À la Une: l’Union africaine en plein marasme…
C’est dans un « contexte de crises tous azimuts, constate Ledjely en Guinée, que s’est tenu ce week-end le 37ᵉ sommet de l’Union africaine sur les hauteurs d’Addis-Abeba. Le conclave des présidents s’est borné à constater l’échec de l’instance panafricaine face à tous ces foyers de tension », estime le site d’information guinéen qui détaille : « le Mali, la Guinée, le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et le Gabon, sont tous en transition à la suite de coups d’État militaires. Depuis environ un an, le Soudan qui n’était déjà pas en bonne santé, est déchiré par une guerre (…). Quant à la RD Congo, les promesses électorales du président Tshisekedi peinent à ramener la paix dans l’est du pays. Entre l’Éthiopie et la Somalie, le mur de la méfiance et des suspicions s’épaissit chaque jour. Enfin, au Sénégal, si le Conseil constitutionnel a courageusement pris ses responsabilités face à Macky Sall, ce dernier ne semble toujours pas disposé à entendre la voix de la raison. »
Pourquoi cet immobilisme de l’UA ? « Nos dirigeants ne veulent pas assumer leurs responsabilités », affirme Ledjely. Leur « conception du pouvoir se limite à sa dimension jouissive. Collectionner les belles voitures, les maîtresses et les villas luxueuses, voici ce qui les préoccupe. La place et le rôle de l’Afrique, l’avenir de la jeunesse du continent, la précarité en milieu rural, etc… viennent bien après. D’où le nombre élevé de crises qui renvoient cette image peu reluisante de notre continent. »
À la croisée des chemins
Non, « ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain », rétorque WakatSéra au Burkina Faso. « Car l’Union africaine reconnaît soutenir les transitions politiques dans les pays ayant connu des coups d’État ; elle a observé les élections dans 13 pays en 2023 et elle compte en faire de même pour 15 scrutins cette année ; elle se prépare à rendre opérationnelle la Force africaine en attente et elle mise sur la Zone de libre-échange continentale africaine. »
Certes, reconnait WakatSéra, « l’Union africaine, à l’instar de la Cédéao, qui vient de subir une cure d’amaigrissement avec le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’Union africaine est, sans nul doute, à la croisée des chemins. Et pour sa survie, l’UA n’a d’autre option, estime encore le site burkinabé, que d’opérer les réformes idoines pour se débarrasser de ses oripeaux de “syndicat des chefs de l’État“ et se rapprocher courageusement du quotidien de misère des populations. »
Sénégal : à quand la présidentielle ?
À la Une également, l’apaisement au Sénégal… « Opposants libérés, marche dans le calme… Au Sénégal, un week-end dans l’apaisement, note en effet Jeune Afrique. Deux semaines après l’annonce par Macky Sall du report de la présidentielle, annonce invalidée en fin de semaine par le Conseil constitutionnel, des milliers d’opposants ont pu manifester samedi sans répression de la part des forces de l’ordre. »
Une question reste en suspens et de taille : à quand l’élection présidentielle ? Le mandat du président Macky Sall expire officiellement le 2 avril. Hier, pointe WalfQuotidien, l’opposant et candidat à la présidentielle, Malick Gakou a proposé que le scrutin se déroule en mars : avec un premier tour le 3 et la proclamation provisoire des résultats le 8.
En effet, « la date du dimanche 3 mars s’impose à tous », renchérit le professeur Bouna Niang, Doyen de l’Université Cheikh Anta Diop, dont les propos sont rapportés par le quotidien 24 Heures. Il invoque la constitution qui stipule que la présidentielle doit avoir lieu « trente jours francs au moins avant la date de l’expiration du mandat du Président de la République en fonction », ce qui amène donc, à cette date du dimanche 3 mars.
Enfin, bien d’autres questions se posent, relève Le Pays à Ouagadougou : « maintenant que le chef de l’Etat a annoncé des concertations avec l’ensemble de la classe politique, à quoi faut-il s’attendre ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Va-t-on vers un compromis politique qui permettrait le repêchage de certains candidats recalés, en l’occurrence Ousmane Sonko et Karim Wade ? » Et puis quid du candidat du pouvoir, Amadou Ba, « très ouvertement contesté », sera-t-il remplacé ?