Arrêt des constructions sur la corniche de Dakar : La Dscos livre tous les détails
C’est l’architecte Pierre Goudiaby Atepa qui a vendu la mèche. Invité dans l’émission « Point de vue », hier dimanche sur la Rts, il révèle : «Le président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement ont fait arrêter toutes les constructions sur le littoral, sur la corniche, depuis avant-hier et je m’en réjouis personnellement. »
Mais la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) a donné plus de détails sur cette affaire. C’est d’ailleurs ce corps de la gendarmerie nationale qui, sur instruction des nouvelles autorités, a décidé de faire stopper tous les travaux de construction qui sont en cours sur les corniches de Dakar et au niveau de la bande des filaos aussi. « On n’a encore rien démoli. Mais par mesure conservatoire, les travaux sont arrêtés pour permettre à tous ceux qui sont en train de travailler de s’arrêter un moment et permettre de faire le point », a notamment précisé son directeur, le colonel Sabouri Ndiaye.
À l’en croire, les autorités veulent d’abord éplucher les documents de ceux qui y construisent, savoir comment ils leur ont été délivrés, ceux qui leur ont délivré les documents et la nature des constructions.
Seront concernés tous les travaux situés sur la corniche-Ouest, la corniche-Est et la bande des filaos, a-t-il ensuite expliqué.
Le colonel de la gendarmerie de rappeler que la corniche-Ouest commence au Cap manuel, s’étend sur Terrou-bi, la mosquée de la Divinité, l’hôtel King Fahd Palace, la plage de la Bceao jusqu’à celle de Diamalaye. La corniche-Est, elle, s’étend du Cap manuel à la plage longeant la route de Rufisque, en passant par l’ambassade de France, le palais présidentiel et le port.
«Nous ferons détruire toutes ces constructions illégales »
Le nouveau régime envisage-t-il de raser toutes les constructions dans cette zone, considérée comme un bien public, et qui était devenue le théâtre d’une exploitation foncière excessive, avec la prolifération d’immeubles, d’hôtels et de villas de luxe ?
En tout cas, Ousmane Sonko avait mis en garde les promoteurs. Dans une vidéo filmée en mi-juin 2020 sur la plage de Mermoz pour prôner la pratique du sport, le leader du Pastef en avait profité pour montrer les images « sauvages » des constructions sur le littoral.
« Ce n’est pas le combat de mon frère Barthélemy Dias ou de Guy Marius Sagna, mais le combat de tous les Sénégalais », avait-il martelé. « Je viens à cette plage depuis plusieurs années. Comme lot de consolation, ils nous ont fait un escalier qui ne vaut même pas 200 000 F CFA pour accéder à la plage. Ils peuvent construire, mais une fois au pouvoir, nous ferons détruire toutes ces constructions illégales sur le littoral. Toutes les autorités dont la responsabilité est engagée devront rendre compte de tout ce qu’ils ont fait du littoral, et cela sans intervention ni négociation, car c’est trop facile de s’enrichir de cette manière abusive sur le dos du Sénégalais sans pour autant que des sanctions ne soient prises. Et c’est regrettable que toute cette partie du littoral soit occupée de telle sorte qu’on ne puisse pas penser venir en ces lieux pour profiter de l’air, faire du sport ou encore s’épanouir », s’est insurgé le parlementaire d’alors.