Le Président au lancement du Brt : «Un pays se construit avec des bâtisseurs et non des casseurs»
Après le Train express régional (Ter), Macky Sall a lancé hier le Bus rapid transit (Brt). D’un coût estimé pour le moment à 419 milliards de francC’est à Gadaye que l’acte de lancement officiel du Brt a été effectué par le Président Sall. A trois mois de la fin de son mandat, il a touché du doigt le dernier grand chantier à Dakar dans la gestion de la mobilité urbaine. Après le Ter, le Brt va décongestionner l’autre versant de la capitale en transportant environ 300 mille personnes/jour en traversant les communes de Guédia-waye, Cambérène, Patte D’oie, Grand-Yoff, Dieuppeul-Derklé, Sicap-Liberté, Mermoz-Sacré Cœur, Grand-Dakar, Point E-Amité, Fass-Colobane-Gueule Tapée, Médina et enfin Dakar-Plateau.
Il a procédé au lancement en compagnie du ministre des Transports terrestres et du désenclavement, Mansour Faye, du directeur du Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud), Thierno Birahim Aw, et d’autres personnalités politico-religieuses et des partenaires.
Chez les populations, c’est la joie. Maire de Wakhinane-Nimzatt où se trouve le centre de maintenance, Racine Talla salue cette initiative : «Les populations de la commune de Wakhinane, Guédiawaye en général, tous ont magnifié le Brt. Grâce à ce projet, la commune a changé de visage. Nous sommes une commune de plus de 115 mille habitants, une commune beaucoup plus peuplée que certains départements, une commune qui fait la moitié de la commune de Kédougou. Mais aujourd’hui, avec le Brt, nous avons eu à travailler avec le Cetud sur le rabattement parce que nous sommes la zone de dépôt, mais nous ne sommes pas la zone de départ.» Il poursuit : «Nous avons le projet taxis urbains, communément appelé taxis clandos. Le montage a été difficile, mais finalement le projet va bientôt voir le jour, et nous demandons au ministre des Infrastructures de nous apporter son concours pour la concrétisation.» Le maire de la ville de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, présent à l’inauguration, magnifie à son tour le projet. «Grâce à vous M. le Président, Guédia-waye a changé du fait des projets qui y ont été réalisés, bien évidemment avec le maire Aliou Sall. Et mon souhait est d’impliquer la jeunesse pour la lutte contre le chômage des jeunes.»
Ingénieur polytechnicien, Khadim Niang, chargé du projet, insiste sur l’innovation avec des bus «décarbonnés». Selon lui, la quantité de gaz carbonique «évitée» grâce au Brt en trente ans est estimée à 1, 8 million de tonnes. «Ce qui équivaut à 260 000 voitures en moyenne», précise l’ingénieur. «Le Bus rapid transit de Dakar est la synthèse de ceux des trois villes que j’ai énumérées (Bogota, Dar es Salam et Lima). Nous avons relevé toutes les erreurs de construction de ces Brt et les avons corrigées pour faire de celui de Dakar le premier de cette envergure dans le monde», ajoute-t-il.
Le Brt est réalisé sur un circuit de 18, 3 km, 40 km de réseau d’assainissement, plus de 1400 lampadaires, 6 km de pistes cyclables, 23 stations autonomes en énergie solaire, 3 pôles d’échanges multimodaux, un centre de contrôle et de maintenance des bus sur une superficie de 6 ha à Gadaye, un centre de gestion intelligente de la mobilité urbaine à Grand-Médine, un système de signalisation lumineuse pour la régulation du trafic automobile.
Par ailleurs, le coût du Brt s’élève à 419 milliards de francs Cfa dont les 69% sont fournis par l’Etat du Sénégal et ses partenaires économiques et financiers. «Le restant du financement, 31%, provient du secteur privé», estime Khadim Niang.
Avec 121 bus articulés, l’ouvrage va générer un millier d’emplois dont 35% destinés aux femmes, et réduire de moitié la durée moyenne du trajet entre Dakar et Guédiawaye.
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