GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHES : 30 milliards de FCFA prévus dans la loi des finances 2024…

GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHES : 30 milliards de FCFA prévus dans la loi des finances 2024…

A Dakar pendant deux jours, il sera question pour le Sénégal et ses partenaires financiers de mobiliser les parties prenantes nationales impliquées dans le Financement des Risques naturels et climatiques et de présenter les travaux en cours dans le pays, ainsi que les
prochaines étapes. Sachant que, révèle la tutelle, « de 2000 à 2022, 28 catastrophes globalement climatiques ont été recensés au Sénégal ».
Ce qui justifie cet atelier d’échanges initié ce mardi 23 juillet par le Ministère des Finances et du Budget, en collaboration avec la Banque mondiale et le Secrétariat du Global Shield ou Bouclier mondial, sur le financement des risques climatiques et de catastrophes naturelles.

22 ans durant, le Sénégal subit les affres des catastrophes naturelles et climatiques, comme les sécheresses, les inondations et les feux de brousse. Cette lutte contre ces fléaux a impacté l’équilibre budgétaire du pays.

Gamme d’instruments de Financement des Risques de Catastrophes

Dans ce contexte, le Gouvernement a mis en place depuis plusieurs années une gamme d’instruments de Financement des Risques de Catastrophes (FRC). Toutefois, ces mécanismes ne permettent pas de couvrir l’ensemble des responsabilités contingentes de l’Etat, notamment les risques croissants d’inondation. A ce titre, le Ministère des Finances et du Budget, la Banque mondiale et le Global Shield against Climate Risks, se sont engagés dans d’importantes réformes en matière de renforcement de la résilience financière face aux chocs naturels et climatiques.

D’ailleurs ces partenaires vont diagnostiquer, pendant deux jours, le financement des risques climatiques et de catastrophes dans un atelier qui a démarré ce mardi 23 juillet. Il s’agit de partager avec les parties prenantes nationales impliquées, les travaux en cours au Sénégal ainsi que les prochaines étapes. Notamment, l’adhésion du Sénégal à plusieurs initiatives dont le global third qui est le bouclier mondial qui permet simplement pour le Sénégal de pouvoir tenir une résilience climatique et aux risques du changement climatique.

« L’adhésion de notre pays à cette initiative marque le début du processus national Global Shield qui se veut inclusif afin d’évaluer les vulnérabilités et de combler les lacunes en matière de protection financière contre les risques climatiques. C’est donc un mécanisme qui a vocation à se compléter avec les autres initiatives de nos autres partenaires et non à les concurrencer.», indique M. Alioune Ndiaye, conseiller technique du ministre des Finances et du Budget. Le représentant du ministre Cheikh Diba, pour l’occasion informe « qu’entre 2000 et 2022, 28 catastrophes naturelles ont été enregistrées au Sénégal, affectant environ 3 millions de personnes et causant au moins 450 morts. Parmi les évènements marquants sur cette période, on peut citer la sécheresse de 2002, avec des pertes de production agricole d’environ 120 millions de dollars US, soit 1,7 % du PIB, et les inondations de 2009 qui ont causé des pertes et dommages estimés à 104 millions de dollars US, soit 0,6 % du PIB. ».

Réduire les vulnérabilités

A en croire M.Alioune Ndiaye , une approche de gestion des risques budgétaires a été développée par son Département, dans la déclaration sur les risques budgétaires (DRB) annexée à la Loi de Finances, afin de réduire les vulnérabilités liées aux catastrophes. « Une provision d’un montant de 30,758 milliards FCFA, équivalent à 52 millions de dollars,
est inscrite dans la Loi de Finances 2024 pour la gestion de tels risques. Outre l’approche budgétaire, le Sénégal est également membre de l’African Risk and Capacity (ARC), depuis 2012, avec la souscription à diverses polices d’assurances, notamment contre le risque de sècheresse et celui du déficit de pâturage, pour un montant de 195 millions de dollars. De plus, notre pays expérimente, depuis 2019, le Programme Replica, avec la mise en place d’une couverture contre les impacts des pandémies. Dans ce même registre, un projet de police d’assurance contre le risque d’inondation est en phase de structuration. Pour ce dernier cas, la compagnie d’assurance ARC s’est engagée à finaliser la modélisation du produit, entamée avec trois pays pilotes, en l’occurrence le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana, pour une meilleure capitalisation ».

Toujours est-il que d’après, « la volonté de l’Etat du Sénégal de financement des risques climatiques et de catastrophes se traduit par l’élaboration d’un Budget vert, annexé au projet de loi de finances pour l’année 2024, qui présente une politique fiscale et une allocation
budgétaire sensibles aux effets du changement climatique ».

En outre, poursuit-il et conformément à la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, le Sénégal envisage de participer aux marchés internationaux du carbone et de mettre en place un instrument national de tarification du carbone, en partenariat avec la Banque mondiale. L’objectif visé, avec ces instruments, est de permettre l’accès à de nouveaux financements de la politique climatique ». Mieux, annonce M. Ndiaye: « le Sénégal a adopté, il y a juste quelques mois, un nouveau cadre réglementaire de la Gestion des Investissements publics (GIP), à travers le décret n°2023-2142 du 31 octobre 2023, qui permettra une meilleure prise en charge de la résilience climatique au cours des différentes phases du cycle de gestion des projets. Par ailleurs, l’Etat du Sénégal s’est doté, depuis septembre 2023, d’un document-cadre pour le financement des projets intégrant les dimensions climatiques, environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ».

Le Sénégal, locomotive d’initiatives régionales

Pour sa part, le représentant de la Banque mondiale, souhaite que le Sénégal soit la locomotive d’initiatives régionales de « renforcement de la résilience financière’ face aux risques climatiques en Afrique de l’Ouest». « Le Sénégal est confronté à d’importants défis financiers en raison d’une hausse des températures supérieure à la moyenne mondiale.
Le besoin de financement correspond à l’ampleur de l’impact sur le capital humain. Il est estimé à 8.2 milliards de dollars sur la période de 2025-2030. Ceci n’inclut pas les pertes et dommages liées aux catastrophes climatiques dont les moyennes annuelles sont estimées à 100 millions de dollars. Ce sont là autant de résultats analytiques qui font de ce diagnostic, un outil essentiel pour comprendre l’ampleur des enjeux financiers auxquels le Sénégal doit se préparer pour atténuer les risques et les impacts du changement climatique », a fait savoir Pierre Bonneau,
A. FAYE

Amadeus

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