Mali: l’inquiétante disparition de l’ancien député de Bankass, Idrissa Sankaré

Mali: l’inquiétante disparition de l’ancien député de Bankass, Idrissa Sankaré

Cela fait tout juste trois semaines que l’on est sans nouvelles d’Idrissa Sankaré. Ancien député de Bankass, dans le centre du Mali, il est également fonctionnaire au ministère malien des Affaires étrangères et troisième vice-président du bureau de l’association Tabital Pulaaku Mali, qui défend la culture et les droits de la communauté peule. Disparu à Bamako le 14 août, Idrissa Sankaré est actuellement détenu, selon les informations de RFI, par la Sécurité d’État du Mali.

Son association Tabital Pulaaku et son parti politique Asma dénoncent « un enlèvement ». Dans leurs communiqués respectifs, Tabital s’inquiète pour « la vie » et l’« intégrité physique » d’Idrissa Sankaré, ancien député de Bankass, et Asma « engage les autorités à tout mettre en œuvre » pour sa libération.

Selon plusieurs sources communautaires, politiques et sécuritaires maliennes, l’ancien député de Bankass est actuellement détenu dans une prison secrète de la Sécurité d’État, les services maliens de renseignement, en dehors de tout cadre légal.

Un contexte particulier
Idrissa Sankaré promeut de façon constante le vivre-ensemble, la cohésion sociale et le dialogue intercommunautaire. Il dénonce aussi régulièrement la stigmatisation et les attaques visant les Peuls du centre du Mali, souvent victimes d’amalgames avec les jihadistes. Cet ancien député, haut-fonctionnaire, engagé de longue date au service de l’État malien, en paye-t-il aujourd’hui le prix ?

Le bureau de l’association Tabital Pulaaku au Mali doit être renouvelé d’ici à la fin du mois. Selon de nombreuses sources communautaires, les autorités maliennes de transition chercheraient à placer à cette occasion des personnalités leur étant favorables, afin que cessent les accusations d’exaction régulièrement portées contre les militaires maliens ou les chasseurs traditionnels dozos leur servant de supplétifs.

Sékou Bolly rejette les accusations
Ces sources accusent directement Sékou Bolly, lui-même Peul et chargé de mission au ministère malien de la Réconciliation nationale, d’avoir menacé Idrissa Sankaré et organisé son enlèvement.

Contacté par RFI, Sékou Bolly nie fermement : « C’est faux. Je suis chargé de mission, je n’ai pas le pouvoir de prendre quelqu’un. Je connais Idrissa Sankaré et je n’ai pas de problème avec lui, assure-t-il encore. Ceux qui mentent sur moi sont des ennemis, des complices des terroristes. »

RFI

Petit Ba

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