Malgré les assurances du Président Macky Sall: Rien n’est encore joué pour la présidentielle
Le Président de la République a pris acte de la décision du Conseil Constitutionnel qui annule le décret qui avait abrogé celui convoquant le collège électoral pour la Présidentielle du 25 février 2024. ¨Par ailleurs, le Conseil Constitutionnel a annulé le report de la Présidentielle. Le Président Macky Sall a maintenant les cartes en main. Que fera-t-il pour organiser l’élection présidentielle dans les plus brefs délais ?
Le Conseil constitutionnel du Sénégal, par sa décision n° 1/C/2024 en date du 15 février 2024, a annulé une loi adoptée par l’Assemblée nationale le 5 février 2024, qui dérogeait aux dispositions de l’article 31 de la Constitution. Cette loi, identifiée sous le numéro 4/2024, a été jugée « contraire à la constitution ». En outre, le Conseil a estimé que le décret n° 2024-106, daté du 03 février 2024, pris en vertu de cette proposition de loi et notifié au Président de la République, « manque de base légale ».
Dans le cadre de cette même décision, le Conseil constitutionnel a reconnu l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue. Il a donc invité les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires pour que l’élection se tienne dans les meilleurs délais. Que recouvre le vocable « meilleurs délais » ? En d’autres termes, Badio Camara et ses collaborateurs incitent les acteurs politiques à aller dialoguer avec le Président Macky Sall pour fixer la date de cette compétition électorale aux relents cruciaux. En ne choisissant pas une date précise pour la tenue de cette présidentielle, le Conseil Constitutionnel a coupé la poire en deux. Il a satisfait l’écrasante majorité des Sénégalais et a laissé une marge de manœuvre au Président Macky Sall. D’autre part, le Chef de l’ Etat déclare avoir pris acte de la Décision du Conseil Constitutionnel et va organiser l’élection présidentielle. Par conséquent, le Président Macky Sall reste maître et contrôle le jeu. Les concertations sont inévitables. Déjà, Khalifa Sall et Mamadou Lamine Diallo ont été reçus avant le démarrage des véritables concertations qui verront certainement la participation des candidats déjà désignés par le Conseil Constitutionnel. Les injonctions venant du Conseil Constitutionnel et de la communauté internationale tournent autour d’un seul axe : tenir la Présidentielle dans les plus brefs délais. Il appartient aux acteurs du dialogue envers le contre-tout de trouver rapidement une date consensuelle pour organiser la Présidentielle. Cela ne peut se faire que si chaque composante privilégie l’intérêt supérieur de la nation au détriment des intérêts purement politiques. En charge au Président Macky Sall d’indiquer la voie qui mène vers de bonnes décisions et dans un temps raisonnable. Il y va de la crédibilité et de l’avenir du pays. Pour l’heure, la balle est dans le camp du Président Macky Sall. Mais rien n’est encore joué. Les jours à venir nous édifieront sur les intentions véritables des uns et des autres.
MRD
