Magal de Touba : un jour à la gloire de Cheikh Ahmadou Bamba: Le récit glaçant de Serigne Modou Diouf , petit fils de Cheikh Madiane

Magal de Touba : un jour à la gloire de Cheikh Ahmadou Bamba: Le récit glaçant de Serigne Modou Diouf , petit fils de Cheikh Madiane

Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme. La seule évocation de ce guide religieux renvoie à un personnage charismatique qui s’est battu pour la quête révérencielle de son créateur. C’est lui que le monde entier sublime ce vendredi 23 août à travers le Magal de Touba. « Gloire à Serigne Touba qui a sacrifié les plaisirs de la vie pour augmenter la somme de bonheur de ses semblables ». Serigne nous replonge dans l’histoire et les péripéties qui ont jalonné sa marche et sa résistance face au colon.


Généalogie de Cheikh Ahmadou Bamba


Serigne Mame Mor Anta Saly Mbacké, le père de Cheikh Ahmadou Bamba est le fils de Mame Balla Mbacké et le petit fils direct de Mame Marame. Serigne Mame mor Anta Saly était un imminent professeur d’arabe et un cultivateur. Il partageait son temps à s’occuper de son champ et à l’instruction de ses talibés. Les ancêtres de Cheikh Ahmadou Bamba appartiennent à une famille chérifienne de la Mauritanie. Ils habitaient la localité de Magana Fouta, d’où ils émigrèrent pour venir s’installer dans le Fouta Toro dans le département de Podor. Puis dans le village de Goloré où naquit Sokhna Mariama Bousso, la mère de Cheikh Ahmadou Bamba. Mouhamed Al khairy surnommé, « Al haram », le premier ancêtre des Mbacké a quitté le Fouta pour venir s’installer dans le Djolof où le Damel Amary Ngoné Fall lui avait octroyé des terres dans la contrée où il va fonder le village de Mbacké Baol, la terre où est apparue Cheikh Ahmadou Bamba. Serigne Mame Mor Diarra Mbacké , le seul grand frère de même mère de Cheikh Ahmadou Bamba maitrisait par cœur le Coran et l’avait écrit de sa propre main sans le consulter. Il s’était fixé comme objectif de le répéter chaque nuit durant ses prières purgatoires.

Qui était Mame Diarra Bousso ?
Sokhna Mariama Bousso , la mère de Cheikh Ahmadou Bamba est la fille d’Ahmadou Bousso. Elle faisait partie des anciens qui ont émigré de Goloré à Mbacké Baol. Sokhna Mariama Bousso est surnommée par ses contemporains (Diariyatoulah) qui signifie la proche de Dieu. Elle était pure et sainte, sa foi et sa piété étaient inégalables. Sa conduite de tous les jours était en droite ligne avec l’enseignement du Coran et de la Souna. En dehors de sa soumission et de l’obéissance entière à Mame Mor Anta Sali, sa seule préoccupation était la lecture du Coran et la mise en pratique du précepte divin dans l’adoration et l’invocation du seigneur du monde.
Mame Mor Anta Saly avait des liens forts avec sa famille
Serigne Mame Mor Anta Sally sera accompagné partout par sa famille (Sokhna Diarra Bousso et Cheikh Ahmadou Bamba) pour rejoindre Maba Diakhou Ba . Ils s’installèrent dans le village de Porokhane près de Nioro où il continuait à diriger un daara à l’intérieur de la maison. 2 ans après, Sokhna Diarra Bousso sera rappelée à Dieu et elle fut inhumée à Porokhane.


