«Gloria» annoncé par Macky Sall: Qui de Karim Wade ou Khalifa Sall ?

«Gloria» annoncé par Macky Sall: Qui de Karim Wade ou Khalifa Sall ?

Il y a presque deux ans, Macky Sall annonçait l’arrivée de « Gloria » en renfort à son alliance dénommée « Mbourou ak soow » avec Idrissa Seck. Le caillage a été long, mais c’est quasiment réussi. Macky Sall semble tenir son « Gloria » entre Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade grâce au dialogue politique.

Il y a presque deux ans, le chef de l’Etat annonçait, à Thiès, un délicieux renfort à son alliance avec Idrissa Seck. « Je voudrais lui dire que ‘ponsé bi neex na lool. Ponsé bi nex na’, surtout qu’il y a maintenant un autre qui est venu apporter du gloria » …Macky Sall répondait ainsi à l’ex-président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui avait baptisé cette alliance « Mbourou ak soow ». A l’époque, l’annonce du président de la République avait déchaîné une flambée de conjectures sur la personnalité politique qui incarnait « Gloria ». Sur les réseaux sociaux, le leader de Taxawu Dakar, Khalifa Sall était la cible des commentaires. Tous quasiment voyaient l’ex-maire de Dakar comme le renfort annoncé par Macky Sall à son alliance avec Idrissa Seck. L’énigme n’est pas jusque-là résolue, mais le contexte politique actuel relance les conjectures et pointent, à nouveau, du doigt Khalifa Sall. Ce dernier n’est plus seul. Karim Wade, fils de l’ancien président Wade est également vu comme un sérieux futur allié de Macky Sall.

Khalifa Sall indexé

 « Macky Sall doit savoir que je suis allergique au lactose ». C’est la réponse servie, à l’époque, par Khalifa Sall au duo Idy-Macky surnommé « Mbourou ak soow ». Il mettait, ainsi, fin aux rumeurs qui circulaient dans les réseaux sociaux le signalant comme étant le « Gloria » évoqué par Macky Sall à Thiès pour annoncer l’arrivée d’un nouveau soutien après Idrissa Seck. Rien n’indique, pour le moment, que Khalifa Sall va se fondre comme l’avait fait Idrissa Seck, dans les bras du chef de l’Etat. Mais l’appel au dialogue politique lancé par Macky Sall le 3 avril dernier à l’endroit de l’opposition fait bouger sérieusement les lignes. L’ex-maire de Dakar a, en effet, répondu favorablement à l’appel du président de la République. Tous les progrès et toutes les améliorations démocratiques de notre République sont nés d’un dialogue réussi, selon l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall qui répondait à une question du journaliste Pape Alé Niang au sujet de l’appel au dialogue du président Sall. « J’ai vécu et je comprends beaucoup de choses dans ce pays. Autrement, il faut qu’un dialogue se tienne », a renchéri Khalifa Sall. Ce qui est important, selon lui, « ce ne sont pas nos petites personnes, mais le pays. Il est opportun, à un moment, qu’on puisse s’asseoir forcément pour discuter. Je fais partie de ceux qui ont horreur de la politique de la chaise vide », dit-il. « Nous avons demandé aux collectivités locales qui ont des instances de Taxawu de réfléchir sur cet appel, mais on ne peut pas entrer en profondeur, déjà qu’il n’y a pas encore de termes de référence », nuance-t-il sans remettre en cause sa volonté de d’aller au dialogue national. D’ailleurs, au cours de ce même entretien avec Pape Alé Niang, Khalifa a quasiment décliné une bonne partie de la feuille de route de ce dialogue. Lui qui annonce que le dialogue va concerner le parrainage, l’éligibilité et le processus électoral et la problématique d’une élection inclusive en 2024. « Nous allons ajouter nos prisonniers et détenus politiques et surtout l’élimination d’un quelconque candidat », affirme Khalifa Sall. Ce pas en direction du chef de l’Etat rapproche grandement l’ex-maire de Dakar de la mouvance présidentielle.

Khalifa éveille le soupçon

Eminent membre de la coalition Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall pose un acte qui éveille le soupçon. La coalition Yaw campée depuis sa mise en place sur des positions radicalement opposées au pouvoir a plutôt privilégié le terrain pour exprimer ses désaccords avec Macky Sall. Le 3 avril dernier, Yaw a voulu battre le pavé suscitant une vive tension ambiante réfrénée, à en croire un communiqué de la coalition de l’opposition, par des appels à l’apaisement d’autorités militaires.

Karim a-t-il changé de fusil d’épaule ?

Karim Wade, lui, ne s’est pas directement prononcé au sujet du dialogue. Sa famille politique, oui. Dans un communiqué rendu public, le parti démocratique sénégalais (Pds) a laissé entendre que les concertations annoncées étaient « un préalable important à l’organisation d’une élection présidentielle ! » Le même communiqué ajoute que « les bases d’un dialogue sincère ont été jetées, puisque le chef de l’Etat a lui-même décliné les termes préliminaires de ce dialogue ». Condamné à six ans de prison ferme et à une amende 138 milliards de FCFA, Karim Wade avait jusque-là rejeté l’idée d’amnistie proposée par Macky Sall. Sans qu’on sache les conclusions du dialogue, le Pds croit savoir que c’est « la première fois en 12 ans que le président de la République, et plus haute institution du pays, aborde le règlement de la situation arbitraire et injuste de Karim Wade, comme n’a cessé de le réclamer le Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations unies dans sa décision du 24 octobre 2018 ». En clair, le dialogue devrait marquer le rapprochement de Karim Wade avec le chef de l’Etat. D’autant que « sa » formation politique « approuve, d’ores et déjà, les principaux points de discussion évoqués par le président de la République, notamment le parrainage, l’amnistie de monsieur Khalifa Sall et la révision du procès de Karim Wade ».

C’est désormais acté, Macky Sall a réussi à se rapprocher de Khalifa Ababacar Sall et de Karim Wade. Comme en témoigne la chaude poignée de main et la forte accolade entre le chef de l’Etat et l’ex-maire de Dakar, hier, à l’occasion de l’ouverture du Forum mondial sur l’économie sociale et solidaire. L’image a fait le tour du monde et déchaîné mille et un commentaires. 

R. B

Amadeus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *