Syrie: l’ONU met en garde contre les «erreurs» susceptibles de faire dérailler la transition
Un mois après la chute du régime de Bachar el-Assad, les 15 membres du Conseil de sécurité se sont réunis publiquement pour la première fois pour évoquer la situation sur le terrain et la transition politique syrienne. Ils se sont fait briefer par l’émissaire du secrétaire général pour la Syrie, ainsi que par le patron des Affaires humanitaires. Tous deux ont estimé les évolutions encore très volatiles, et sont restés prudents. Treize millions de personnes font face à une insécurité alimentaire sévère.
Alors que depuis la prise du pouvoir par le groupe islamiste radical HTS il y a un mois, les pays observent les développements en Syrie entre contentement et précaution. L’émissaire du secrétaire général pour la Syrie, Geir Pederson a appelé, ce mercredi 8 janvier, la communauté internationale à s’assurer que la prochaine phase « réussisse », rapporte Carrie Nooten, correspondante de RFI à New York.
Geir Pederson voit d’un bon œil l’échéancier avancer par le nouvel homme fort de la Syrie, Ahmed al-Charaa; des élections sous quatre ans, et d’ici là, l’organisation d’un dialogue national inclusif. Pour préparer cette conférence de dialogue national, les autorités prévoient une commission reflétant les différentes composantes de la société. Saluant l’annonce de cette commission élargie, Geir Pedersen a souligné l’importance que le processus ne soit pas « bâclé ».
« Il existe d’immenses opportunités pour construire de nouvelles fondations pour la paix durable et la stabilité en Syrie. Mais des erreurs ou des occasions manquées pourraient menacer l’avenir de la Syrie et planter les graines de l’instabilité », a déclaré Geir Pedersen lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.
Il a insisté sur le fait qu’ « une transition politique inclusive est le moyen le plus efficace pour inspirer confiance », appelant les autorités à « tendre la main » à toutes les communautés. « D’importantes zones ne sont pas sous le contrôle des autorités de transition, le conflit continue, et il existe également de véritables menaces à la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie », a souligné l’émissaire de l’ONU.
Parmi les erreurs : l’invasion du Golan par Israël et la violation de la souveraineté territoriale syrienne. Les représentants de l’ONU, mais aussi la grande majorité des 15 membres, ont critiqué l’avancée de l’armée israélienne. De la même façon, la levée des sanctions qui avaient été imposées au régime de Bachar el-Assad a été réclamée non seulement par Geir Pederson, mais aussi par une délégation importante de pays arabes.
RFI