La longue marche de Cheikh Ahmadou Bamba


Cheikh Ahmadou Bamba MBacké ibn Serigne Mame Mor Anta Sali Mbacké et Sokhna Mariama Bousso est apparu sur terre dans le village de Mbacké Baol fondé par son arrière-grand-père Mouhamad Alkhayri. La vie de Cheikh Ahmadou Bamba sur terre apporta une réponse parfaite complète et incontestable sur l’observance du Coran et de la Charia l’unique voie qui mène vers Dieu. La vie de Cheikh Ahmadou Bamba sur terre est la confirmation concrète que la parole de Dieu contenue dans le Coran dans ses deux versions (apparente et cachée) s’est manifestée dans la personnalité de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Après sa naissance, Cheikh Ahmadou Bamba est resté à Mbacké Baol durant 6 mois avant d’être transféré au village de Khourou Mbacké fondé par Serigne Ahmadou Binta Kane , oncle maternel de son père Serigne Mame Mor Anta Sali Mbacké, situé à quelques kilomètres de Mbacké Baol. Après la connaissance parfaite du Coran, son oncle Mouhamadou Boussobé le confia à son grand-père maternel, Serigne tafsir Mbacké Ndoumbé , frère de sa grand-mère , Sokhna Asta Wallo qui vivait à Nawel . Cheikh Ahmadou Bamba a appris auprès de son deuxième précepteur un grand nombre d’ouvrages de sciences religieuses par cœur et de prières. Il fut un miracle dans son apprentissage et sa maîtrise du savoir. A l’âge de 9ans, il fut dépositaire du Coran et de la Sunnah et d’un grand nombre de prières. Cette période marquera la fin de la vie de son grand-père maternel auprès de qui il a appris beaucoup de sciences religieuses. Ensuite, il retournera chez sa mère à l’âge de 9-10ans. Cheikh Ahmadou Bamba a fait un séjour de 4ans avec ses parents dans le village de khourou Mbacké. Son père qui avait déjà décelé des qualités extraordinaires chez l’enfant à l’âge de 4ans le confia à son oncle maternel Serigne Mouhamadou Boussobé pour apprendre le Coran. Cheikh Ahmadou Bamba a appris le Coran en 3ans entre 4 et 7ans avant de l’écrire intégralement sans le consulter. Après la disparition de son grand-père maternel, Cheikh Ahmadou Bamba retournera dans la concession familiale, auprès de son père et de sa mère à l’âge de 10ans. Cheikh Ahmadou Bamba continuera ses études de sciences religieuses, dans la même assiduité et le même dévouement sur le droit islamique et sur les sciences religieuses dans le daara de son père. L’année suivante, Maba Diakhaou Ba, grand érudit de l’islam, avait demandé au sein de la communauté musulmane des hommes pour combattre l’ennemi. Le grand père de Cheikh Ahmadou , Serigne Mame Balla Mbacké avec un âge très avancé avait demandé à Mame Mor Anta Saly de la rejoindre à Saloum.
La vie de Cheikh ahmadou Bamba dans le vilage de khourou Mbacké , en proximité avec sa mère .
Il était tout le temps accompagné de sa mère. Mais comme sa mère aimait les pratiques religieuses, ce qui fait qu’elle ne lui racontait que l’histoire des saints. Cet état de fait, poussait Cheikh Ahmadou Bamba à se tenir debout des fois toute la nuit pour les ressembler alors qu’il n’avait pas 4ans. D’ailleurs , c’est auprès de sa mère qu’il maitrisera les 26 lettres de l’alphabet arabe

