Gaza: l’OMS de plus en plus inquiète face au nombre de patients affamés dans les hôpitaux
À Gaza, le risque de famine se fait de plus en plus ressentir. L’enclave est au bord du gouffre, dit le Programme alimentaire mondial. Un risque confirmé par l’OMS, qui vient d’envoyer une nouvelle équipe à al-Chifa, le plus grand hôpital de Gaza, aujourd’hui à l’arrêt.
Sean Casey fait partie de la mission de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a amené plus de 19 000 litres d’essence à al-Chifa. C’est l’équivalent d’un camion citerne, de quoi faire fonctionner, au moins pour un temps, l’hôpital en électricité. C’est dans cet établissement que 50 000 personnes ont trouvé refuge depuis le début des combats, mais la nourriture y est quasiment introuvable.
« Tous ceux que nous rencontrons ont faim et il y a un risque de famine, explique Sean Casey. Même ici à l’hôpital, il n’y a que du riz à manger et les gens ne mangent qu’une fois par jour. Quand nous sommes arrivés, on a eu un problème sur la route avec un camion qui transportait des vivres pour un hôpital. Des gens se sont servis, tout simplement parce qu’il n’y a rien à manger. »
Un demi-million de personnes bientôt dans un état proche de la famine
La quasi-totalité de la population de Gaza est en situation d’insécurité alimentaire aiguë. C’est la phase 3 d’une échelle de la faim qui compte cinq niveaux. Environ un million de personnes se trouvent déjà dans la phase 4, et 378 000 sont déj12à dans la phase 5, l’équivalent de la famine. Ils pourraient être un demi-million dans quelques semaines.
Après des jours de tractations, le Conseil de sécurité de l’ONU a pourtant voté une résolution pour réclamer l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire et à grande échelle à Gaza. Sans que cela ne change quoi que ce soit, pour le moment, sur le terrain.