Gaza: les Palestiniens accusent Israël d’un «massacre» après des frappes contre des déplacés à Rafah

Gaza: les Palestiniens accusent Israël d’un «massacre» après des frappes contre des déplacés à Rafah

Selon les autorités du Hamas, au moins 45 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors du bombardement par Israël d’un centre pour personnes déplacées près de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’un de ses avions avait « frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes ».

Les réactions ne se sont pas fait attendre. L’Égypte condamne ce lundi un « bombardement délibéré des forces israéliennes sur des tentes de déplacés » à Rafah. Emmanuel Macron, lui, se dit « indigné » par les frappes israéliennes qui « doivent cesser » et appelle, sur X, « au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis lundi que son pays ferait « tout son possible » pour que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et les autorités « barbares rendent des comptes ».

Un peu plus tôt, la présidence palestinienne et le Hamas ont accusé Israël d’avoir commis un « massacre » en visant un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. « Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah.

Durant les neuf derniers jours, on a dû fuir à trois reprises ici, dans le nord de la bande de Gaza. Ce sont des zones d’habitation qui sont visées. La situation s’est de nouveau embrasée. C’est une guérilla urbaine. Des obus s’abattent sur nous. Des maisons ont été pulvérisées. La maison qu’on vient de quitter a été détruite juste après notre départ.

Sami Boukhelifa
« À la lumière de l’horrible massacre sioniste commis ce soir par l’armée d’occupation criminelle contre les tentes des personnes déplacées, nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère », a écrit le mouvement islamiste dans un communiqué. Selon les autorités du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans ce bombardement.

« Une énorme déflagration »
Les habitations de fortune, faites de bâches en plastique, ont rapidement pris feu. Reste désormais leurs structures en fer encore debout et des corps calcinés, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. « Il y a eu une énorme déflagration non loin de chez moi. Il y a beaucoup de femmes et d’enfants parmi les blessés, des enfants sont morts aussi, raconte Mohamed, un habitant de Rafah, au micro de RFI. Leurs corps ont été déchiquetés. Il y a des corps décapités, des corps dont les membres ont été amputés par la violence de la déflagration. Ils ont perdu leurs bras, leurs jambes, leurs mains… Certains corps sont méconnaissables, on n’arrive pas à identifier les victimes… »

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté « un grand nombre » de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque. Sur le réseau social X, l’ONG Médecins sans frontières a indiqué que « suite à une frappe aérienne israélienne […] des dizaines de blessés et plus de quinze morts ont été amenés au point de stabilisation des traumatismes que nous soutenons ».

Multiplication des opérations à Rafah

De son côté, l’armée israélienne a affirmé qu’un de ses avions avait « frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes », dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar. « La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis indiquant l’utilisation de la zone par le Hamas », a-t-elle dit dans un communiqué.

Concernant le bilan, elle a indiqué « avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés ».

Les frappes israéliennes dans la ville palestinienne de Rafah pourraient « entraver » les pourparlers de trêve à Gaza, a mis en garde lundi le Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas. « Les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza », s’inquiète le ministère qatarien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette frappe intervient alors que l’armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le week-end, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.

Rfi.fr

Petit Ba

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