Pétrole : Le Sénégal pas encore membre de l’Opep…
Quelques semaines après la mise en marche du gisement Sangomar, le pays est déjà annoncé comme nouveau membre du cartel des pétroliers. Une information à prendre avec des pincettes.
Plus vite que la lumière. À peine l’exploitation du champ offshore Sangomar est-elle lancée par la compagnie australienne Woodside Energy , en partenariat avec Petrosen , que le Sénégal est annoncé au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Relayée en masse, l’information est toutefois fausse : le pays de la Teranga n’a pas intégré le cartel des pétroliers.
À l’origine de la confusion, un communiqué du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines produit à l’issue de la rencontre entre le ministre Birame Souleye Diop et le secrétaire général de l’Opep, Haitham al-Ghais, au siège de l’organisation à Vienne. Alors que le communiqué mentionne « le cercle restreint des pays producteurs de pétrole », l’Opep regroupe uniquement les pays exportateurs d’or noir.
« Discussions en cours »
Contacté par Jeune Afrique, le ministère sénégalais de l’Énergie, du Pétrole et des Mines confirme seulement des discussions entre le ministre Birame Souleye Diop et le Koweïtien Haitham al-Ghais. Les deux parties étudient « cette nouvelle opportunité notamment sur le potentiel à stimuler la croissance économique, à créer de l’emploi et à développer pleinement les ressources naturelles ».
Dans l’attente de l’entrée en production du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), le Sénégal, déjà membre observateur du Gas Exporting Countries Forum (GECF), « l’Opep du gaz », devrait produire de 100 000 à 125 000 barils de pétrole par jour depuis Sangomar. Bien que modeste, cette production lui permettra d’intégrer le top 10 des producteurs pétroliers sur le continent.
Vote lors de la conférence des ministres
Pour devenir membre à part entière de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Dakar doit avoir « une exportation nette substantielle de pétrole brut et dont les intérêts sont fondamentalement similaires à ceux des pays membres », comme le souligne le statut du cartel des pétroliers. La demande d’adhésion fera l’objet d’un vote lors de la conférence des ministres de l’organisation qui se tient deux fois par an à Vienne.
Après la Côte d’Ivoire, le Sénégal est le deuxième pays sur le continent à exprimer son intérêt pour rejoindre l’Opep. Composée de douze pays, dont six États africains (l’Algérie, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Libye et le Nigeria), l’organisation fixe les quotas de production des pays membres pour préserver la tendance haussière des cours des hydrocarbures. Mécontent des décisions du cartel des pétroliers, l’Angola a claqué la porte de l’organisation fin 2023.