Production d’urée : Le Sénégal s’apprête à devenir un pays exportateur
Le Sénégal ambitionne d’entrer dans le cercle des pays producteurs et exportateurs d’urée. Senegal fertilizer company (Sefco), une filiale de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), va construire une usine à cet effet et compte utiliser le gaz et le phosphate pour cela. D’un montant de 1,4 milliard de dollars Us, l’usine attendue en 2029, va produire 1, 2 million de tonnes, couvrant largement les 80 mille tonnes dont le Sénégal a besoin. Le Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Pse est chargé de faire l’étude d’impact économique.
Le futur se construit aujourd’hui. Le Sénégal, un pays exportateur d’urée ! Ça sera une réalité d’ici 2029. La Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), via sa filiale Senegal fertilizer company (Sefco), va construire une usine de production d’urée. C’est le port de Ndayane qui va l’accueillir. Hier, une convention de partenariat a été signée entre Petrosen et le Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Plan Sénégal émergent (Pse). Le Bos est ainsi chargé de réaliser l’étude d’impact économique. D’un montant de 1,4 milliard de dollars Us, l’usine d’urée va permettre aux agriculteurs sénégalais, maliens, gambiens, guinéens, burkinabè de ne plus être dépendants des importations d’engrais de la Russie, de l’Arabie Saoudite. Elle permettra aux exploitants agricoles sénégalais, qui utilisent «10 kg d’urée par hectare contre 70 kg/ha pour leurs homologues brésiliens et 110 kg/ha pour ceux indiens, d’augmenter leurs rendements agricoles, ce qui pourrait, d’ici quelques années, aider notre pays à être autosuffisant en céréales notamment», a expliqué Fary Ndao, qui est en charge du projet à Petrosen.
En effet, le besoin du Sénégal est estimé à 80 mille tonnes par année, avec une production de 1, 2 million de tonnes, l’usine va positionner le Sénégal parmi les pays exportateurs d’urée avec un bénéfice près de 175 milliards de francs Cfa par an. L’usine va utiliser le gaz découvert au Sénégal pour le transformer en urée. D’ailleurs, le projet a été déjà présenté à la Conférence mondiale de pétrochimie à Houston aux Usa. «Aux potentiels investisseurs, leur dire l’ambition qu’a notre pays de développer ses ressources naturelles localement, évitant ainsi de les exporter sans les transformer. Leur dire aussi que de jeunes Sénégalais et Sénégalaises seront formés pour être parmi les dirigeants de cette industrie», a expliqué Fary Ndao.
En 2022, les importations d’engrais ont presque triplé, passant de 37 920 tonnes en 2021 à 107 579 tonnes en 2022. C’est le cas surtout pour l’urée. La principale raison de cette hausse est la décision de l’Etat de réajuster le prix de l’urée (de 550 000 francs Cfa/tonne à 750 000 francs Cfa/tonne) en s’alignant sur les prix du marché international qui sont partis à la hausse suite à la guerre russo-ukrainienne. Cette décision a fortement incité les importateurs à mobiliser une importante quantité d’urée en réponse à la demande. Disposant d’une importante production de phosphates (P), le Sénégal importe majoritairement des engrais non phosphatés, à savoir l’urée (N) et la potasse (K), qui sont utilisés pour fabriquer différents types d’engrais NPK destinés à la consommation locale ou en application directe (urée). En dehors de la fabrication locale, 8687 tonnes de NPK complexes ont été importées pour une application directe, notamment pour la culture d’arachide.
mgaye@lequotidien.sn