Célébration du 1er mai 2024: Sous le sceau de la crise…
C’est la fête des travailleurs ce mercredi. Le 1er mai 2024, syndicalistes et autres associations défenseurs de la cause des employés déposeront leurs cahiers de charges comme le veut la tradition syndicale sur la table du Gouvernement de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Sous le sceau d’une profonde crise socio-économique.
A L’heure où le nouveau gouvernement mène la politique de la réconciliation suite à des évènements sanglants de ces trois dernières années, (2021-2024), les travailleurs préparent la célébration du 1er mai. Une fête du travail qui va se dérouler dans un contexte socialement tendu où des syndicalistes manifestent leur courroux. La plateforme des organisations syndicales du secteur de la pêche, de la marine marchande et de l’offshore (pétrole et gaz) du Sénégal, elle, appelle à la mobilisation ce mercredi, pour marquer vivement ce 1er mai. Elle a déjà concocté un « mémorandum adressé au Premier ministre » Ousmane Sonko où les marins notent la nécessité de procéder à « l’audit de la flotte sénégalaise, de la maison du marin. » Ils plaident également pour la formation des gens de mer et le diagnostic « des problèmes liés à l’offshore (pétrole et gaz), la levée immédiate de la non reconnaissance des titres sénégalais par certains Navires œuvrant de la flotte sénégalaise » et dénoncent « l’injustice dans le dossier opposant RMO et quelques de ses employé, le dysfonctionnement des bureaux de recrutement et de placement des marins. »
Ces plaintes et complaintes illustrent que la crise socio-économique s’avère aigue et corse la pression sur un Gouvernement qui veut un changement « systémique » Puisque beaucoup de travailleurs s’activent dans des entreprises en déclin. Ils se pointent au seuil du chômage où ils trouvent des centaines de chômeurs issus de 65% des entreprises au Sénégal affectées par les conséquences de la covid-19, si l’on en croit des révélations faites fin mai 2020 par le directeur général de l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), Idrissa Diabira. Depuis rien n’est en leur faveur. A cela s’ajoute des agences de l’Etat comme la Promoged dont les employés souffrent d’un manque de considération, d’améliorations (moyen de transport, revalorisation salariale, des perdiums) pour faciliter leur condition de travail et l’atteinte des objectifs du projet. Mais aussi « du départ de leur directeur général Ibrahima Diagne qui a été relevé de ses fonctions par Macky Sall et remplacé par Cheikhou Omar Gaye (président du conseil départemental de Malem Hodar, informaticien, jamais dirigé de projet, jamais directeur). » Pourtant, leur demande a été validé par la banque mondiale principale bailleur du projet et qui avait fait entièrement confiance à l’ancien Directeur Général.
Ainsi, depuis décembre 2023, ils ne travaillent pas. Parce qu’ils n’ont pas perçu de salaire, leurs contrats ne sont pas validés. Voilà un exemple parmi tant d’autres agences se trouvant dans la même situation. D’ailleurs Guy Marius Sagna trouve important de mettre fin à ces pratiques, que ce parlementaire qualifie de « bombes économiques et sociales. Il faut que cela cesse. Ce que Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont trouvé, ce sont des bombes économiques, sociales, etc. Il est important que ces bombes que Macky Sall et son gouvernement ont laissées soient exhibées et déterrées afin que le nouveau régime soit au courant et que le ministre du Travail puisse y remédier ». Le député défendait ainsi les employés de trois (3) sociétés UNO, AGETIP et Total « qui dénonçaient les injustices dont ils sont victimes de la part de leurs employeurs. Comme les retards de salaires et les licenciements abusifs. » Et les syndicalistes sont interpellés. Ils doivent retrousser la manche et défendre la cause de ces nombreuses sociétés qui tendent vers la faillite.
La cherté de la vie, l’indignation du bas peuple…
Cette conjoncture socio-économique est marquée également par le coût élevé de la vie. Pendant que les travailleurs se soucient de leurs conditions de travail, « Gorgorlou », lui n’a que ses yeux pour constater et dénoncer cette conjoncture ou cette cherté de la vie fréquemment abordée dans les débats. Les prix du loyer, de l’électricité, des denrées alimentaires… explosent. Les mesures d’encadrement de la situation ne donnent presque rien, parce que ne sont pas toujours appliquées en pleine rigueur.
L’inflation plombe le panier de la ménagère. Et Ascosen qui s’emmure dans le silence, en cette fête du 1er mai, comme les syndicalistes qui marchent pour défendre leur cahier de doléances, doit lever la voix pour soulager Goorgorlou. Même si le nouveau régime songe à anéantir le coup avec la possibilité d’indemniser les familles victimes des manifestations politiques et la libération de tous les détenus politiques et baisser les prix des denrées de premières nécessités.
Ameth Seck