Surveillance du marché et contrôle des prix : 1000 volontaires de la consommation sur le terrain…
Le gouvernement du Sénégal va en guerre contre la cherté de la vie. 1000 volontaires de la consommation sont déployés sur le terrain pour renforcer la surveillance du marché et le contrôle des prix.
Par Ousmane SOW – Dans le cadre de la lutte contre la vie chère, marquée par la hausse des prix de certains produits, notamment des denrées alimentaires de grande consommation, le gouvernement a lancé le recrutement de 1000 volontaires de la consommation pour renforcer la surveillance des marchés. Une initiative qui vient à son heure. Ces personnels vont non seulement assurer le recensement des lieux de commerce, mais également veiller à l’application des prix des produits. Ainsi, la campagne de recensement des lieux de commerce et de présentation du système intégré de contrôle des prix a été faite hier par le ministre du Commerce, de la consommation et des Petites et moyennes entreprises, Abdou Karim Fofana. Il a assuré que le travail de ces 1000 volontaires s’appuie sur une plateforme dénommée «Njeg yi», autrement dit «les prix» en français. Disponible en web et en application mobile, il s’agit d’une plateforme collaborative qui interconnecte tous les acteurs du marché et qui repose sur un système intégré de contrôle des prix.
L’objectif, d’après le ministre du Commerce, est de moderniser le dispositif de contrôle des prix, de faciliter la régulation du marché intérieur et de recenser le nombre de commerces existant sur le territoire national, notamment les boutiques de détail, demi-grossistes et grossistes.
Ce recensement, ajoute Abdou Karim Fofana, permettra aussi de mieux maîtriser les détaillants ; aux commerçants de mieux interagir avec l’administration du commerce et d’informer sur la situation du marché et le contrôle effectué par les agents ; aux consommateurs de jouer un rôle plus actif en signalant tout comportement anormal des acteurs, boutiquiers et volontaires, sur le marché. Et avec cette plateforme, précise le ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana, le «contrôle citoyen devient une réalité».
A l’en croire d’ailleurs, l’évaluation des mesures de contrôle a révélé une moyenne nationale de respect de l’application des prix fixés de 68%. «Et ce résultat pourra être amélioré grâce à l’augmentation du nombre d’agents dédiés au contrôle», a dit M. Fofana, ajoutant que le recrutement de ces jeunes vise aussi à renforcer la fréquence et le contrôle des prix sur le terrain. L’objectif, dit-il, est de passer le ratio d’1 agent pour 500 lieux de commerce, à 1 agent pour 100 lieux de commerce.
Pour la fréquence des visites, le ministre veut passer d’une tous les 33 jours, à une visite tous les 7 jours. Tout ceci, dans le cadre de la lutte contre la vie chère. S’adressant aux 1000 volontaires de la consommation pour renforcer la surveillance du marché et le contrôle des prix, le ministre exhorte les jeunes à travailler avec «rigueur» et à «cultiver» l’exemplarité au quotidien afin d’être à la hauteur de cette mission dont le succès contribuera à améliorer les conditions de vie des populations. En écho, Aliou Ba, représentant de l’Association des boutiquiers détaillants du Sénégal (Abds), a salué cette initiative qui, selon lui, colle parfaitement à leur slogan qui est le bien-être des populations et du commerce. Toutefois, il estime que les agents en charge du recensement ne doivent en aucun cas outrepasser leur mission, qui n’est autre que le recensement. «Nous voulons dire qu’ils n’ont pas une mission de contrôle. Nous insistons là-dessus et espérons qu’aucun débordement ne sera constaté chez les boutiquiers, ni nulle part ailleurs», prévient M. Ba, qui estime qu’il est temps aussi de définir le contenu des stades de commerce et son format.