12ans 30 ans, Cheikh Ahmadou Bamba , fondateur de la mourridoulahi

Cheikh Ahmadou Bamba restera une année chez son oncle Samba toucouleur kâ où il se perfectionne dans les sciences religieuses. L’année suivante, il rejoignait son père dans le royaume du Cayor où il était devenu le magistrat du roi. Il s’était installé dans le village de Patar qu’il avait fondé pour sa famille et son daara. Cheikh Ahmadou Bamba continuera ses études et les sciences spirituelles avec une application extraordinaire. En apprenant les sciences religieuses, le Cheikh s’imposait d’apprendre chaque livre qu’il devait étudier avant d’apprendre à le commenter. Fusse-il en prose ou en vers. CHEIKH Ahmadou Bamba continuera à pratiquer des recherches très approfondies dans les livres de sciences religieuses de saints qui apporta beaucoup d’amélioration avec un concept qu’il publiera dans le premier livre de sciences religieuses axé dans le soufisme. Celui-ci traitait de la vie du prophèteMouhamed SAW.
Cheikh Ahmadou Bamba se suffisait de peu de choses sur cette terre. Obsédé par le travail, il était entièrement soumis à l’autorité de son père. Il respectait ses ordres à la lettre et suivait ses instructions. Cheikh Ahmadou Bamba est resté avec son père durant toute son adolescence à Mbacké Cadior, jusqu’à la disparition de ce dernier. Après avoir pris la direction du daara de son père, il avait une apparence très sérieuse et une nature tranquille .Il avait un cerveau très puissant et un entendement vif et une bonne mémoire. Cheikh Ahmadou Bamba parlait peu et il répétait toujours 3 fois ce qu’il disait. Il était toujours à l’écart des gens, des lieux de palabres. Il ne portait jamais de beaux habits et était toujours vêtu de blanc, le visage toujours protégé ainsi que sa tête avec un châle.


La vie de Cheikh Ahmadou Bamba à Mbacké Cadior était partagée entre l’assistance qu’il apportait à son père et les travaux champêtres et par l’instruction de ses talibés dans le daara que son père dirigeait . En dehors de cela , il passait le reste de son temps par la prière, le jeun et ses livres religieux. D’ailleurs , c’est à Mbacké Cadior qu’il réalisera l’ensemble de ses écrits sur les sciences religieuses, . Cheikh Ahmadou Bamba achèvera l’ensemble de ses écrits à Mbacké Cadior vers l’âge de 25ans.
Après le décès de son père et son inhumation à Dékheulé , la vie de cheikh Ahmadou Bamba se poursuit à Mbacké Cadior où il continua l’instruction des talibés. Cheikh Ahmadou Bamba atteindra sa majorité à Mbacké Cadior qu’il a entièrement passér avec son père . D’ailleurs, c’est son père qui sera le premier à se servir de ses écrits pour l’instruction et l’éducation de ses talibés. Cheikh Ahmadaou Bamba majeur, avait une taille de 1 ,55 m avec un poids de 37 kilos.


Rapports avec le colon


En 1864, le gouvernement du Sénégal avec Faidherbe engage la conquête finale du pays et parvient à détrôner Lat Dior. Ce qui contraignit Le Damel du Cayor à s’exiler auprès de Maba Diakhou Ba qui fut tué quelques temps par l’armée de Bour sine à la bataille de Songue. Ainsi, Lat Dior décida de retourner au pays et tenter de s’entendre avec les autorités coloniales pour récupérer son royaume. Lat Dior entre temps s’était converti à l’Islam auprès de Maba Diakhou. Il fera la connaissance de Serigne Mor Anta Sally, qu’il engagera comme conseiller religieux. Serigne Mor Anta Saly en quittant le Saloum, avait confié le Cheikh à son oncle qui vivait dans le village de Patar Saloum.


Serigne Mame Mor Anta Saly, père de Cheikh Ahmadou Bamba, était le conseiller religieux du roi et avait pour tâches l’islamisation des populations du Cayor . Après son retour du Saloum , il était proche de son fils qui l’accompagnait souvent . Khaly Madiakhaté Kala, ami de son père était aussi un proche du damel du Cayor. Il avait interpellé Cheikh Ahmadou Bamba sur la vie des saints. Cette question sera à l’origine du deuxième livre axé sur la vie des saints qui brûlera dans le village de Patar ,fondé par son père .
Cheih Ahmadou Bamba réalisera le premier khassida qu’il a écrit à l’âge de 13ans dont le contenu apporte les huit étapes de son séjour sur terre.


