Personne n’est plus important qu’Antoine Griezmann en Équipe de France
Pour la première fois depuis 2017, Antoine Griezmann a dû renoncer à un match des Bleus, finalement perdu contre l’Allemagne hier soir (2-0). Ce qui a aussi permis de mesurer un peu plus son importance dans cette équipe, désarçonnée sans ses qualités.
«On l’a déjà remplacé. Je préfère avoir les meilleurs joueurs disponibles mais on a déjà fait sans lui», indiquait Didier Deschamps au sujet d’Antoine Griezmann vendredi en conférence de presse. Pas vraiment, dans la mesure où l’attaquant de l’Atlético de Madrid restait sur 84 matches consécutifs en Bleus avant son forfait ce mois-ci en raison d’une blessure au mollet. Pour retrouver trace d’une rencontre de l’équipe de France sans son numéro 7, il faut en effet dépoussiérer les livres d’histoire et remonter au 13 juin 2017, une rencontre amicale remportée par les Français face à l’Angleterre à l’époque (3-2), et durant laquelle Kylian Mbappé honorait seulement sa deuxième titularisation en Bleus.
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et Griezmann a fortifié son statut de joueur indispensable. Il n’est pas nécessairement un homme de chiffres, et pourtant, ils parlent suffisamment bien pour lui et de son poids en équipe de France depuis qu’il a étrenné son statut de joueur international en 2014 : 4e joueur le plus capé de l’histoire de l’EdF (127 sélections), 4e meilleur buteur (44 buts), meilleur passeur (36 passes décisives), près de 68% de victoire sur ses 84 matchs consécutifs, et surtout, un rôle fondamental lors des épopées de 2018 et de 2022. Alors quand il est question de le suppléer, la tâche est forcément périlleuse pour son remplaçant. Hier face à l’Allemagne, c’est Warren Zaïre-Emery qui avait pour mission d’endosser ce costume. Et le jeune Parisien s’est noyé, comme presque tous ses coéquipiers d’ailleurs.
No Grizi, no Party
Autre statistique qui traduit assez bien l’envergure de Griezmann en sélection : depuis le quart de finale de Coupe du Monde perdu contre l’Allemagne en 2014 (1-0), l’équipe de France n’a plus jamais été battue dans le temps réglementaire d’un match de tournoi majeur lorsque le Madrilène était titulaire. En 2016, les Bleus s’étaient inclinés contre le Portugal en prolongations, tandis qu’en 2020 et 2022, c’était dans le cruel exercice des tirs au but que les joueurs de Deschamps avaient croulé, face à la Suisse, puis l’Argentine (Griezmann était remplaçant lors de la défaite contre la Tunisie en 2022, et s’était étonnamment vu refuser un but en fin de match). Hier, l’absence du joueur de 33 ans s’est donc fait ressentir comme jamais auparavant, et ses coéquipiers l’ont d’ailleurs reconnu de leur propre aveu après la rencontre.
«Je n’avais pas besoin de ce match pour savoir l’importance d’Antoine», a d’abord exprimé Didier Deschamps sur l’Equipe, quand Aurélien Tchouameni se montrait encore plus élogieux : «Antoine est un joueur exceptionnel, il nous a manqué. Il arrive à faire le lien entre la défense, le milieu et surtout l’attaque. Un joueur de la qualité d’Antoine ne se remplace pas aussi facilement. On espère qu’il va revenir rapidement.» Même son de cloche pour Benjamin Pavard : «Antoine est très important pour nous. Mais on a de très bons joueurs à ce poste. Après, c’est vrai que c’est un leader et qu’il est important.» Car oui, hier, le profil créatif de Grizou, son affinité technique avec Mbappé, sa capacité à créer des décalages, à répéter inlassablement les efforts, et à se montrer décisif dans des moments souvent incertains, a cruellement manqué aux Bleus. Mardi face au Chili, il faudra donc faire preuve d’ingéniosité pour éviter de trébucher, encore une fois, sans Antoine Griezmann.
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