YAW – Khalifa et Sonko : Le conflit d’intérêts

YAW – Khalifa et Sonko : Le conflit d’intérêts

L’appel au dialogue de Macky Sall a déjà un effet positif pour la majorité. Il est en train de casser la dynamique de l’opposition. Le parti Pastef ne semble pas supporter une autre position que la sienne, alors que Khalifa Sall est ouvert au dialogue. Va-t-on vers une fracture de l’opposition qui, unie, n’a pas su gagner contre le pouvoir ? L’implosion guette, en tout cas, la Coalition Yewwi askan wi (Yaw).

C’est un gain politique que le chef de Benno bokk yaakaar (Bby) va sûrement apprécier. L’appel au dialogue du Président Macky Sall a eu un effet négatif sur la dynamique de l’opposition radicale. En effet, après la confirmation de sa percée dans les élections locales, l’opposition a réussi à s’imposer à l’Assemblée nationale avec un record de 80 députés tombés sous son escarcelle. Une montée en puissance que la majorité, sans le dire publiquement, perçoit comme une menace sérieuse à son maintien au pouvoir. Mais à quelques mois de la Présidentielle, les fissures de cette union sacrée commencent à se voir. En effet, Khalifa Sall ne semble plus être dans une logique de radicalisme.

Le leader de Taxawu Senegaal ne ferme pas la porte à un dialogue, pourvu qu’il aboutisse à sa présence en 2024 comme candidat. Le Pds, qui a toujours refusé d’être dans un front avec Mimi Touré, fait valoir son passé «d’adepte du dialogue» pour répondre favorablement à l’appel.

Que reste-t-il de l’opposition ? C’est une question que se posent bien des observateurs de la scène politique. En tout cas, l’attitude de certains membres du parti Pastef semble renvoyer à une fracture. En effet, on semble renier le droit de Khalifa Sall à penser différemment que les «homopastefensis». Il suffit juste de faire un tour sur les réseaux sociaux pour s’en rendre compte. Le socialiste y est jeté en pâture comme s’il venait de commettre un crime contre l’humanité. Ça en dit long sur la démocratie interne dans Yewwi askan wi (Yaw). Quand en 2019, Khalifa Sall, empêché par des raisons judiciaires, n’avait pas participé à la Présidentielle, le parti Pastef n’avait pas jugé nécessaire de surseoir à ses ambitions pour soutenir l’ancien maire de Dakar. Bien qu’il n’existait pas encore une coalition regroupant les deux organisations politiques, cela n’a pas empêché le parti Pastef de poursuivre ses ambitions présidentielles. Donc, pourquoi Khalifa Sall ne serait pas tenté d’exprimer ses positions ? N’est-il pas un leader libre au sein de Yaw ?

A côté du refus de Ousmane Sonko et ses camarades de rejoindre la table du dialogue, le Grand parti aussi ne veut pas échanger avec le chef de l’Etat sur la situation du pays. Le parti, informe-t-on, l’a fait comprendre à son leader, El Hadj Malick Gakou.

En attendant d’avoir des réponses aux interrogations posées, c’est la majorité qui se frotte les mains, pour la simple et bonne raison que, même unie, l’opposition n’a pas eu un écart de voix contre le pouvoir. En ordre dispersé, va-t-elle pouvoir gagner ? Une question à 2024 inconnues.
mgaye@lequotidien.sn

Amadeus

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