Cheikh Oumar Aidara : « Avoir une même identité de jeu crée une logique linéaire entre les petites formations et l’équipe nationale »
La proposition de Mayacine Mar, directeur technique national, de standardiser la philosophie de jeu pour toutes les équipes nationales sénégalaises promet de créer une identité distincte pour le football sénégalais. À travers les perspectives éclairantes du consultant Cheikh Oumar Aidara, plongeons dans les enjeux et les opportunités de cette initiative.
« Chaque équipe a son ADN dans le jeu, c’est une évidence. On parle d’identité de jeu, souvent en fonction des pays. Par exemple, prenons l’Italie, dans leur formation, ils ont une identité. La France a la sienne aussi », souligne Cheikh Oumar Aidara. Cette observation met en lumière l’importance de reconnaître la diversité des styles de jeu, influencée par les caractéristiques culturelles et historiques propres à chaque nation. Pour le Sénégal, le jeu a toujours été marqué par sa verticalité, explique-t-il, soulignant ainsi la tradition de transition rapide de la défense à l’attaque, une caractéristique du football sénégalais depuis longtemps. « C’est-à-dire que l’on part de derrière pour rapidement se projeter vers l’avant. Si on regarde notre championnat, on remarque que l’étape du milieu de terrain est souvent sautée, ce qui montre que le modèle est unique. C’est comme si Aliou Cissé était sur le banc. On saute l’étape du milieu de terrain pour retrouver les attaquants de pointe ou les excentrés. »
Cependant, pour réaliser pleinement cette vision, des adaptations seront nécessaires pour s’adapter à chaque adversaire, souligne Cheikh Oumar Aidara. « Il faudra des variations car chaque adversaire est différent. L’entraîneur devra travailler le système en fonction de ce que l’adversaire mettra en place, » explique-t-il. Cette flexibilité tactique est cruciale pour maintenir la compétitivité sur le terrain tout en favorisant l’intégration des nouveaux arrivants. « Je trouve que c’est une très bonne chose car cela permettra de créer une logique linéaire entre les petites formations et l’équipe nationale. Cela permettra aux jeunes arrivants de ne pas perdre de temps pour s’adapter au système de jeu de l’équipe première d’Aliou Cissé. »
Néanmoins, comme le souligne Cheikh Oumar Aidara, il existe des défis à surmonter. « Il peut y en avoir car il y a une très grande différence entre une équipe nationale première et les petites catégories ainsi que les équipes de championnat, tout simplement car le profilage n’est pas le même. Il est facile de mettre en place un système de jeu pour une équipe de championnat car les joueurs se retrouvent très régulièrement. Mais arrivé en équipe nationale A, certains joueurs seront en retard par rapport à l’adaptation et à l’assimilation du système. Ce sont les lacunes de ce projet de jeu, mais il faudra intégrer au fur et à mesure, peut-être attendre cinq voire dix ans pour que le système puisse être huilé, compris par les staffs techniques, et que les joueurs comprennent qu’il y aura un système qui les attend s’ils arrivent en équipe nationale », explique-t-il.
En fin de compte, cette initiative vise à créer une identité forte et cohérente pour le football sénégalais à tous les niveaux. « Dans le football vertical, ce que l’on cherche c’est comment faire pour marquer un but, les gens ne perdent plus de temps, » conclut Cheikh Oumar Aidara. Cette approche offensive et déterminée illustre la volonté du Sénégal de se distinguer sur la scène mondiale du football.
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