Vatican: le pape François accusé d’injure homophobe
En rencontrant la semaine dernière les évêques italiens lors de leur assemblée générale, le pape François s’est exprimé sur la possibilité d’admettre des homosexuels dans les séminaires. Une mesure découragée par le Vatican et commentée par le pape avec des propos perçus comme injurieux, qui suscitent la polémique.
Ce tête-à-tête du pape avec les évêques italiens est un exercice qui revient chaque année lors de leur assemblée générale au Vatican, une discussion à bâtons rompus qu’affectionne le souverain pontife. En s’exprimant sur la possibilité d’accueillir des homosexuels dans les séminaires, le pape argentin a réitéré son refus, expliquant qu’il y avait « trop de pédés », en utilisant un mot du dialecte romain « frociaggine », considéré en italien comme vulgaire et insultant envers les homosexuels, raconte notre correspondant au Vatican, Éric Sénanque.
Une expression pour le moins maladroite qui a été accueillie avec stupeur et quelques rires gênés chez plusieurs des 250 évêques présents, rapporte la presse italienne. « Selon les évêques contactés » par le Corriere della Sera, « il est évident que le souverain pontife n’était pas conscient de combien ses propos étaient insultants en italien », écrit le principal quotidien italien sur son site.
« Le pape discrimine les séminaristes homosexuels »
L’insulte est d’autant plus embarrassante pour le souverain pontife que François a insisté, à de multiples reprises, sur l’importance de ne pas juger les personnes homosexuelles. Le Vatican ne s’est pas encore exprimé, mais pourrait clarifier la pensée du chef de l’Église catholique.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, à commencer dans les milieux LGBT. « Le pape fait marche arrière sur les droits des gays et discrimine les séminaristes homosexuels » a déploré le porte-parole du parti gay italien, rappelant que les séminaires sont en partie financés grâce à de l’argent public et invitant les fidèles à ne plus donner à l’Église.
L’an dernier, François a autorisé la bénédiction des couples homosexuels, ce qui lui a valu des critiques de la part de la frange la plus conservatrice de l’Église catholique.
RFI
