Effondrement de bâtiments, un mal endémique

Effondrement de bâtiments, un mal endémique

Le Sénégal a fait le décompte de ses bâtiments menaçant ruine. Ils sont estimés à 1446 dont les 627 sont dans la région de Dakar. Des mesures ont été promises. Cependant, elles ne sont toujours pas effectives et des citoyens continuent d’occuper ces édifices, au péril de leur vie. Malgré les différentes sorties du président de la République, Macky Sall, sur la question, le mal est toujours présent.

L’effondrement d’un bâtiment a fait deux morts aux Parcelles Assainies avant_hier, mercredi 3 mai 2023. Il s’agit de deux dames âgées, toutes issues de même famille. Ce nouveau drame, énième du genre, remet sur la table la gestion des bâtiments et édifices menaçant ruine au Sénégal, qui sont au nombre de 1446 dont les 627 sont recensés dans la région de Dakar, selon un rapport établis par les gouverneurs, en octobre 2021. Des situations similaires à celui des Parcelles Assainies sont fréquemment notées dans plusieurs quartiers de Dakar et sa banlieue et même dans des villes de l’intérieur du pays.

Et pourtant, des engagements pour juguler le mal ne manquent pas. L’urgence de la question avait poussé le président de la République, Macky Sall, en Conseil des ministres du 3 février 2021, à demander le recensement de ces bâtiments pour que des dispositions soient prises. Mieux, en Conseil des ministres du 23 novembre 2022, le président Macky Sall avait donné l’ordre au «ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique d’engager, en relation avec le ministre de l’Intérieur et le ministre auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité de Proximité et de la Protection civile, l’exécution d’un Plan national de mise aux normes des bâtiments et édifices, conformément aux Codes de l’Urbanisme et de la Construction, et au dispositif de protection civile».

Le chef de l’Etat avait également demandé au ministre de l’Intérieur et au ministre chargé des Collectivités territoriales, «de veiller, en rapport avec les Autorités administratives déconcentrées et les maires, au recensement consensuel et à la démolition concertée des bâtiments menaçant ruine».

Seulement, la décision de détruire tous ces bâtiments déjà identifiés n’est pas toujours effective. Et les accidents, des effondrements de dalles, de balcons, etc. à l’image de celui des Parcelles Assainies se suivent avec lots de pertes en vies humaines. Et après chaque incident, les autorités profitent, surfant sur l’émoi, la tristesse et la consternation des familles éprouvées et des populations riveraines, pour rappeler ces mesures et décisions connues de tous, parce que entonnées comme des refrains depuis toujours, mais sans effet. Rendant ce mal endémique.

En attendant l’effectivité de la démolition de ce bâtiments, avanthier, Birame Faye, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité de Proximité et de la Protection civile, dépêché par le chef de l’Etat pour s’enquérir de la situation et apporter le soutien de l’Etat, suite à ce drame des Parcelles Assainies, a annoncé la finalisation de la Stratégie nationale de protection civile. «Je voudrais profiter de la situation pour rappeler que nous venons de finaliser la Stratégie nationale de protection civile du Sénégal, avec les autorités territoriales. Et nous avons également identifié tous les bâtiments menaçant ruine dans le pays, sur toute l’étendue du territoire nationale. Et la Stratégie nationale de protection civile du Sénégal sera prochainement présentée en Conseil interministériel et en Conseil présidentiel pour que des décisions fermes soient prises sur la question». Et le maire des Parcelles Assainies, Djamil Sané, d’indiquer, à la suite de l’effondrement du mercredi 03 mai 2023, que dans sa commune, 145 maisons en état de délabrement avancé sont recensées. Il n’attend que les autorisations de l’Etat pour leur démolition. Le constat est similaire à la Médina où il y a encore des bâtiments qui doivent être rasés. La commune de la Médina vit toujours avec ses vieilles bâtisses, au grand dam des habitants, malgré l’alerte de son maire, Bamba Fall, en août 2022, lors du Comité régional préparatoire de la modernisation de Dakar-Plateau.

Rappelons que des villes historiques sont aussi concernées. Lors du Conseil des ministres du 8 juin 2022, le président de la République, Macky Sall, dans le cadre de la préservation du patrimoine historique classé et du cadre de vie de l’Île de Gorée, a demandé au ministre de l’Intérieur, à celui en charge des Collectivités territoriales et à celui de la Culture, «d’engager avec les autorités municipales, le recensement, sur l’Île, de l’ensemble des bâtiments menaçant ruine et de prendre toutes les mesures urgentes, nécessaires à l’exécution du plan de réhabilitation du patrimoine de Gorée».

Fatou NDIAYE 

Amadeus

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