Premiers pas des régimes de Diomaye et de Macky: Des similitudes troublantes  décelées par Pape Diogoye Faye

Premiers pas des régimes de Diomaye et de Macky: Des similitudes troublantes  décelées par Pape Diogoye Faye

Les régimes se suivent et semblent se ressembler surtout à leur début. Sous ce rapport, des similitudes dans la gestion du pouvoir de Diomaye et celui de Macky sont notées. Votre canard préféré tente de faire la comparaison entre les deux pouvoirs qui font face aux mêmes défis.


En 2012, Macky Sall faisait ses débuts en tant que président du Sénégal, suscitant de grandes attentes parmi la population. Le gouvernement dirigé par Abdoul Mbaye avait rapidement mis en œuvre des mesures visant à réduire le train de vie de l’État et à promouvoir la transparence et la bonne gouvernance. Parmi ces mesures figuraient la suppression des voyages en première classe pour les autorités publiques, la rationalisation du parc automobile et des logements de fonction, ainsi que des audits au sein de la présidence et des finances publiques. Une enquête sur les violences pré-électorales avait également été lancée, soulignant une démarche objective et respectueuse de la présomption d’innocence.

Parmi les premières décisions de Macky Sall figuraient l’abrogation d’une licence de téléphonie octroyée sans appel d’offres et l’annulation de l’octroi de terres agricoles à des investisseurs étrangers. Ces actions étaient accompagnées de subventions pour les paysans, de baisses des prix des produits de première nécessité et d’un retour à la normale pour les enseignants en grève. Cependant, malgré un début prometteur, les défis ne tardèrent pas à apparaître, avec des délestages et des inondations qui ont marqué la période de la saison des pluies.

Mesures inopportunes


Des mesures inopportunes prises par Macky Sall telles que la récupération des véhicules affectés aux chefs de village par le président Wade et des passeports diplomatiques des chefs religieux, ont également suscité des critiques et mis le président en difficulté avec une partie de la population. Ces décisions ont été perçues comme des gestes inélégants et ont été souvent rappelées au « Macky ». Aujourd’hui, le président Diomaye Faye, nouveau chef de l’État, fait face à des attentes similaires et à une impatience grandissante parmi la population. Comme Macky Sall en 2012, le président Diomaye Faye est attendu sur plusieurs fronts, notamment la réduction du coût de la vie, la transparence et la bonne gouvernance, ainsi que la relance économique, l’emploi des jeunes, l’amélioration des conditions de vie des populations et la lutte contre la migration irrégulière.

Après 60 jours d’exercice du pouvoir

Malgré ses promesses, deux mois après son installation, le président Diomaye Faye n’a pas encore mis en place des mesures concrètes visant à réduire les prix des denrées de première nécessité, contrairement à Macky Sall qui, en seulement 18 jours, avait réussi à instaurer des baisses significatives des prix du riz, du sucre et du gaz. Cette absence de mesures tangibles pèse lourdement sur l’opinion publique, qui attend des actions rapides pour soulager le coût de la vie.

De plus, la politique de réédition des comptes annoncée par le président Diomaye Faye, bien qu’affichée sous le signe de la transparence et de la bonne gouvernance, est perçue par beaucoup comme un instrument de règlement de comptes. Cette similitude avec les premières années de Macky Sall, où des audits avaient révélé de graves irrégularités et conduit à des poursuites judiciaires, semble aujourd’hui se transformer en une chasse aux sorcières ou épée de Damoclès pour certains, renforçant les critiques sur l’instrumentalisation de la justice.

Tout comme Macky Sall avait initié des audits et enquêtes pour promouvoir la transparence, le président Diomaye Faye s’engage dans une série de réformes pour garantir une gestion transparente des affaires publiques.

Demande pressante des populations

Malgré ces efforts, le président Diomaye Faye, comme Macky Sall avant lui, devra faire face à des attentes élevées de la population. La relance économique, la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie demeurent des défis cruciaux. La population sénégalaise, impatiente de voir des résultats concrets, pourrait rapidement exprimer son mécontentement si les mesures tardent à être prises.

