Après Mame Mbaye, Sonko face à Adji Sarr le 16 mai : Nemekour tour au tribunal…
L’affaire de viol présumé opposant Adji Sarr au leader du parti Pastef va être jugée le 16 mai prochain. La nouvelle est tombée hier. Accusé de «viols répétitifs» et de «menaces de mort», Ousmane Sonko a nié les faits et pointé un doigt accusateur sur le Président Macky Sall. Pour lui, c’est un complot orchestré par le chef de l’Etat et sa coalition politique, Benno bokk yaakaar (Bby), et il affirme avoir versé dans le dossier un rapport interne de la gendarmerie attestant la véracité de ses propos.
Par Malick GAYE – 16 mai ! C’est une date que Ousmane Sonko et Adji Sarr vont certainement cocher dans leur agenda. L’affaire Sweet Beauté, opposant le leader du parti Pastef/Les Patriotes à l’ancienne masseuse, va être enrôlée le 16 mai, soit une semaine après le procès en deuxième instance de l’affaire de diffamation relative à des accusations sur la gestion des 29 milliards du Prodac et mettant aux prises le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, et Ousmane Sonko. Le maire de Ziguinchor est, en effet, accusé par Adji Sarr de «viols répétitifs» et «menaces de mort». Le procès aura lieu devant la Chambre criminelle de Dakar que Ousmane Sonko avait récusée. La tenue de ce procès devant les Chambres criminelles du Tribunal de grande instance de Dakar ne faisait plus l’ombre d’un doute quand le 24 avril dernier, la Cour suprême a débouté le président du parti Pastef en jugeant irrecevable son recours. En effet, Ousmane Sonko avait introduit un pourvoi en Cassation contre l’ordonnance du Doyen des juges, qui a envoyé l’affaire devant la Chambre criminelle. La Cour suprême va ainsi dans le sens de la Chambre d’accusation. Celle-ci avait déclaré irrecevable le recours des avocats du leader du parti Pastef contre l’ordonnance du Doyen des juges d’instruction, qui envoie leur client devant la Chambre criminelle. Ces derniers avaient soulevé une exception d’inconstitutionnalité. Estimant que la Constitution a été violée à partir du moment où la défense a été privée du droit de faire appel de l’ordonnance de renvoi. Les conseils de Sonko souhaitaient ainsi que la juridiction d’instruction du second degré transmette le dossier au Conseil constitutionnel. Mais la chambre d’accusation a rejeté leur requête. Et la Cour suprême, le dernier recours, vient de lui emboîter le pas.
La Chambre d’accusation, qui devait statuer le jeudi 9 février passé sur la demande en Appel déposée par les conseils de Ousmane Sonko, va finalement se prononcer sur l’ordonnance de renvoi du Doyen des juges, Maham Diallo. C’est à la demande des avocats de Sonko que la première audience a été renvoyée au 14 février. Le 17 janvier dernier, le Doyen des juges a renvoyé l’opposant Ousmane Sonko, accusé par l’ex-masseuse Adji Sarr, et la propriétaire du salon Sweet Beauté, Ndèye Khady Ndiaye, devant les Chambres criminelles. Le premier pour «viols répétitifs et menaces de mort», et la seconde pour «incitation à la débauche, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et complicité de viol. Ce, à la suite du réquisitoire du Parquet en date du 30 décembre 2022. Faut-il le rappeler, Ousmane Sonko a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Le maire de Ziguinchor estime que l’affaire aurait dû être classée à la fin de l’enquête préliminaire menée par la Section de recherches de la gendarmerie. Le leader des «Patriotes» a affirmé que le certificat médical produit par l’accusation enlève tout soupçon de viol. Le candidat déclaré à la Présidentielle de 2024 n’a cessé d’affirmer détenir les preuves d’un complot contre sa personne visant à le liquider politiquement. Il a annoncé avoir déposé un rapport interne de la gendarmerie étayant ses propos. Cette affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko a déjà causé la mort de 14 personnes. En effet, alors que le leader des «Patriotes» a été convoqué au Tribunal après avoir levé son immunité parlementaire au mois de mars 2021, Sonko, qui avait décidé de ne point déférer à la convocation, faisant valoir son droit à la résistance, est finalement revenu sur sa décision. Il a demandé à ses militants de l’accompagner au Tribunal.
Le leader des «Patriotes» est finalement arrêté sur la route pour «trouble à l’ordre public». C’est le début d’une situation chaotique. Des manifestations éclatent un peu partout dans le pays. Malheureusement, ces affrontements entre Forces de l’ordre et manifestants ont fait un bilan de 14 morts. Finalement, Ousmane Sonko est placé sous contrôle judiciaire.
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