Polémique autour de sa nationalité : Khalifa Ababacar Sall montrez-nous le décret

Polémique autour de sa nationalité  : Khalifa Ababacar Sall montrez-nous le décret

Le feuilleton de la double nationalité n’a pas, visiblement, joué son dernier épisode. Khalifa Ababacar Sall, candidat de la coalition « Khalifa Président », mis aux bancs des accusés refuse, désormais, d’évoquer la question et parle « de spéculation et de désinformation »  

Dans notre édition du jeudi 22 février 2024, nous écrivions en Une : « Khalifa Sall est-il toujours français ? ». A l’appui de cette interrogation, notre journal a révélé que l’ancien maire de Dakar et candidat à la Présidentielle a été détenteur de la carte nationale d’identité française numéro 051280201374, délivrée le 27 décembre 2005 et valide jusqu’au 26 décembre 2015. Nous avons également écrit dans la même édition que le patron de la coalition Taxawu Sénégal a été propriétaire du passeport français numéro 05PK389180, délivré le 30 décembre 2005 et valable jusqu’au 29 décembre 2015. Interpellé le lendemain, lors de ses tournées de prise de contact avec les populations, Khalifa Ababacar Sall a affirmé avoir « fait, en 2019, une déclaration pour dire qu’il était de nationalité exclusivement sénégalaise, en 2024, j’ai refait la même chose ». Il poursuit en martelant : « Je veux que l’opinion nationale et internationale retienne que Khalifa Ababacar Sall, au nom de la coalition ‘Khalifa Président’ est exclusivement de nationalité sénégalaise. Tout le reste, c’est de la spéculation et de la désinformation. Je suis sénégalais, exclusivement sénégalais ». Puis dans une tonalité plus interpellative, le candidat de la coalition « Khalifa Président » avoue avoir été partie prenante de la loi de 1992 où cette décision (?) avait été prise. « Si je n’étais pas dans les conditions légales et constitutionnelles pour être candidat, je n’aurais jamais posé ma candidature. Et je voudrais que ce soit définitivement clos, puisque je ne répondrai plus à cette question », conclut-il.

Seulement voilà, au regard des précisions sur les documents attestant, vraisemblablement, que Khalifa Ababacar Sall avait été de nationalité française, l’opinion s’attend à ce qu’un document prouvant son renoncement à cette même nationalité française soit brandi. De 2015, date d’expiration de la carte d’identité et du passeport français à 2019, année de la dernière Présidentielle, 4 ans se sont écoulés. Il est bien possible durant toutes ces quatre années de pouvoir se départir légalement de la nationalité française. Mais, à l’instar de Karim Wade dont le décret de renoncement à la nationalité française ne souffre d’aucun doute, il aurait plus facile pour l’ancien maire de Dakar de brandir ce document au cas où il existerait ou alors d’affirmer, sans faux-fuyant, que les signalements donnés sur les documents qui lui sont attribués ne le concernent pas.     

En tout cas, une vérification, par le Conseil constitutionnel, du cas de l’ancien maire de Dakar s’impose. Et que de simples dénégations en se barricadant dans des propos du genre « je ne répondrai plus à cette question » semble assez facile. L’ex-candidate à la Présidentielle, Rose Wardini, accusée de parjure sur sa double nationalité avait été déférée le 5 février 2024 avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Les charges retenues contre elle sont :  escroquerie au jugement, faux en écriture authentique et publique, inscription sous une fausse qualité et inscription tendant à dissimuler une incapacité, souscription à une déclaration inexistante sur son inégalité et sur sa présence sur une liste.  Face à la presse, elle déclare : « J’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection présidentielle, après une consultation avec mes proches ». Selon Mme Wardini, cette décision est motivée par le souci de mettre à l’aise le processus électoral tout en promettant que sous peu la vérité éclatera. Karim Wade, quant à lui, a été écarté de la Présidentielle. Non content de la décision du Conseil constitutionnel, il accuse le candidat Thierno Alassane Sall, puis le Premier ministre Amadou Bâ d’être à la manœuvre. Son parti accuse, entre autres, de corruption deux membres du Conseil constitutionnel, déclenche une résolution de commission d’enquête et le vote d’une loi constitutionnelle reportant le vote au 15 décembre 2024. Des députés font recours au Conseil constitutionnel qui rejette la loi et le décret du chef de l’Etat abrogeant la convocation du corps électoral le 25 février 2024. Et hier, face à la presse nationale, Macky Sall dit attendre la volonté du dialogue convoqué lundi et mardi prochains pour se prendre un nouveau décret convoquant le corps électoral. Par ailleurs, nous vous reproduisons par Fac simile le décret brandi par Abdoul Mbaye attestant de la perte de sa nationalité portant la signature officielle du ministre de l’intérieur francais et de son  Premier ministre. Un autre document non officiel à notre possession fait état du cas de Khalifa Sall. A vous de juger… Il est grand temps que le Conseil Constitutionnel prenne les choses en main en réglant définitivement ces problèmes constatés chez les candidats potentiels.

Pour lever toute équivoque, Khalifa Sall se doit d’exhiber le décret attestant qu’ il  a perdu sa nationalité. Il y va de sa crédibilité, voire son avenir.

Alioune Mbaye

Amadeus

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