Au nom de la rupture et des changements de paradigmes: Diomaye efface Macky
Ce 2 avril 2024 a marqué la fin de mandat et de règne du président Macky Sall. Après sa prestation de serment à Diamniadio devant plusieurs chefs d’État et représentants de la communauté internationale, il a tenu un discours qui parie sur l’avenir. Dans son discours, il se fixe de nouveaux repères tout en faisant un saut sur le passé récent.
« Le 24 mars, c’est le Sénégal qui a gagné ». Une manière simple pour le nouveau locataire du Palais, en l’occurrence Diomaye Faye de rendre hommage aux Sénégalais qui lui ont donné plus de deux millions de voix. Tout au long de son intervention, le Président Bassirou Diomaye Faye a royalement ignoré son prédécesseur le Président Macky Sall dont le nom n’a pas été prononcé une seule fois. Oubli ou omission volontaire Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de revenir sur les rapports très heurtés entre Macky Sall, et son parti, le Pastef. Il s’est appesanti sur les exactions vécues par lui, ses camarades et militants de Pastef avec les nombreuses morts enregistrées chez les manifestants. Il a rappelé son emprisonnement de 11 mois. « J’entends clairement la voix des élites décomplexées qui disent haut et fort notre aspiration commune à plus de souveraineté, au développement et au bien-être. Le Sénégal sous mon magistère sera un pays apaisé avec une justice indépendante et une Démocratie renforcée », a-t-il déclaré, lors de son discours, devant plusieurs chefs d’États et de gouvernement. « Je mesure le poids de la responsabilité et la gravité de la charge », a notamment reconnu le nouveau Chef d’État sénégalais, avant d’avoir une pensée pour les « martyrs de la démocratie sénégalaise“, aux « amputés », aux « blessés » et aux « anciens prisonniers » Le jeune président s’est dit conscient du profond désir de changement des Sénégalais. Il a promis d’y travailler inlassablement, promis la stabilité et la promotion de l’intégration africaine, plus de solidarité aussi avec les pays voisins face aux enjeux de sécurité.
La Cedeao originelle regroupée
Le Président Diomaye Faye a réussi à rassembler sur le sol sénégalais les différents chefs d’ Etat qui composent la Cedeao. La Cedeao originelle était à Dakar pour célébrer le Chef de l’ Etat du Sénégal. Ses voisins du Mali, de la Guinée et du Bourkina qui avaient manifesté leur désir de quitter cet organisme étaient présents à côté d’ autres chefs d’ Etat avec qui ils se regardent en chiens de faience. Quelle belle image. Ainsi, Diomaye Faye réaffirme son option panafricaniste.
Le 5ème président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a reçu les clés du palais des mains de son prédécesseur. La troisième alternance s’est effectuée dans la douceur après quelques convulsions. Le bateau qu’est le Sénégal a tangué mais n’a pas chaviré. Le modèle de démocratie continue d’être salué en Afrique et dans un monde de tensions et de crises diverses.
Dynamique de changements de paradigmes
Après avoir pris pour son successeur un homme de 44 hivernages, le président Sall s’en est allé pour d’autres missions au plan international. Le nouveau locataire du palais a dit s’inscrire dans une dynamique de changement de paradigmes, de rupture, faite de culte du travail de justice sociale, de promotion de valeurs positives de cohésion sociale. Du haut de la tribune .de Diamniadio, le Président Diomaye Faye lors de son installation officielle par le Conseil constitutionnel a fait part de son engagement à œuvrer de toutes ses forces pour la résolution des angoisses des populations dans un Sénégal prospère et de stabilité. Il a ainsi invité tous les Sénégalais d’ici et de la diaspora à mettre la main à la pâte pour relever les challenges. Les axes de ce projet de société et le programme de déconstruction du pays seront sans doute repris dans le discours à la nation qu’il va servir ce 3 avril, veille de la célébration de l’indépendance. Avant que s’ en suive la nomination du nouveau gouvernement de manière imminente.
Mohamed Al Amine Thioune