Lettre d’un peulh à son… Sérére : Thiakhane faakhé : Un Hal Pular s’en va, un Sérére vient…

Lettre d’un peulh à son… Sérére : Thiakhane faakhé : Un Hal Pular s’en va, un Sérére vient…

Le BOUR ( roi) cède le fauteuil à son Machoudo ( esclave) ou l’inverse : l’esclave rend à son Roi son fauteuil. Je concède la seconde situation à mes cousins Séréres pour ne pas me faire tirer les oreilles ( cousinage à plaisanterie). 

Fini les plaisanteries maintenant : THIAKHANE FAAKHÉ. Cela n’a jamais été un jeu de gérer un État, bien que ce soit par la politique que l’on conduit un pays et que l’on ait l’habitude de parler de jeu politique. 

L’Etat n’est point cependant, un jouet entre les mains d’un enfant de cinq ans. C’est tout un monde, un univers entre des mains expertes. 

Thiakhane Fakhé, Gamou (cousin en plaisanterie) : Dés aujourd’hui, tu es en face de plus de 18 millions de Sénégalais jeunes (pour l’écrasante majorité), adultes et vieux, hommes et femmes avides de démocratie, de Justice, d’égalité, de travail, de paix,  de sécurité. Gamou, te voilà en face de Sénégalais qui veulent manger à leur faim, se soigner, se vêtir et bien éduquer leurs enfants, leurs assurer un avenir radieux, avoir la possibilité de devenir comme toi Gamou, Président de la République, pour le plaisir de leurs parents qui ont tant fait pour eux. 

18 millions de Sénégalais attendent que l’agriculture, la pêche, l’élevage profitent largement à ceux qui l’exercent et nous assurent une autosuffisance, voire même être exportateur. 

Ils attendent que l’artisanat, l’industrie, le commerce soient florissants et assurent à cette jeunesse qui semble désorientée, un travail décent. Ils attendent que l’exploitation des richesses minières soit mieux négociée, que leur exploitation et transformation profitent au maximum possible à tous sans inégalités. Ils s’attendent à ce que l’éducation et l’enseignement soient beaucoup plus inclusives, Beaucoup, plus démocratiques, moins onéreuses et respectueuses de nos meilleures valeurs. Ils s’attendent à une justice plus égalitaire, à une administration plus performante et indépendante. Ils s’attendent à des forces de sécurité bien équipées, encore plus républicaines, et mieux respectueuses des droits des citoyens. Ils s’attendent à un accès à l’information beaucoup plus démocratique à une presse plus républicaine, mais pas complaisante. Ils s’attendent à une gestion efficiente et transparente des deniers de la République, des budgets plus sincères. Ils s’attendent à une gestion saine, prospective, et efficiente de la Dette Publique. Ils s’attendent à une paix définitive en Casamance, chez tes cousins Diolas. 

Excellence, Monsieur le Président de la République, cher Gamou, les attentes sont tellement nombreuses et diverses. Je ne peux les énumérer toutes ici.

Je demeure très convaincu que vous les connaissez toutes.

Je voudrais enfin m’en arrêter à cette dernière : Que les prix du riz et de l’huile soient accessibles à tous  » ndakh thiépp yi niine bann. Que pour le mil et l’arachide que nous soyons rapidement autosuffisants. 

Que les prix du café, du sucre et du pain baissent, que notre bétail à nous Peuls soit bien protégé sinon ce sont tes parents Séréres  et peut être tes cousins Diola qui crieront les premiers et  envahiront le Palais. Pas nous  en tout cas, tes sujets Hal Pular, qui nous nous contentons du chapelet.

Que nos prières vous accompagnent Excellence, Gamou. 

Au travail. Thiakhane Fakhé. 

Adama Racine Sow, Ancien Trésorier Général du Sénégal.

Amadeus

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