Amnistie – Révision du procès de Karim Wade : Macky soumet un nouveau K

Amnistie – Révision du procès de Karim Wade : Macky soumet un nouveau K

En Conseil des ministres ce matin, le Président Sall va présenter son projet d’amnistie qui couvre les évènements de mars 2021-juin 2023. Mais, il va y rajouter la révision du procès de Karim Wade, condamné à 6 ans pour enrichissement illicite avant d’être gracié en 2016. Pour le Pds, qui l’a toujours réclamée, cela doit être une bénédiction.

Pour Macky Sall, le vote de la loi d’amnistie est un engagement personnel, comme il l’a répété lors de l’ouverture du dialogue national, ce lundi. En Conseil des ministres ce matin, la mouture de son projet va comporter un chapitre supplémentaire, au-delà des faits qui couvent la période mars 2021-juin 2023 : il s’agit de la révision du procès de Karim Meïssa Wade. Le Président Sall cherche un allié supplémentaire pour faire passer ce projet à l’Assemblée nationale où les forces politiques sont émiettées.

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C’est une évidente manière d’intéresser le Groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement, qui n’y tirerait aucune contrepartie politique sans la version sur Wade-fils. Ce rajout permettra au Président Sall de faire passer la loi avec le soutien des Libéraux, forts de leurs 24 députés. Même si le soutien de Mamadou Lamine Diallo reste sujet à caution. En tout cas, les seuls élus de Benno ne pourront pas faire passer cette proposition controversée aux yeux de l’opinion, de l’opposition et sans doute dans son propre camp. Avec les 80 députés de Bby, amputés des deux députés de Fekke maci bolé et de Rewmi, plus quelque 24 du Pds, elle devrait être adoptée par l’Assemblée nationale.

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Aujourd’hui, le Président Sall veut renforcer cette sainte alliance avec ses anciens camarades politiques. Même s’il est sur le départ. Les dernières actualités liées au report de la Présidentielle montrent une proximité assumée entre les deux camps, qui ont acté leur rapprochement dès l’installation de la dernière législature. Grâce aux forces libérales, la plupart des projets du gouvernement ont été approuvés. Alors que sa majorité mécanique s’est complètement érodée avec l’entrée en force de Yaw à l’Hémicycle lors des dernières Législatives. Et l’on craignait des blocages. A travers ce nouvel acte, Macky satisfait une demande du Pds, qui a toujours milité pour la révision du procès de Wade-fils. Bien sûr, ce point a été abordé lors du dialogue politique précédent, qui avait permis de régler la question de l’éligibilité de Khalifa Sall et de Karim Meïssa Wade, obtenue avec la modification des articles L28 et L29 du Code électoral. Grâce à la détermination des représentants du Parti démocratique sénégalais et de la Société civile au dialogue, la Commission politique du dialogue national avait acté la décision de réviser le procès de l’ancien super ministre de Me Abdoulaye Wade, détenteur en son temps de 5 portefeuilles ministériels stratégiques. La question sera de savoir à quel moment ladite révision va pouvoir entrer en compte, si l’on sait que le Président Sall est en partance. L’avenir le dira…

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L’ancien ministre d’Etat, ministre des Transports aériens, de l’Energie, des infrastructures avait été condamné le 23 mars 2015 à 6 ans de prison par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et 138 milliards F Cfa d’amende. Au début du premier mandat de Macky Sall, la «traque des biens mal acquis» était une promesse de gouvernance «sobre et vertueuse». Le gouvernement avait mobilisé des millions dans la recherche de preuves de l’enrichissement illicite de Karim Wade et de ses «complices» dont le plus célèbre est Bibo Bourgi, des commissions rogatoires ont été envoyées jusque dans les îles vierges britanniques et Monaco pour démontrer que Karim Wade aurait planqué des milliards dans des paradis fiscaux. Aminata Touré, Alioune Ndao et Antoine Félix Diome étaient le triumvirat chargé de chapeauter le dossier abandonné en cours de mandat.

Il faut rappeler qu’en juillet dernier, la Crei, juridiction ad hoc contestée créée en 1981, sous Abdou Diouf et ressuscitée par Macky Sall en 2012, a été remplacée par un Pool judiciaire financier (Pjf) comprenant notamment un Parquet «spécialement compétent» sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés.
bsakho@lequotidien.sn

Amadeus

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