Finances publiques fin juin 2024: les salaires de l’administration et les intérêts sur la dette font flamber les dépenses
Le point mensuel de conjoncture du mois de juin, publié par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), met en lumière une dynamique intéressante dans la gestion budgétaire du Sénégal. À fin juin 2024, les ressources globales (hors dons en capital) sont estimées provisoirement à 1 855,6 milliards de francs CFA, enregistrant une hausse de 4,5 % par rapport à la même période en 2023. Toutefois, cette augmentation des recettes est accompagnée d’une croissance parallèle des dépenses publiques, évaluées à 2 232,5 milliards de francs CFA, soit une progression de 3,1 %.
Les recettes fiscales, qui constituent l’essentiel des ressources globales, se sont chiffrées à 1 775,7 milliards de francs CFA, représentant une augmentation de 7,2 %. Cette performance est principalement attribuée aux recouvrements accrus de l’impôt sur les sociétés (+54,2 milliards), de l’impôt sur le revenu (+9,7 milliards), de la TVA intérieure hors pétrole (+19,8 milliards), et des impôts sur les revenus des valeurs mobilières et capitaux mobiliers (IRVM/IRCM), qui ont progressé de 14,6 milliards.
Cette dynamique fiscale a également été soutenue par les droits de porte et la TVA à l’import, qui ont enregistré des hausses respectives de 7,7 milliards et 16,7 milliards. Cependant, certains secteurs ont montré des signes de faiblesse, avec un repli notable de la TVA intérieure sur le pétrole (-52,9 %), de la taxe sur les activités financières (-12,1 %), et du prélèvement sur le secteur de l’énergie (-35,6 %).
Du côté des dépenses publiques, une augmentation de 3,1 % a été enregistrée, atteignant 2 232,5 milliards de francs CFA. Cette progression s’explique principalement par la hausse de la masse salariale (+12,6 %) et des intérêts sur la dette publique (+40,9 %), qui s’élèvent respectivement à 709,9 milliards et 395,6 milliards de francs CFA. Toutefois, cette tendance haussière a été en partie compensée par une baisse significative des autres dépenses courantes (-11,9 %) et des investissements financés sur ressources internes (-5,8 %).
Ce point de conjoncture budgétaire révèle un équilibre précaire entre une mobilisation accrue des recettes fiscales et une augmentation continue des dépenses publiques, informe Les Echos. Alors que la performance fiscale du Sénégal est encourageante, le gouvernement devra faire face à la réalité d’une croissance des dépenses, notamment en ce qui concerne la masse salariale et le service de la dette. Cette situation pose des défis importants pour la gestion budgétaire future, particulièrement en matière de contrôle des dépenses et de maintien de la viabilité financière du pays.