France: ce que les Guyanais attendent de la visite d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron arrive ce lundi 25 mars en Guyane. C’est la deuxième visite du président français dans ce département d’outre-Mer, où il s’était déjà rendu en octobre 2017 dans un climat social tendu, juste après son accession à l’Élysée. Cette nouvelle visite, la première depuis sa réélection en 2022, fait office de test pour le président de la République face à des Guyanais qui avaient voté à plus de 60% pour son adversaire, Marine Le Pen, au second tour de la dernière présidentielle, et qui attendent des changements dans leur vie quotidienne.
À Cayenne, sur la place des Palmistes, on donne un petit coup de neuf pour accueillir Emmanuel Macron. Les bancs sont repeints en vert et blanc avant l’arrivée du président, qui doit participer à une cérémonie devant le monument Félix-Éboué.
Un peu plus loin, sur le marché, les Guyanais sont partagés sur l’intérêt de cette visite présidentielle. Honorine ne veut pas en entendre parler : « Macron, il n’apportera rien. » Nadine, elle, veut y voir une opportunité : « On va lui porter nos doléances, dans l’espoir qu’il apporte un mieux. »
Et parmi les doléances, la sécurité est en tête de liste : les immigrés clandestins, l’orpaillage illégal, le trafic de drogue… En Guyane, ces sujets sont au programme du déplacement du chef de l’État. Emmanuel Macron veut montrer qu’il cherche des solutions, lui qui avait dit en 2017 qu’il n’était pas « le père Noël ». Dominique l’avait bien entendu : « Comme on dit en Guyane : »Débouya pa péché. » Ça veut dire qu’il ne faut rien attendre de lui, il faut avancer. »
Et en même temps, le président veut porter un message positif sur le potentiel du territoire, notamment grâce aux ressources de la forêt et à une biodiversité exceptionnelle. La dimension environnementale est le fil conducteur de ce déplacement, celui par lequel, Emmanuel Macron va faire le lien avec la visite qu’il enchaîne au Brésil. Une seconde étape qui n’a pas échappé à Daniel sur le marché : « Le président va passer plus de temps au Brésil, finalement. Il ne passe pas nous voir, il fait escale. »
Emmanuel Macron a une journée et demi pour convaincre les Guyanais.