Les violences qui ont secoué Dakar, Ziguinchor, Bignona….après le verdict condamnant Oumane SONKO à 2 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, continuent de réserver des surprises. Si des manifestants ont été violentés au point que près de 26 personnes ont trouvé la mort, selon Amnesty International, d’autres blessés sont entre les prisons et les structures de santé. A Bignona, le cas du Conseiller municipal de Tenghory, Ò. Ba passé à tabac par les gendarmes, se voit refuser la délivrance d’un certificat médical par le Médecin du District.
Arrêté le 1er juin alors qu’il se rendait dans une pharmacie acheter des médicaments, l’homme qui est un militant de Pastef a été conduit derrière la station Total de Bignona où il a passé un sale quart d’heure entre les mains des gendarmes, nous a-t-il révélé. « J’ai été battu à coups de crosses de fusil, de coups de pieds et de cravache pendant près de trois heures d’horloge pour que j’avoue faire partie des dirigeants de la manifestation et d’avoir fourni aux jeunes des substances inflammables », selon Oumar BA.
Et l’actuel chef de cabinet du Maie de Tenghory de poursuivre, « Après m’avoir fait subir toutes les horreurs que vous avez vu sur les photos, j’ai été conduit à la brigade de gendarmerie de Bignona où je n’ai pas été épargné également. C’est un état ensanglanté que d’autres personnes et moi avons été déférés devant le Procureur de la République de Ziguinchor ».
« Ce qui se passe dans le département de Bignona depuis la sévère défaite de Mavky Sall en 2019, relève de l’inimaginable. Il y’a quelques semaines, des jeunes qui passaient tranquillement une soirée du Fosco de leur collège, ont été victimes de jet de grenades causant plusieurs blessures. Aujourd’hui, Bignona compte plus d’estropiés que personnes valides. C’est inadmissible ! »
« Je n’ai pas été placé sous mandat de dépôt comme les autres et je présume que c’est dû à mon état de santé que le maître des poursuites m’a accordé la liberté provisoire. Mais, depuis le 5 juin, le Médecin/ chef du Centre de santé de Bignona où j’ai été conduit pour traitement, refuse de me délivrer un certificat médical. En fait, on m’a fait comprendre qu’il aurait reçu des pressions pour ne délivrer à aucun blessé un certificat médical ».
Poursuivant, Oumar BA de mettre en garde, « On ne peut me violenter gratuitement et vouloir m’empêcher de porter plainte. J’utiliserai tous les moyens légaux à ma disposition pour obtenir réparations. Ces violences gratuites et morts de personnes lors des manifestations commencent à être une règle et il est hors de question que je me plie à une telle barbarie ».