Naissance de la « Mouridoulahi »


Ainsi, Cheikh Ahmadou Bamba fondera la Mouridilahi à 30 ans avec 40 saints sprituels musulmans à Mbacké Cadior dans le daara de son père. Sa déclaration aux talibés du daara de son père date de la fondation de la mouridoulahi, une voix qui mène vers dieu, signifie celui qui aspire à aller vers Dieu. Cheikh Ahmadou Bamba dans son apparence avait une forte personnalité. Sa véracité ne laissait personne indifférent. Il avait un fort caractère et réunissait en lui l’union du temporel et du spirituel. Le tout représentant l’homme que Dieu attend de sa créature . Il n’a aucune action , une pensée ou pressentiment qui ne s’inscrit dans la voie directe qui mène vers Dieu. Après un ordre divin, par l’intermédiaire du Prophète, il convoquait l’ensemble des talibés du dara de son père pour leur proclamer « Dieu m’a ordonné de mener les hommes vers lui . Ceux qui désirent de l’enseignement peuvent aller vers l’intérieur du pays ».
Parmi cette assemblée qui s’ était réunie autour de lui, 40 personnes seulement l’ont suivi, pour accéder à Dieu. Le premier diébeul est Serigne Adama Gueye et le 40ème diébeul Cheikh ibrahima fall , fondateur du Bayefalisme.

Contrat pour atteindre la station des compagnons du prophète


Cheikh Ahmadou Bamba après le contrat qu’il a conclu pour atteindre la station des accompagnants du prophète, il attendra pendant 18 mois l’ordre divin pour affronter les épreuves. Mais on lui révèlera que les épreuves , il ne pourra les surmonter tant qu’il sera à Touba sous la protection du tout puissant. Il s’est résolu de quitter Touba pour s’installer dans le Djolof, terre de ses ancêtres. Dans le village de Mbacké Barry , fondé par son grand père maternel. Quittant Mbacké Baary, il fera de son oncle maternel son représentant à Touba . Dès son arrivée à Macké Barry, il trouva une convocation du gouverneur qui l’invita à se rendre d’urgence à Saint Louis pour répondre à des accusations.


Les nouveaux paradigmes du Fondateur du Mouridisme


Cheikh Ahmadou Bamba après s’être établi à Mbacké baol , sa terre natale où il nous est apparu, marque le début de la mise en pratique des enseignements de la « Mouridoulahi » qu’il a fondée à Mbacké Baol dans la concession de son père. L’application de cette nouvelle doctrine étrangère dans l’islam traditionnel, créera une forte opposition entre les populations de Mbacké Baol et les talibés du fondateur de la mouridoulahi à tous les niveaux. Tant sur le plan religieux que culturel. Un jour à l’occasion de la prière de tisbar qui se déroulait comme de coutume dans la mosquée du village, un des talibés de Cheikh Ahmadou Bamba n’acceptera pas que l’imam du village vienne devant Cheikh Ahmadou Bamba pour diriger la prière. Le disciple portait le nom de Cheikh Ibrahima Fall qui disait que « devant Cheikh Ahmadou Bamba, celui qui dirige une prière n’aura pas de bénédiction » .


A Darou Salam, Cheikh Ahmadou Bamba divisera ses disciples en 4 groupes qui représenteront les 4 sections de la « mouridilahi ». Le premier groupe se chargera de l’enseignement du Coran, le deuxième groupe de la jurisprudence islamique, le troisième groupe des chants spirituels et le quatrième groupe de la doctrine mouride. Le fondateur de la mouridouliahi, appelle d’abord ses disciples à la piété afin de se libérer du péché et des œuvres mal saints dont il les a purifiés. Ensuite le plus clair du temps, il disparaissait pendant des jours ou des semaines dans la forêt à la recherche d’une destination dont il était le seul à connaître. Ainsi, la vie de Cheikh Ahmadou Bamba à Darou Salam sera surtout marqué par les retraites spirituelles, son éloignement dans tout ce qui concerne le monde, pour se consacrer exclusivement au service de Dieu et de son prophète .Après un séjour de 2ans de méditation, de privation et d’adoration de Dieu, ceci aboutira à la découverte de la terre de Touba que Dieu lui avait désigné en songe . La terre sainte de Touba est désignée par Dieu pour l’ensemble des croyants monothéistes qui ont accédé à la crainte de Dieu. Elle sera habitée par l’ensemble des serviteurs de la religion révélée par Dieu.


