Après l’Assassinat de Maître Babacar Seye en 1993: une nouvelle conspiration plane sur le Conseil constitutionnel

Après l’Assassinat de Maître Babacar Seye en 1993: une nouvelle conspiration plane sur le Conseil constitutionnel

Pour la deuxième fois consécutive, le Pds ne va pas participer à une Présidentielle 2024. Encore Karim Wade a raté le dernier virage. Il fut le seul candidat recalé parmi les 21 pressentis au grand dam de ces nombreux militants qui se disaient cette fois-ci, ce sera la bonne. Après sa candidature avortée, Karim épaulé par des députés libéraux tentent de secouer le cocotier qu’est le Conseil Constitutionnel à travers une demande de commission d’enquête parlementaire. A quelle fin ? Veut-il nous replonger dans le climat de Mai 93 avec un conseil constitutionnel « agressé » ?

Le 15 mai 1993, la classe politique ourdissait le meurtre de Me Babacar SEYE, Vice-président du conseil constitutionnel, juste après la proclamation des résultats provisoires des élections législatives du 9 mai 1993.

30 ans plus tard, à l’approche de l’élection présidentielle historique dans notre pays, une autre menace pèse sur le Conseil constitutionnel avec la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire par les deux frères ennemis, alimentée par des soupçons de corruption habilement propagés par une officine cherchant désespérément à repousser la date du scrutin prévu pour le 25 février 2024. Dans ce jeu, le véritable perdant sera probablement le Président Sall, entraîné par des calculs

et des intrigues orchestrées par son entourage plus préoccupé par la conservation du pouvoir pour quelques mois de plus. Malheureusement pour les faucons du palais, le candidat Amadou Ba de la majorité présidentielle affirme être prêt à entamer sa campagne dès ce week-end, avec ou sans l’aval du Macky. Le signal donné ce vendredi par le Premier ministre, à travers des déclarations synchronisées sur France 24 et chez nos confrères de Dakar Actu, témoigne de sa ferme volonté de ne pas permettre un éventuel report. En effet, le Premier ministre, qui s’était abstenu de toute intervention médiatique depuis un certain temps, a décidé de mettre fin à cette farce et d’affirmer son autorité, comme le recommandaient nombreux de ses proches, car même si son nom est mentionné dans les communiqués confus du PDS en tant que corrupteur, les libéraux semblent manquer de courage pour porter plainte contre lui. Le plus ironique dans cette affaire est l’injonction de l’APR à ses députés de se joindre au PDS pour former une commission d’enquête visant à interroger des sages et ternir la crédibilité du candidat du Benno. Si le meurtre de Me Seye n’a pas suffi à déclencher une crise institutionnelle en 1993, ce n’est pas la volonté de salir l’honorabilité des 7 sages qui entraînera le report de l’élection du 25 février 2024. Sur ce point, le Chef de l’État Macky Sall, qui s’est envolé ce week-end pour l’Italie, doit mettre un terme à cette mascarade et tout mettre en œuvre pour concrétiser son décret convoquant le corps électoral dans moins de 30 jours pour l’élection du 5e président de la République du Sénégal. Car aucun Sénégalais ne doit permettre un second crime contre le Conseil constitutionnel.

Un rideau défensif autour du Juge Cheikh Tidiane Coulibaly

L’un des juges du Conseil Constitutionnel du nom de Cheik Ndiaye indexé dans cette affaire n’a pas tardé à réagir. Depuis hier, il a porté plainte contre ces députés qui l’accusent de corruption et de collusion avec des candidats à la Présidentielle 2024. Pour sa part, Cheikh Tidiane Coulibaly n’a pas encore déclenché une procédure judiciaire. Mais un corridor défensif est en train de se former autour de sa personne. Sur ce registre précis, le colonel Abdoulaye Ndao se lâche : « L’angle d attaque du PDS ou tout au moins de ses députés contre le Conseil Constitutionnel mérite mon intervention en tant que témoin privilégié de  l’histoire de ce pays ». Et poursuit-il : «  Je ne défends pas le Conseil Constitutionnel et je n’ai pas à le défendre. Chacun des 7 sages ayant sa propre conscience et devant répondre de sa décision devant Dieu ».

« Il se trouve que par ma qualité d’officier de police judiciaire .J’ai eu à participer à l’enquête concernant l’assassinat de maître Sèye .Il se trouve aussi qu’un des sages en l’occurrence le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly était à l’époque un des juges ayant intervenu dans cette affaire en sa qualité de président de la Chambre d accusation de la Cour d appel de Dakar ».

Il révèle que le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly avait annulé en 1994 sans hésiter toute la procédure incriminant le PDS.Ce même juge quelques années auparavant avait relaxé Maître Wade dans une procédure sur la base de la liberté de culte. Wade avait organisé des prières pour le départ de Diouf et avait été arrêté sur la voie publique pour attroupement et manifestation non autorisée.

Accuser ce magistrat et lui particulièrement est une hérésie et une atteinte grave à l’ honneur d’un homme que je juge digne courageux et conséquent ». Et ajoute-t-il : « il est le frère du ministre Abdoulatif Coulibaly. Est là le conflit d’intérêt. Ce serait grave et triste de détruire sa réputation sur cette base.

Je ne suis pas son ami. Je ne suis pas son parent. Je ne suis pas son avocat

Je témoigne de ce que je sais et en bon musulman ».

D’autres personnalités  ont fait des témoignages élogieux sur Cheikh Tidiane Coulibaly. Me Clédor Ciré Ly  a eu ces mots à l’endroit de Cheikh Tidiane Coulibaly : « cet homme en fin de carrière, qui a honoré la toge de magistrats et qui fut le seul à avoir de sa plume, alors qu’il présidait la chambre pénale de la Cour Suprême, à reconnaître un droit à Karim WADE, droit que lui déniait la loi de procédure de la Cour de Répression de l’enrichissement illicite, sous le visa des dispositions du droit international des droits de l’homme et des principes généraux du droit.

Soupçonner cet homme, le très honorable Président Cheikh Tidiane Coulibaly de corruption, celui qui toute sa vie a servi la justice et conquis le cœur des hommes intègres, est une ignominie foncièrement abjecte », soutient l’avocat.  La deuxième  candidature avortée de Karim Wade doit -elle conduire le pays à une crise institutionnelle ? Wade-fils doit se regarder dans la glace et se demander ceci : quelle est ma part de responsabilité dans cette non-participation ? Une deuxième présidentielle sans le Pds fait mal à tous les libéraux. Bon nombre d’entre eux semblent acquis à la conviction suivante : « Karim Wade et sa « Génération du Concret » ont trahi Wade. Le Pds agonise et risque de mourir de sa belle mort.

Amadeus

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