait Jeune Afrique dans son numéro daté du 11 juin 2018, le président Macky Sall a une idée très précise quant au sort qui serait réservé au candidat déclaré du PDS. « Si Karim Wade ne paie pas son amende, on exécutera la contrainte par corps », avait-il ainsi affirmé à l’un de ses proches. En d’autres termes, l’opposant séjournera à nouveau derrière les barreaux en cas de non-paiement.. C’est dire même en cas d’inscription sur les listes électorales, Karim Wade devra impérativement payer la rondelette somme de 138 milliards de nos pauvres francs pour disposer d’un quitus fiscal lui permettant de participer à l’élection présidentielle de 2024. Le hic se situe au niveau des libéraux qui exigent la révision du procès Karim Wade qui semble surréaliste. A moins que le Pds change de démarche. Sans amnistie, il faudra débourser 138 milliards qui est un exercice extrêmement pénible.
Quid de sa double nationalité ?
Citant les trois conditions pour ne pas être éligible, Idrissa Seck a mis en relief la possession exclusive de la nationalité sénégalaise. Ainsi, les Sénégalais s’interrogent sur la double nationalité du candidat du Pds .La contrainte qui pourrait se dresser devant Karim Wade est l’article 28 de la Constitution sénégalaise. On prête à Karim la double nationalité sénégalaise et française. Or cet article dispose que “tout candidat à la Présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins le jour du scrutin. Il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle (le français : Ndlr). Une entorse que Karim peut facilement franchir puisqu’il peut renoncer à sa nationalité française. Face au mutisme du principal intéressé sur cette question, difficile de dire si Karim Wade a répudié sa nationalité française.
De toutes façons, des obstacles majeurs se dressent sur le chemin de Karim Wade. Saura-t-il les franchir allégrement ? Là est la question. Une chose est sûre : qu’il le veuille ou non son avenir politique au Sénégal est régenté par le Président Macky Sall qui détient la clé de son retour au pays de son père.
D’ores et déjà, la plateforme de l’opposition dénommée F24 qui combat le troisième mandat, est déterminée à faire abroger les articles L29 et L30 qui dénient le droit de vote à Karim Wade et Khalifa Sall.