Séjour à Darou Salam


Le transfert du fondateur de la mouridoulahi de Mbacké Baol à Darou Salam (la maison de la paix ) marque le début d’une nouvelle ère dans la vie de Serigne Touba. Il n’est sous aucune tutelle. Il découvre une nouvelle terre fondée exclusivement pour la Mouridoulahi et d’une nouvelle doctrine créée dans la doctrine Mouride qui vise l’acceptation par un saint spirituel musulman du contrat d’allégeance à Cheikh Ahmadou Bamba qui consiste à suivre son ndigueul et de lui apporter de Adiya.


Ces villages fondés par le Cheikh


Durant les 7ans de séjour de cheikh Ahmadou Bamba à Touba, il a fondé plusieurs villages dont chacun porte un nom symbolisant une de ses fonctions sur terre. Les principaux sont : Darou Khoudoss, Darou Rahmane , Darou Miname, Darou Marname et Darou Alimoul Hadiya.
Après un séjour de quelques mois à Mbacké Barry, Cheikh Ahmadou Bamba reviendra à Touba pour assister aux obsèques de son oncle maternel . Après , il donnera les dernières recommandations à ses talibés et fera sa dernière sortie de Touba jusqu’à son retour éternel en Dieu.


Cheikh Ahamadou Bamba après avoir atteint la plus haute station du « Khoutb », remerciera d’abord le prophète avant de lui dire qu’il ne se suffira pas de ce titre, il lui proposa un autre contrat dont le but est d’atteindre la station des compagnons du prophète qui l’ont accompagné dura sa vie sur terre. Mais le prophète l’en dissuada à cause des risques que cela comporte. Mais le fondateur du Mouridisme insista sur son vœu et le prophète le prévient qu’il devrait subir un grand nombre d’épreuves (286 )qui lui permettront d’atteindre la station des compagnons du prophète.


L’ après Mame Mor Anta Saly


Après le rappel à Dieu de son père qui fut enterré a Dékheulé, il convoque l’ensemble des dahiras pour fonder la mouridoulahi dont le début de ses enseignements qui commenceront à être appliqués dans ce même village. Un an après la fondation de la mouridoulahi à Mbacke Cadior 40 Saint musulmans l’ont suivi. Il décide de quitter le village de Mbacké Cadior pour s’installer à Mbacké Baol sa terre natale fondée par son arrière grand père Mame Marame Mbacké. Cheikh Ahmadou Bamba s’y installe avec ses 40 disciples qui lui y suivront jusqu’à la fin de sa vie . Le premier à faire le NDieubeul est Cheikh Adama Gueye et le 40eme est Cheikh Ibrahima Fall.


Cheikh Ibrahima Fall 40 ème dieubeul de la mouridoulahi sera élu par le fondateur « baboul mouriddoulahi », le premier modèle exemplaire de Sabah. Il sera également le fondateur du baye falisme qui consiste à l’abandon de la charia et se consacrer exclusivement à suivre la mouridoulahi créée dans le diébeul, ndigeul, donnation du adiya à Serigne Touba pour obtenir l’agrément de Dieu. Ce comportement de Cheikh Ibrahima Fall sera la source d’une forte altercation entre les talibés du fondateur de la mouridoulahi et les musulmans du village. Ce qui aboutira à ce que le Cheikh soit mis face à ses responsabilités. Il a choisi ainsi de quitter Mbacké Baol pour fonder une nouvelle terre dédiée exclusivement à l’enseignement et à l’éducation de ses Talibés.

