Canada: les ports de Montréal et Vancouver fermés face au risque de grève des dockers
Aux deux extrémités du Canada, les ports de Vancouver et de Montréal, entre autres, sont paralysés. Les employeurs maritimes ont déclaré un lock-out pour le personnel qui décharge les navires, en raison d’un conflit pour le renouvellement de leur convention collective. Aucune marchandise ne peut donc partir ou arriver dans ces plaques-tournantes, ce qui représente plus du trois quarts du commerce maritime au pays. Le conflit dure déjà depuis de longs mois.
« Tous les jours il y a des bateaux qui sont détournés vers d’autres ports. Surtout des ports américains », constate Julie Gascon, PDG du port de Montréal, où travaillent 1 200 salariés. Le choix des compagnies maritimes d’éviter Montréal a commencé avant même le dimanche 10 novembre et le lock-out – fermeture provisoire décidée par l’employeur en raison d’un conflit social. L’activité de cette plaque-tournante pour l’Est du Canada a baissé de 24%. En effet, depuis janvier, les parties patronales et syndicales ne s’entendent pas sur le renouvellement de la convention collective et plusieurs grèves ont eu lieu, explique notre correspondante Pascale Guéricolas.
« On considère que c’est un tir groupé, coordonné, planifié (de la direction) afin de faire monter de la pression auprès du gouvernement pour qu’il intervienne dans notre dossier », a déclaré lundi à la presse Michel Murray, conseiller du Syndicat des débardeurs SCFP. Il estime que si l’Association des employeurs maritimes (AEM) « avait respecté » le processus de négociations, « on aurait trouvé des solutions et on aurait évité un conflit au port de Montréal ».
Le gouvernement canadien appelé à s’impliquer dans le conflit
Pour Jacques Renaud, professeur en logistique, 40% du commerce international canadien pourrait souffrir des conflits aux ports de Montréal et de Vancouver : « C’est vraiment les importations asiatiques et nos transferts avec l’Europe qui risquent d’être un peu plus touchés, donc certains produits de haute technologie, des grains d’exportations pour les marchés externes vont peut-être devoir attendre un peu plus longtemps dans les entrepôts. »
Très inquiètes des conséquences possibles sur les chaînes de montage, les entreprises manufacturières qui dépendent de l’arrivée de pièces demandent une intervention du gouvernement canadien pour mettre fin au conflit. Un gouvernement qui, pour l’instant, garde le silence.
RFI