Les premiers mois de Macky Sall avaient été marqués par une série de mesures destinées à rassurer la population et à établir une gouvernance transparente. Cependant, les défis économiques, les délestages et les inondations avaient rapidement compliqué la tâche du président. Le président Diomaye Faye, aujourd’hui confronté à des critiques similaires, devra s’inspirer des leçons de 2012 pour naviguer dans les attentes pressantes de la population et éviter les erreurs du passé. Les mesures de réduction des dépenses de l’État, de transparence et de respect des droits humains devront être très rapidement matérialisées. Cela inclut la réduction du parc automobile de la Présidence qui a fortement augmenté, la suppression d’institutions et structures jugées budgétivores, pour répondre aux aspirations des Sénégalais et assurer l’égalité des citoyens devant la justice.

Le soutien budgétaire de la France et les défis de la gouvernance de le président Diomaye Faye

Grâce à un soutien budgétaire significatif de la France, Macky Sall avait pu faire face à une situation tendue au niveau du trésor, permettant ainsi de stabiliser les finances publiques. Cependant, le président Diomaye Faye préfère une approche différente, choisissant de recourir à l’endettement pour gérer les finances du pays. Même s’il prévoit un déplacement à Paris, le président Diomaye Faye semble déterminé à emprunter plutôt qu’à compter sur un soutien direct de la France.

Le prix du carburant représente également un défi majeur pour la gouvernance du président Diomaye Faye, exacerbant les tensions économiques. En outre, il hérite du budget de 2024, lourdement marqué par des emprunts à réaliser sur les marchés financiers, ce qui accentue encore la pression sur les finances publiques.
Tout comme Macky Sall, le président Diomaye Faye devra affronter les conséquences du dérèglement climatique, notamment des pluies abondantes attendues qui pourraient causer des inondations. La crainte des inondations nécessite des mesures d’adaptation urgentes et efficaces pour minimiser les impacts sur la population, surtout dans la banlieue et la cité de Touba qui ont fortement plébiscité le changement.

Le président Diomaye Faye, qui a demandé la publication des rapports des corps de contrôle et annoncé des audits pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance, compte sur une transmission des dossiers des mis en cause du régime précédent à la justice. Toutefois, ces initiatives risquent de se transformer en une perception d’acharnement sur des opposants avec la politisation certaine par les « épinglés ».

Un autre point sur lequel il risque d’être confronté, qui contraste avec celui de Macky Sall, qui avait maintenu en poste la majorité de la technostructure de l’appareil étatique pendant plus de six mois, est que le président Diomaye Faye, en revanche, opte pour un remaniement hebdomadaire, plaçant souvent des néophytes, parfois trop jeunes, à la tête des structures administratives.

Et pourtant Macky avait dit…

A l’instar d’opposants, plusieurs journalistes ont fait la prison sous le régime de Macky Sall. Beaucoup d’entre eux ont été inculpés dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Pourtant, le chef de l’Etat avait assuré que sous son magistère, aucun professionnel des médias ne sera envoyé en prison pour un délit de presse.  La liste est longue et loin d’être exhaustive. En 2014, Félix N’zalé, Directeur de publication de La Tribune a été interpellé, puis placé sous mandat de dépôt pour «diffusions de fausses nouvelles. L’histoire a bégayé en 2024 avec la convocation de Pape Moussa Traoré, Dirpub de Tribune qui n’ a pas été placé sous mandat de dépôt de même que Mouhmed Gueye, Dirpub du quotidien. Le régime actuel notamment Ousmane Sonko clame et déclame qu’il n’ a pas de compte à rendre à la presse. Hier encore, il a tenté de menacer les hommes de médias. Dans son discours  Sonko a  déclaré : « Désormais, il ne sera plus toléré pour aucun journaliste ou maison de presse de donner des fausses informations sur qui que ce soit. »

En tout état de cause, les journalistes continueront à faire leur travail avec responsabilité. Les menaces n’ y pourront rien.


Amadeus

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