Intempéries en France: déblaiement et évaluation des dégâts après les pluies exceptionnelles
Dégager la boue et les branches d’arbre: l’heure est au nettoyage et à la décrue vendredi 18 octobre après les dégâts causés la veille dans de nombreuses communes du Centre-Est par des pluies exceptionnelles qui ont atteint jusqu’à 700 millimètres en Ardèche.
La vigilance rouge « crue » ou « pluie-inondation » a été levée dans les six départements touchés – Rhône, Loire, Haute-Loire, Ardèche, Lozère et Alpes-Maritimes -, mais dix de la moitié sud restent concernés par une vigilance orange, a indiqué Météo France dans son bulletin de 10 heures vendredi 18 octobre.
Cet épisode, « pluvieux, nécessitant un suivi particulier du fait de son intensité et de sa durée », va toucher vendredi matin encore « une grande partie de l’ex-région Midi-Pyrénées, en progressant lentement vers le sud », précise Météo France, prédisant « une perte d’intensité en cours d’après-midi ».
Les sapeurs-pompiers et l’ensemble des services de secours ont effectué 2 300 interventions qui ont permis de « sauver des vies » lors des intempéries, a relevé vendredi le Premier ministre Michel Barnier assurant que la France n’avait pas connu « d’épisode cévenol d’une telle violence depuis 40 ans ». Vingt-cinq personnes ont pu être hélitreuillées par les pompiers, et une partie a passé la nuit dans des centres d’hébergement ouverts par les autorités. Trois blessés légers ont été recensés.
Près de 3 000 pompiers restent mobilisés vendredi, ainsi que des forces de l’ordre. Un hélicoptère de la gendarmerie doit effectuer une reconnaissance au-dessus des zones sinistrées pour évaluer les dégâts.
Poursuite de la décrue
Dans la ville ardéchoise d’Annonay, traversée par deux rivières et dont le centre-ville avait été brusquement inondé, « la décrue a commencé dès hier après-midi. Il n’y a pas de nouveau dégâts, les agents des services déblayent le bois et la boue » dans les rues, a déclaré à l’AFP Mathieu Jouet, chargé de communication à la mairie.
Les passants marchent prudemment sur les amas de boue laissés par la crue. Balais à la main, les commerçants de la place des Cordeliers repoussent la boue sur la route, tandis qu’une tractopelle nettoie la chaussée. Dans les boutiques, les commerçants s’affairent pour trier ce qui peut encore être sauvé.
Dans ce département, le volume des cumuls de pluie a atteint 700 mm dans les Cévennes, 465 mm sur le plateau ardéchois et 150 à 170 mm pour le bassin d’Annonay, et « en ce qui concerne les cours d’eau, la décrue se poursuit », précise vendredi la préfecture d’Ardèche.
L’état de catastrophe naturelle bientôt déclarée
« On est face à quelque chose de massif », a commenté sur BFM TV/RMC la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui doit se rendre sur place dans la journée. « Nous sommes face à des épisodes qui sont liés au dérèglement climatique des inondations », a-t-elle poursuivi, en appelant à s’y préparer.
Le gouvernement déclarera « au plus vite » l’état de catastrophe naturelle, qui permet d’enclencher les assurances, a assuré sur France Info le ministre délégué chargé de la sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, en évoquant une « dizaine de jours ».
4 000 foyers privés d’électricités, l’A47 toujours fermée
Quelque 4 000 foyers sont encore privés d’électricité, dont la moitié dans la Loire, les autres en Haute-Loire, Ardèche et dans le Rhône, selon un bilan d’Enedis ce vendredi matin.
À la veille des vacances scolaires de la Toussaint, les établissements scolaires n’ouvriront pas en Ardèche, dans 51 communes du Rhône et 39 dans la Loire.
La circulation des trains a repris le long du littoral dans les Alpes-Maritimes mais reste interrompue en Occitanie, notamment autour de Toulouse, et entre Lyon et Saint-Etienne.
L’autoroute A47, submergée par la montée de la rivière Gier, reste fermée au niveau de Givors, au sud de Lyon. Le pompage de l’eau « est déjà en cours mais cela risque d’être très long. L’eau est boueuse avec des déchets. L’autre enjeu est l’évacuation des véhicules puis le nettoyage et la vérification des ouvrages et de la route en général », selon la préfecture.
RFI