Il lui donnera le nom de darou Salam  »la demeure de la paix » qui sera le premier village Mouride de la terre. Dans la troisième année de la vie de Cheikh Ahmadou Bamba à Touba au cours du mois de Ramadan , il a reçu la visite du prophète dans la mosquée de Darou Khoudoss où il était en retrait spirituel pour lui annoncer qu’il avait atteint le grade de « houtb », alors qu’il venait d’avoir 38 ans au lieu des 40ans exigés par l’ange . Le prophète lui annonça là-bas que désormais les destinées des musulmans de son époque étaient entre ses mains, qu’il était l’héritier du Coran et de l’islam. Après avoir atteint la plénitude de la Makhama de Hudbu de l’islam qui est la plus haute distinction de la station mohamadiene . Héritier du Coran et de l’islam sur 100ans sur toute la surface de la terre , Cheikh Ahmadou Bamba avait conclu un deuxième contrat avec le prophète Mohammed psl pour atteindre la station du temps de Badr. Le prophète l’accepta mais lui fait savoir que pour atteindre cette station , il devait subir un grand nombre d’épreuves qui détermineront son sort. Cheikh Ahmadou Bamba a attendu les épreuves pendant 18 mois à Touba ensuite il rejoint Mbacké Bari pendant 8 mois . C’est après son retour à Touba pour les obsèques de son oncle, il a reçu une convocation du gouverneur du Sénégal qui marquera le début des épreuves qui le mènera à la station de Cheikhoul Khadim  » le meilleur serviteur du prophète durant les 7 premiers années qu’il passe au Gabon »


Cheikh Ahmadou Bamba face au Conseil privé de Saint-Louis


Les réponses de Cheikh Ahmadou Bamba au conseil privé de Saint louis surprirent l’auditoire car il garda la même position qu’il a toujours eu à l’égard des colons sans reculer d’un pouce, n’acceptant aucune domination autre que celui du Tout puissant.


Après la rencontre, les deux groupes passèrent la nuit dans sur le même lieu et le lendemain 14 septembre le Khayroul khadim continua sa marche vers le village de Koki où habitait Serigne Ahmadou Binta lô, un grand saint spirituel musulman. Il ne le quittera que tard la nuit pou se diriger vers Louga où il prendra le train qui l’amènera dans sa destination finale à Saint louis.


Le navire où cheikh Ahmadou Bamba sera embarqué ne lèvera l’encre que pour sa destination finale le Gabon. En conséquence à la fin des débats, le conseil privé de Ndar parviendra à inculper Cheikh Ahamdou Bamba sous le triple motif, de délits d’opinions et d’intentions et de tentative de soulèvement contre le pouvoir colonial. Cheikh Ahmadou Bamba fera face avec le conseil privé de Ndar que près d’un mois après dans le début du mois rabi aleuweul 1313 de l’hégore d’où le jeudi 15 septembre 1895 dans la salle du tribunal du conseil privé.

Après le début de l’audience, les membres du conseil privé tenteront par tous les moyens de justifier que Cheikh Ahmadou Bamba était en train de formater une révolution armée ainsi des agents informateurs des colons, les marabouts collaborateurs avec le pouvoir colonial et tous ce qui pouvait être mis en contribution pour servir de preuve d’accusation pour discréditer Cheikh Ahmadou Bamba. Mais le conseil privé de Ndar le condamne et le contraint à l’exil dans les forêts denses et vierges du Gabon. Le Cheikh après son jugement dans un procès bâclé, son inculpation et sa condamnation à perpétuité dans les forêts du Gabon fut embarqué le même jour dans le train de l’après-midi vers Dakar où il arrivera un peu avant le coucher du soleil vers  »Timis ».Le premier départ du bateau de Dakar fera cap sur la Guinée Conakry ,ensuite il passera en Côte d’ivoire en grand Bassam et au Dahomé actuel Niger avant de se rendre en Libreville au Gabon où il fut déposé sur la plage de Mayumba.


