Canada: l’immigration, au cœur des tensions avec le Québec

Canada: l’immigration, au cœur des tensions avec le Québec

Le torchon brûle depuis plusieurs mois entre le Québec et le gouvernement central canadien. En cause, le nombre d’immigrants accueillis par le Canada et qui s’installent au Québec, notamment les demandeurs d’asile. Lundi 10 juin, les deux Premiers ministres, Justin Trudeau et François Legault, se rencontraient pour discuter de cette question.

Justin Trudeau et son homologue François Legault sont-ils parvenus à un accord sur la question ? Financièrement, le Québec tire bien son épingle du jeu. Le gouvernement canadien lui octroie environ 500 millions d’euros. Une somme qui compense les frais liés à l’accueil de près de 180 000 demandeurs d’asile. Sauf que la province francophone réclame davantage.

Son Premier ministre veut voir leur nombre baisser de moitié d’ici un an, ainsi que celui des immigrants temporaires – les personnes recrutées directement à l’étranger par des entreprises et qui ne font donc pas partie des candidats choisis par le Québec et par le Canada -. Leur nombre a « explosé », pour reprendre les mots utilisés par le Premier ministre québécois. Chiffres en mains, ce dernier leur attribue la crise actuelle du logement qui frappe la province de plein fouet. Mais aussi celle de l’accès aux soins de santé et même de l’éducation.

Des écoles et des hôpitaux débordés
Cependant, il n’y a pas de montée du discours xénophobe comme aux États-Unis ou en Europe, car personne ne démonise les étrangers, le Canada reste une terre d’immigration. En fait, c’est leur impact sur l’économie qui change. L’arrivée de ces nouveaux citoyens a longtemps alimenté la croissance, en particulier celle de l’industrie du bâtiment. Les entreprises comptaient aussi sur cette main-d’œuvre pour compenser le vieillissement démographique. Cependant, ces effets bénéfiques s’estompent aujourd’hui.

Avec l’arrivée de centaines de milliers de personnes chaque année, les logements manquent, les écoles débordent, tout comme les hôpitaux. Mais le gouvernement canadien réagit lentement à cette nouvelle donne. Peut-être parce que traditionnellement les Libéraux au pouvoir recrutent beaucoup d’électeurs parmi les nouveaux arrivants.

Pour les Canadiens déjà installés, les sondages montrent que les électeurs s’inquiètent de la politique de recrutement agressive que mène le gouvernement canadien à l’étranger. Ils voient en effet que les services publics peinent à répondre à la demande. Les Québécois, eux, se posent des questions sur la survie du français. Minoritaires au sein du Canada, ils se demandent quelle proportion de francophones va demeurer, si tant de nouveaux arrivants continuent à affluer.

RFI

Petit Ba

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