Dans le flou, Macky Sall tente de trouver une issue…
La date de la présidentielle reste incertaine. Face à la crise, le président réunit lundi 26 février, l’opposition, la société civile afin de dégager une nouvelle date. Sans solution consensuelle, la balle sera dans le camp du juge constitutionnel…
Le président sénégalais Macky Sall a convoqué une consultation nationale ce lundi 26 février 2024 pour tenter de trouver un consensus sur la date de l’élection présidentielle, reportée à la suite de l’aboragtion du décret de convocation du corps électoral et d’un vote du parlement. L’enjeu est de taille alors que le pays fait face à une situation inédite, avec un vide constitutionnel qui s’annonce après le 2 avril, jour où s’achève officiellement le mandat de Macky Sall.
Face à la presse ce jeudi 22 février au palais, le chef de l’Etat a affiché sa volonté de privilégier le dialogue pour sortir de l’impasse actuelle. « Je ne pense pas que l’on peut tenir l’élection avant le 2 avril mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel est de trouver un consensus sur la date », a-t-il déclaré. « Dès qu’un accord sera trouvé lors de la consultation de lundi, je prendrai immédiatement le décret pour fixer la date du scrutin », a-t-il assuré.
Macky Sall a souligné que la fin de son mandat le 2 avril « n’est pas discutable » mais que la date de l’élection dépendra du consensus issu de la consultation ou, en l’absence d’accord, d’une décision du Conseil constitutionnel. « Je veux faire la distinction entre la fin de mon mandat et la tenue de l’élection. Ce sont deux choses liées mais différentes », a-t-il martelé.
Le chef de l’État a par ailleurs nié toute intention de prolonger son bail à la tête de l’État. « Il n’a jamais été question pour moi de dépasser le terme de mon mandat constitutionnel », a-t-il assuré. Il a rappelé qu’il souhaitait à l’origine respecter la date du 25 février avant que la situation ne se grippe suite aux contestations de certains candidats recalés par le juge constitutionnel.
Pour trouver une issue à la crise, Macky Sall mise sur le dialogue avec « les forces vives de la nation », selon son expression, qui comprennent notamment tous les candidats à la présidentielle y compris les recalés lors de l’étape des parrainages, les partis politiques, la société civile et les confessions religieuses. « Je ne veux plus être l’objet d’une polémique stérile à cause d’ambitions personnelles. J’ai fait le maximum pour le développement du pays, je ne peux pas risquer de mettre en péril ses acquis », a-t-il insisté.
Reste à savoir si la consultation de lundi permettra de dégager un consensus sur la date. En l’absence d’accord, la balle sera dans le camp du Conseil constitutionnel, appelé à trancher définitivement. En attendant, le flou demeure sur l’organisation de l’élection présidentielle et sur la période de transition qui s’ouvrira après le 2 avril, plaçant le Sénégal dans une situation sans précédent depuis son indépendance.