Cheikh Ahmadou Bamba déporté au Gabon à Mayumba par le pouvoir colonial rêve surement sa qualité d’esclave de Dieu et de serviteur du prophète Mohamed (PSL) résistant toute forme de sensation au Dieu unique pour ne reconnaitre que le pouvoir suprême des deux mondes.


Après son arrivé à Dakar au moment où il s’apprêtait à couper son jeun et officiait la prière de Timis un officier l’appela pour entrer dans une cellule étroite et sombre, sale et avec des objets qui peuvent lui faire mal. C’est là où il passa la nuit du jeudi 30 avril en train de réciter le Coran notamment la sourate 2 (Al bakhara et la sourate Ali imran). Mais le lendemain matin on le conduit de sitôt au port de Dakar dans un bateau qui portait le nom de la ville de Pernambouc où il passa la journée du vendredi premier rabi al euweul 1313 Ejire.


Après réception de la convocation du gouverneur général Khayroul Hadim ne partit pas tout de suite puisqu’il restera encore quatre mois à Mbacké Bari dans l’attente de l’ordre de Dieu qui est le détenteur du pouvoir suprême selon lui et le seul à pouvoir décider de son départ pour aller répondre aux autorités coloniales qui détenaient le pouvoir contemporain. Et ce sera le samedi 18 Safar 1313 de l’hégire qu’il a reçu de Dieu l’ordre de quitter Mbacké Bari.

Mais le jour de son départ du village de Mbacké Kadior coincida avec celui du commandant Leclerc de Louga avec une troupe de 150 gendarmes lourdement armée chargée de l’arrestation de celui qui convoitait la station de Khayroul KHadim. Cheikh Ahmadou Bamba accompagné de moins de 10 talibés et le commandant Leclerc avec un régiment de 150 pais se rencontrèrent le jour même du Safar un peu avant la prière de Tisbar sur la plaine de Diéwoul dans la région de Louga aujourd’hui. L’arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba sur la plaine de Diéwoul par le commandant Leclerc et ses troupes sur l’ordre du gouverneur du Sénégal marque le début des 286 épreuves qu’il devrait subir pour atteindre son objectif.

D’ailleurs, c’est à Mayomba qu’il endurera presque le plus grand nombre des 286 épreuves qu’il s’était engagé à supporter dans le contrat qu’il avait conclu avec le prophète Mohamed (PSL) à Touba dans la mosquée de Darou Khoudoss. Mais toutes ces épreuves subies par Cheikh Ahmadou Bamba n’ont eu aucun effet sur lui au contraire elles ne furent qu’augmenter sa sainteté et justifier l’intégrité de Dieu sur terre qui le mènera à son objectif final la station de Khayroul Khadim.

Cheikh Ahmadou Bamba déporté au Gabon par le pouvoir colonial fait un séjour de cinq ans à Mayumba dont la deuxième étape qui sera plus virulente débutera vers la troisième année est faite d’épreuves et de souffrances indescriptibles de toute sortes de privation, de faim, de misère et de persécution permanente. Mais toutes ses souffrances ne l’ont fait point reculer et n’ont opéré aucun changement sur lui. Il est resté droit sans péché immaculé gardant la foi et la fidélité en Dieu jusqu’au bout.


L’arrivée de Cheikh Ahmadou Bamba à Mayumba au Gabon représentera la première étape de l’exil qui marquera le début des épreuves qu’il devait subir d’abord à Saint Louis face à un lion affamé et ensuite à un taureau drogué et à Dakar dans une cellule étroite et sale, et ensuite sur le bateau où il fut empêché de prier dans le navire ce qu’il fera d’ailleurs sur la mer. Mais une fois à Mayumba, les colonisateurs apportèrent d’autres méthodes beaucoup plus féroces pour le supprimer physiquement et mettre fin à sa vie.

Amouradis

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